Apocryphes: La gangrène biblique, par Nicolas Ciarapica

1 107 lectures, par nicolas le 17 avril 2010 · 11 commentaires

dans la rubrique 16e siècle, Apostasie et erreurs doctrinales, Babylone, Catholicisme, Editos, Etudes bibliques, Légende, tradition, superstition

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Les livres apocryphes ont été ajoutés à la Bible pour contrer la Réforme au 16e siècle
Voici la suite du message sur les modifications apportées à la Bible. Nous avions tout d’abord parlé des sophismes, ces « petites » entorses à la vérité biblique, qui faisaient dire au texte exactement le contraire de ce qui était écrit. Ensuite nous avons examiné quelques parenthèses, virgules et italiques, qui faisaient subrepticement violence à la vérité révélée. Maintenant, je vous invite à étudier quelques exemples d’hérésies dont l’emprise est assurée grâce à l’insertion, à l’intérieur du canon de la Bible, de livres « apocryphes » à l’inspiration plus que douteuse, de laquelle fort heureusement se sont gardées les bibles protestantes depuis plus d’un siècle, mais que l’on trouve néanmoins ajoutés à des versions dites « oecuméniques »…

Si vous gardez et si vous obéissez à mes commandements, les autres peuples vous trouveront sages et intelligents… (Deut.4;6)

Apocryphes et messages cachés

Pour vous faire gagner du temps, je ne vous ferai pas le laïus habituel sur l’origine des livres apocryphes: vous trouverez dans toutes vos bibles et concordances modernes de quoi satisfaire votre curiosité intellectuelle. Je m’attacherai donc à vous dire ce que l’on ne vous a pas dit. Et la première des choses, c’est que les apocryphes (qui signifient « cachés »), n’ont pas été reconnus, mais démentis par les plus anciennes traditions. C’est pour faire la pige à la Réforme naissante qu’en 1545, soit exactement 29 ans après que Luther ait affiché ses 95 thèses, que l’église de Rome a ajouté au canon des livres inspirés (selon elle), exactement 26 livres dans l’Ancien Testament, et 35 dans le Nouveau Testament. Dans sa Bible allemande, Luther avait en 1539 regroupé certains de ces livres (Judith, Sagesse, Tobias, Siracide, 1 et 2 Maccabées, ajouts à Esther et Daniel, et Prière de Manassé) dans un cahier introduit ainsi « Apocryphes, livres qui ne doivent pas être estimés à l’égal de la Sainte Ecriture, mais qui pourtant sont utiles et bons à lire ». Ces livres, ainsi que la longue liste des autres, se sont retrouvés collés à la version des Septante comme la boue sur la semelle du viticulteur, et s’ils pouvaient avoir quelques rares intérêts historiques, ils étaient souvent remplis d’erreurs historiques (livre de Tobie par exemple, voir liste plus complète en conclusion) et très souvent porteurs d’hérésies, comme nous allons le voir en examinant plusieurs exemples.

Jésus, l’Esprit Saint et les apocryphes

Les auteurs du Nouveau Testament, qui aiment pourtant à citer la version des Septantes, n’y font pas une seule fois référence. La majeure partie de ces apocryphes a en effet été écrite non en hébreu, mais en grec, et dans la période de silence qui débute après Malachie. Jésus nous a informé que le canon des textes inspirés est arrêté dans Luc 11;51: les prophètes bibliques vont d’Abel (gen.4) à Zacharie (2 Chron.24;20-21). Le Nouveau Testament rapporte pourtant 2 textes qui semblent tirés d’apocryphes: la citation du livre d’Hénoc par Jude est de ceux-ci. Mais Jude parle ici d’Hénoc, le 7e après Adam (1 Cor. 15;45), qui prophétisa des maux aux hommes de son temps qui abandonnèrent Dieu. Il n’est pas fait mention ici du « livre d’Hénoc », qui est lui une compilation de petits écrits que l’on dit venir d’Hénoc et qui ont manifestement été écrits par plusieurs auteurs, infiniment plus tardivement! Parlons aussi de la citation de Jésus dans Actes 20;35: « Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir », qui semble faire référence à un proverbe bien connu, vraisemblablement repris par Jésus qui n’a, comme vous le savez sans doute, jamais cité d’apocryphes.

Cependant, même si Luc et Jude avaient cité des textes non inspirés, cette citation serait égale à celle des Anciens, par Paul. Il ne viendrait en effet à l’idée de personne de reprocher à Paul ses citations d’auteurs comme Aratus (Actes 17:28), Menandre (1 Cor. 15:33), et Epimenides (Tit. 1:12). Les auteurs classiques, malgré la citation de certains de leurs écrits dans la Bible, n’en sont pas environnés de l’aura de l’Inspiration divine pour autant, n’est-ce pas? Citons aussi, sans nous y attarder, les embellissements de la vie de Moïse, qu’on ne trouve pas dans le Pentateuque, par Etienne avant sa lapidation, l’allusion à Jannès et Jambrès (2 Tim.3;8), la dispute entre l’archange Michael et le diable pour le corps de Moïse (Jude 9), au « rocher qui suivait » les israélites (1 Cor.10;4): ces textes attestent que les semi-apocryphes (livres dont Luther dit qu’ils présentaient un certain intérêt historique) étaient peut-être connus. Mais aucun de ces textes cités ne change la doctrine de la Bible, contrairement à ceux que nous allons voir…

Gnosticisme, occultisme et sorcellerie

Il est bien connu que les 6e et 7e « livres de Moïse » sont fort utilisés pour les rituels magiques occultes. De même, c’est en s’appuyant sur des apocryphes que certains ont fait de Gabriel un archange, qui dicta le Coran à Mahomet, ou vécut une vie physique au temps de Noé, selon les mormons et leur livre « saint ». Moins connues, sont les doctrines gnostiques dont la pensée se déguise sous des dehors « bibliques », ou dans des écrits pseudo-bibliques, donc apocryphes. Ces « sages » gnostiques tordent à leur avantage tout ce qui est dit de Christ, et notamment dans l’épître de Paul aux Colossiens (2;3): « en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance ». Ces doctrines, qui sont encore très répandues, notamment dans tous les textes mystiques apocryphes venus des Coptes, Ethiopiens, etc. n’ont pas épargné notre monde évangélique qui mange bien souvent du fruit de l’arbre de la connaissance… Cette gnose trouve également son point culminant dans la notion de « Christ cosmique » si chère au Nouvel Âge, et qui met l’accent sur la lumière et l’expérience personnelle, plutôt que sur l’expiation de la personne de Christ, et l’observation de ses commandements.

Vénération de Marie « toujours vierge »

C’est dans l’Evangile de la Nativité de Marie, et surtout dans le Protévangile de Jacques que l’on trouve l’origine des hérésies mariales les plus communes. L’apôtre Jacques n’aurait certes pas écrit ce que vous pouvez lire dans le Protévangile portant son nom: ce n’est qu’une très grossière paraphrase de la nativité de Jésus rapportée par Luc, avec l’épisode de Siméon et d’Anne. Cette Anne-ci, « la mère de la mère de Dieu », y aurait également enfanté « Marie, née sans péché et perpétuellement glorieuse » (Nativité de Marie). « Marie », enfantée surnaturellement, grandit donc dans le Temple, et reçoit sa nourriture directement dans la main d’un ange, pendant qu’elle danse sur l’autel: c’est ce qu’on lit dans ces livres qui mélangent les récits bibliques authentiques (Siméon dans le Nouveau Testament, ou Samuel dans l’Ancien) et les légendes douteuses. Mais cela va plus loin.

Le « vieux » Joseph

C’est dans ce même « Protévangile de Jacques » (nommé ainsi par l’humaniste français qui le découvrit en Orient au 16e siècle) que l’on trouve le texte suivant: « J’ai des fils, je suis un vieillard et elle est une toute jeune fille. Ne vais-je pas devenir la risée des fils d’Israël ?  » (ch.9 v.2). Vous voyez maintenant où je veux en venir: la fausse doctrine de Joseph le « vieillard », argumentant sur son grand âge à l’ange qui vient lui annoncer ce qu’il doit faire, vient de là. Elle est donc « biblique », pour un catholique romain mal enseigné. Nous avons abondamment expliqué dans notre texte sur Les frères et soeurs de Jésus l’inanité de cette doctrine qui dit que Jésus n’avait pas de frères et soeurs, qu’en Orient, on s’appelle tous « frères », et nous vous invitons à vous y référer. Le Protévangile de Jacques fournit à l’exégète catholique en mal de prétexte une fameuse rustine: Joseph, qui d’un premier lit a déjà eu des enfants, est un vieillard qui ne pourra pas, comme la Bible le dit pourtant « connaître » Marie (connaître, dans la pensée biblique signifie avoir des relations sexuelles). Or, la relation sexuelle a justement un but précis dans le plan de Dieu…

Sexualité et péché

Car c’est de la pensée babylonienne, où la prostitution n’est jamais loin de la virginité (voir édito Guérir Babylone?), que vient l’idée que la sexualité est un péché. Puisque le péché est venu par Adam, il faut donc que Marie naisse d’un sein virginal pour être elle-même sans péché, et ce prétexte est donné dans ces fallacieux récits de nativité de Marie. Cette hérésie qui fait de la sexualité un péché, et qui veut que les prêtres et servantes de l’Eglise soient abstinents vient de la religion babylonienne antique. Et ce célibat imposé contre nature ( »nous avons tous des dons différents », dit Paul, les uns de chasteté, les autres de mariage…) est également cause des multitudes d’actes de pédérastie (action de coucher avec des enfants, qui est appelée à tort de nos jours « pédophilie ») et d’homosexualité (action de coucher avec des individus de même sexe, que l’on appelle aussi à tort pédérastie) que tente de camoufler l’église de Rome. Et je ne parle pas des innombrables scandales d’enfants illégitimes, assassinés ou cachés, dont on raconte que même une serait devenue Pape (la « papesse Jeanne », de l’existence de laquelle Jean Huss était fermement convaincu) ! Car il y avait aussi des papes mariés, et même un qui est mort battu par un mari jaloux ! Mais toutes ces doctrines tordent la Parole de Dieu qui ordonna à Adam de « croître et multiplier »: si effectivement la semence de l’homme contenait le « germe du péché », et si tous les hommes naquirent ainsi dans le péché, ce sont les débauchés, et les adultères que Dieu jugera au final. L’acte sexuel fécond dans le mariage est pur, et ne constitue pas un péché.

Prières pour les morts

Même si Cyprien, évêque de Carthage, qui subit le martyre au 3e siècle, cita les livres apocryphes des Maccabées, l’origine non inspirée de ces écrits se voit rapidement. C’est par eux (ainsi que dans Siracide 42;14) que l’église romaine justifie 2 doctrines spirites: la prière pour les morts et le purgatoire. 2 Maccabées 12;44 dit clairement que l’on pourrait prier pour des défunts. On y voit également les Maccabées envoyer à Jérusalem de l’argent comme offrande pour les morts (2 Maccabées 12;39-46) et plus loin on voit que ces morts sont en attente de la délivrance de leurs péchés dans une sorte de purgatoire (2 Maccabées 12;42 et 46). La Bible n’enseigne pas cela. Elle dit dans Hébreux 9;27 (un verset qui détruit d’ailleurs la croyance dans la réincarnation): « Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement ». La Bible dit également: « Si un arbre tombe, vers le sud ou vers le nord, c’est au lieu où l’arbre est tombé qu’il restera ». Ce verset d’Ecclésiaste est à comprendre ainsi: si quelqu’un meurt en état de péché, ou de jugement (le « nord », symbole de jugement dans la Bible), il restera dans cet état de jugement. Aucune intercession future ne le sauvera: c’est ici-bas que nous devons faire nos choix éternels.

Saints et anges intercesseurs

Tout d’abord, dans 2 Maccabées 5, versets 12 à 16, on peut voir Jérémie qui, bien que décédé, prie pour le peuple hébreu. Dans Tobie 12;12 et Baruch 3;4, on peut également voir des anges et des saints intercéder. Arguant de ces versets, l’église romaine a justifié la prière à des défunts, des saints patrons, des anges et des protecteurs, comme toutes les religions fétichistes. Pourtant la Bible dit: « Si l’on vous dit : Consultez les spirites et les médiums, qui chuchotent et murmurent ! Un peuple ne consulte-t-il pas ses dieux ? Ne s’adresse-t-on pas aux morts pour les vivants ? » (Esaïe 8;19). Le livre d’Ecclésiaste ajoute: « Les vivants, en effet, savent qu’ils mourront ; mais les morts ne savent rien » (Eccl.9;5a). Le livre du Deutéronome est extrêmement clair sur le sort réservé aux spirites et aux nécromanciens (Deut.18), et la magicienne d’Ein-Dor, que Saül alla consulter et qui fit « remonter » le prophète Samuel du séjour des morts, le savait bien ! Adresser des prières à un défunt est inutile et même dangereux: Christ est tout, pourquoi ne pas Le prier, Lui?

Salut par les oeuvres

Une église corrompue, qui ne peut accepter la simplicité de l’Evangile, ne peut que se masquer son péché à l’aide de « feuilles de figuier », comme Adam et Eve dans le jardin d’Eden. C’est donc tout naturellement que le livre apocryphe de Tobie a été utilisé pour justifier la doctrine du salut par les oeuvres. On peut en effet y lire: « L’aumône délivre de la mort et elle purifie de tout péché. Ceux qui font l’aumône seront rassasiés de vie » (Tobie 12;9). Inutile d’épiloguer, cette coutume est balayée sans le moindre doute par le chapitre 2 de l’Epître de Paul aux Ephésiens (v.8 et 9): « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie. »

Conclusion

Si l’on peut compter dans le Nouveau Testament 260 citations et 370 allusions à l’Ancien Testament, on n’y trouve aucune citation d’un livre apocryphe. Les livres de la Bible ne se contredisent jamais, à part en quelques rares endroits, et pour celui qui la connaît mal. Pour les seuls livres deutérocanoniques (je vous épargne les plus farfelus), voici le nombre d’erreurs relevées, et le nombre d’hérésies que ces livres promeuvent: Tobie, 5 erreurs historiques (en 9 pages); Judith 14 erreurs historiques (en 14 pages); ajouts à Esther, 2 erreurs historiques (en 4 pages); Sagesse, 2 erreurs doctrinales (en 19 pages); Siracide, 8 erreurs doctrinales (en 44 pages, dont une particulièrement misogyne en Siracide 42;14); Baruch, 4 erreurs historiques (en 7 pages); Bel et le Dragon, ajouté dans Daniel, 1 erreur historique (en 2 pages); 1 et 2 Maccabées, 2 erreurs historiques. Chers amis, ne prenez pas ce que disent ces écrits non inspirés pour parole d’Evangile: la semence qu’ils contiennent est néfaste pour votre foi. Faites une seule chose: rejetez-les !

Déclarations protestantes sur les apocryphes

« Livres qui ne doivent pas être estimés à l’égal de la Ste Ecriture, mais qui pourtant sont utiles et bons à lire. » (Martin Luther, Bible en allemand, 1539)

 »Ces livres ne sont pas divinement inspirés comme le reste des Stes Ecritures, et ne doivent pas être produits publiquement en l’Eglise pour servir de règle aux articles de foi, ni même aux points de vérité de l’histoire sainte. » (Robert Olivetan, Bible en français, 1588) -

 »Les livres appelés apocryphes ne sont pas divinement inspirés, ne font pas partie du Canon des Ecritures et n’ont donc aucune autorité dans l’Eglise de Dieu. Il ne faut pas les considérer autrement que n’importe quel écrit humain. » (Confession de foi de Westminster, 1643)

 »Ces livres sont lus de fort peu de monde, et si on en excepte l’Ecclésiastique, la Sapience, le 1er livre des Macchabées et le ch. 7 du 2e, tout le reste ne vaut presque pas la peine d’être lu. » (David Martin, préface aux Apocryphes, 1707)


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1 Graphou 20 avril 2010 à 18 h 23 min

@ Jean-Luc B

«J’ai posé une question fondamentale concernant l’identité des « juifs auxquels les oracles de Dieu ont été confiés » (Rom. 3. 2.) et je suis étonné que personne ne réponde! Car il est important de savoir sur quoi repose notre confiance.»

Certainement, ma confiance doit être en Dieu le Père et son Fils Jésus-Christ. Quant à la Bible, elle est assez fiable pour construire ma confiance en Dieu : Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle ; or ce sont elles-mêmes qui me rendent témoignage. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! (Jn 5.39) La vie éternelle se trouve donc dans le Christ.

Pour moi,« les juifs auxquels les oracles de Dieu ont été confiés », ce sont les juifs, tout simplement. Leurs fidélités ou infidélités ne change rien au fait que les oracles de Dieu leur ont été confiés. Ainsi en était-il pour Paul, témoin clé de leurs infidélités.

« Ou bien nous appuierons-nous sur le travail plus ancien des juifs contemporains de Paul, qui ignoraient complètement l’idée même d’un canon (car cette idée ne se trouve pas dans la Bible)…»

Il y avait un accord tacite, même au premier siècle, sur ce qui constituait la collection de livres saints. La preuve se trouve dans la bouche de Jésus lui-même : «… afin que retombe sur vous tout le sang innocent répandu sur la terre, depuis le sang d’Abel le juste jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez assassiné entre le sanctuaire et l’autel. » (Mt 23.35)
Le meurtre d’Abel se trouve dans la Genèse, premier livre de la Bible, et celui de Zacharie dans 2 Chroniques, dernier livre de la Bible, selon l’ordre des livres de la Bible hébraïque. L’expression veut dire : d’un bout à l’autre de la Bible. Les parties de la Bible étaient clairement reconnues : La Torah (le pentateuque), les Prophètes et les Psaumes (les Écrits). Cf. Luc 24.44. C’était un canon «implicite» plutôt qu’explicite. Les rabbins de Yavné (Jamnia) n’ont fait que ratifier ce canon implicite. Le même phénomène peut être observé dans l’histoire de l’Église. On a ratifié ce qui était largement reconnu dans l’usage des communautés.

2 Michel 20 avril 2010 à 17 h 32 min

@Jean-Luc B

Les juifs à qui ont été confiés les oracles de Dieu sont bien entendu ceux qui ont reconnu Jésus comme le Messie, car avec le NT ils transfigurent l’AT en démontrant qu’il est christocentrique

Les Massorètes, au contraire, ont produit leur version de la Bible par réaction aux chrétiens, qui utilisaient la Bible de l’époque (la Septante) pour prouver que Jésus était le Christ

Ce qui est étonnant (pour ne pas dire incroyable), c’est que les AT de nos bibles actuelles soient traduits à partir de la version massorétique, et non à partir pas la Septante ( lire à ce sujet http://www.bibletude.org/index.php?page=LXX )

Autre chose étonnante : la Bible a été pendant 19 siècles interprétées selon le mode spirituel, et son interprétation est devenue littérale à l’époque où s’installait le matérialisme ( lire par exemple ces interprétations spirituelles : http://www.bibletude.org/index.php?page=BIS_ )

3 Jean-Luc B 20 avril 2010 à 15 h 45 min

Sakuvangu,

Tu nous recommandes à juste titre de « laisser la Bible parler d’elle même » et je ne peux qu’être d’accord avec toi qu’elle amène un témoignage puissant. Elle est capable de faire connaître la grâce de Dieu qui mène au salut par la foi en Christ à tous ceux qui s’ouvrent à sa voix.

C’est d’ailleurs elle, qui nous dit depuis le début de l’histoire de l’Église que nous sommes arrivés dans les derniers jours. L’apôtre Jean sous l’éclairage de l’Esprit va même pousser l’audace jusqu’à dire que : « c’est la dernière heure » (1 Jean 2. 18.).

Donc on peut sans erreur comprendre que les déviations et les errements n’ont pas attendus le XX° siècle pour se développer. La lecture des épîtres en particulier nous donne tous les outils nécessaires pour reconnaître et combattre les fausses doctrines, car les apôtres avaient déjà été confrontés aux mêmes hérésies que nous connaissons aujourd’hui.

Mais pour acquérir de la maturité dans le discernement, rien ne vaut la pratique! (Heb 5. 14.) Et c’est souvent là que le bât blesse dans des assemblées où les ouailles ont interdiction formelle de se confronter aux erreurs et aux fausses doctrines. Ce qui fait que lorsque le « dirigeant censeur » se met à dévier lui-même de la saine doctrine, tout le troupeau a tendance à le suivre aveuglément et à tomber avec lui dans les mêmes ornières…

J’ai posé une question fondamentale concernant l’identité des « juifs auxquels les oracles de Dieu ont été confiés » (Rom. 3. 2.) et je suis étonné que personne ne réponde! Car il est important de savoir sur quoi repose notre confiance. Serait-ce vraiment sur la « tradition massorétique » qui s’est toujours opposée à la prédication de l’Évangile et qui a décrété la constitution d’un canon de l’ancien testament plus d’un siècle après la venue sur terre de notre Seigneur? Ou bien nous appuierons-nous sur le travail plus ancien des juifs contemporains de Paul, qui ignoraient complètement l’idée même d’un canon (car cette idée ne se trouve pas dans la Bible) mais s’appuyaient simplement sur le témoignage concordant des « deux ou trois témoins » que réclame la justice divine?

Ne pas répondre, c’est comme vouloir bâtir un édifice inébranlable sur des fondements incertains…

4 sakuvangu 20 avril 2010 à 14 h 29 min

Jean Luc a dit à Michel:

«…Et les resultats peuvent pourtant le montrer,puisqu´il y a davantage des déviations doctrinales dans le siècle dernier que dans les 4 siècles qui l´ont precedés.Ces 4 siècles où, rappelons-le,ces textes apocryphes étaient pourtant à la portée de main de tous les protestants…»

Cela peut revenir, toutefois, d´une reflexion courageuse mais si nous laissons la Bible parler par elle-même, nous découvrirons qu´une des raisons de l´apostasie croissante actuellement réside, non sur le fait du retrait ou pas ces textes (considerés d´ailleurs par plusieurs comme non inspirés), mais sur le fait de ce que la Parole de Dieu présente comme « les manifestations des derniers temps ».

Avec les textes apocryphes inclus ou non,les déviations et le sectarisme dans les milieux chrétiens furent, dès les temps, prophétisés…

 »Mais l´Esprit dit expressément que, dans les derniers temps,quelques uns abandonneront la foi, pour s´attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines des demons… » 1 Tim 3:1

 »Car il s´est glissé parmi vous certains hommes, dont la condamnation est écrite depuis longtemps,des impies, qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution…  » Jude 4

5 Jean-Luc B 20 avril 2010 à 0 h 53 min

Michel,

Si par « apocryphes » tu entends simplement ce que les catholiques appellent les livres « deutérocanoniques » je suis d’accord avec toi. Avec un petit bémol cependant : Je trouve regrettable qu’on les ait supprimés des éditions protestantes voici à peu près 100 ans.

Car il est intéressant de savoir que les Bibles protestantes ont contenus ces livres pendant plusieurs siècles (regroupés à la fin et imprimés plus petits pour bien marquer la différence), avec en général des commentaires qui expliquaient les nombreuses erreurs historiques et doctrinales qu’ils contenaient.

Malheureusement, il y a une centaine d’année, la société Biblique anglaise a imposé leur suppression comme condition de son aide à l’édition. Et comme les éditeurs français manquaient de fonds à l’époque, ils ont dus se soumettre au dictat anglais… voilà une décision qui ne s’est pas faite par recherche dans la prière, ni par conviction personnelle, mais sous un chantage financier. Pas très spirituel comme méthode!

Il est évident lorsqu’on lit ces textes, qu’ils n’ont pas le souffle de l’Inspiration Divine qu’on retrouve dans le reste de la Bible. Cependant je trouve regrettable qu’on prive ainsi les lecteurs de cette exercice salutaire qui consiste à apprendre à discerner par eux-mêmes si la Voix de Dieu est présente dans un texte.

Remplacer cette pratique indispensable par une censure imposée par des clercs, me semble très malsain. Et les résultats semblent le montrer, puisqu’il y a eu davantage de déviations doctrinales dans le siècle dernier, que dans les 4 siècles qui l’ont précédés. Ces 4 siècles où, rappelons-le ces textes « apocryphes » étaient pourtant à portée de main de tous les protestants… mais où chacun pouvait exercer son jugement en les étudiant.

A propos du verbe « censurer », c’est une expression française qui a changée de sens au moment où les autorités publiques ont décidées de contrôler l’information pendant la première guerre mondiale. Pour garder bien haut le « moral des troupes », les « agents de la censure » coupaient ou noircissaient les journaux et les lettres qui donnaient de informations qui auraient pu démoraliser.

Le problème qui a été généré par cette pratique abusive, c’est que la crédibilité des voix autorisées s’est mise à perdre de son pouvoir de persuasion en proportion de son refus de permettre une diffusion libre de l’information… et que les bidasses et leur famille sont allés chercher l’info ailleurs, à des sources par forcément bien fiables puisqu’ils en arrivaient même à écouter les radios allemandes pour connaître ce qui se passait sur le front.

La seule fois où le verbe censurer est employée dans nos bibles françaises (Second et KJF), c’est dans une exhortation de Paul à Timothée et ce n’est pas du tout le même sens que celui que nous lui connaissons actuellement :

« prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant. » (2 Tim. 4. 2.)

« Censurer » est ici une expression désuette (qui a perdu son sens original) et qui ne signifie absolument pas « faire de la censure » en empêchant la libre parole de circuler. Il s’agissait plus exactement de « reprendre fermement » ceux qui déviaient de la saine doctrine et retombaient dans le péché.

Mais pour ce qui concernait l’exercice de la parole ou sa lecture, l’apôtre Paul encourageait au contraire à laisser s’exprimer ceux qui pensaient parler sous l’inspiration de Dieu, mais en appelant l’assemblée à chercher à discerner si ce qui était dit venait bien de l’Esprit de Christ :

« Pour ce qui est des prophètes, que deux ou trois parlent, et que les autres jugent » (1 Cor. 14. 29.).

Il ne disait pas (comme les fondateurs du « canon ») : interdisez de lire tel ou tel livre, ou d’écouter tel ou tel prophète;, mais il encourageait à laisser parler pour que l’assemblée puisse discerner.

De quel droit les clercs ont-ils dérobés cette pratique dans les rassemblements?

C’est une méthode qui a d’ailleurs été remise en usage sur ce blog, avec le fil sur le discernement des prophéties actuelles. Ce qui, là aussi, permet au discernement collégial de s’affermir et redonne au peuple de Dieu ce que les clercs lui avaient enlevé…

Jean-Luc B

6 Michel 19 avril 2010 à 19 h 56 min

Suivons Luther lorsqu’il dit « les Apocryphes ne doivent pas être estimés à l’égal de la Sainte Écriture, mais sont pourtant utiles et bons à lire ».

Par exemple, le livre de la Sagesse contient des passages époustouflants de beauté – mais ceci ne doit pas endormir notre vigilance et nous faire tomber dans les errances qu’il contient, et qui ont donné des hérésies par la suite.

Alors, oui à la LXX (Septante), mais non à la canonicité des Apocryphes.

7 Jean-Luc B 19 avril 2010 à 15 h 48 min

Pour bien se mettre d’accord sur le sens des mots, voici des définitions claires tirées de Wikipedia :

On qualifie d’apocryphe (du grec ἀπόκρυφος / apókryphos, « caché ») un écrit « dont l’authenticité n’est pas établie » (Littré). Dans le domaine biblique, l’expression désigne, à partir de la construction des canons, un écrit considéré comme non authentique PARCE QUE JUGÉ PAR LES AUTORITÉS RELIGIEUSE COMME NON INSPIRÉ PAR DIEU . Cependant, saint Jérôme nommait « apocryphes » les livres deutérocanoniques de l’Ancien Testament et les considérait comme non-canoniques.

Le qualificatif « apocryphes » est donné par les protestants à certains textes appelés deutérocanoniques par les catholiques, qui se trouvent dans la Septante et la Vulgate mais pas dans la Bible hébraïque.

Les livres de l’Ancien Testament que les catholiques nomment « apocryphes », sont dits « pseudépigraphes » par les protestants.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Apocryphes_bibliques

8 Jean-Luc B 19 avril 2010 à 7 h 21 min

Pour les chiffres étonnants trouvés en début de ce billet (61), il doit probablement s’agir d’une « coquille » d’imprimerie.

Ne serait-il pas beaucoup plus important de s’interroger sur l’identité de ces «juifs» dont parle l’apôtre Paul et auxquels «les oracles de Dieu ont été confiés» (Rom. 3. 2.)?

S’agit-il des massorètes qui ont « fixé » le texte de l’Ancien Testament plus de 1400 ans après le Christ (dans un contexte de conflit entre le christianisme et le judaïsme), ou bien Paul voulait-il parler des juifs de son époque, de ceux qui n’avaient pas encore inventés la notion arbitraire de « Canon des Écritures », puisqu’ils nous ont laissés une littérature beaucoup plus abondante qui a été (re)découverte dans les grottes de Qumran il y a presque 60 ans?

Paul, qui écrit au premier siècle, emploie-t-il un verbe au futur ou au passé? Parlait-il des «juifs» du passé ou de ceux du futur?

Nous savons aujourd’hui qu’il y a des différences qui ne sont pas négligeable entre la version massorétique (dont le plus ancien exemplaire connu ne date que du IX° siècle APRÈS JC) et la LXX (la Septante : une version grecque de l’Ancien Testament, datant de plus de 100 ans AVANT JC, donc 10 à 11 siècles plus tôt).

Nous savons aussi que les nombreuses citations que le Christ et les apôtres font de l’Ancien Testament et que nous pouvons lire dans le Nouveau Testament ne proviennent pas de la version massorétique, mais de versions semblables à celles que l’on a découvert à Qumrân et sur lesquelles la Septante s’est très probablement appuyée lors de sa traduction en grec…

Voir Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Massorah

Pour poser la question autrement : peut-on vraiment faire totalement confiance à l’objectivité des juifs qui étaient entrés en conflit avec la pensée évangélique? Ou doit-on davantage se fier aux juifs existants avant ce conflit, qui étaient dans l’attente de l’arrivée du Messie et qui nous ont laissé cette littérature foisonnante, retrouvée dans les grottes de Qumran?

Notre foi s’appuie sur les témoignages des anciens. Quels sont les témoignages les plus fiables et sur quelles bases nous appuyons-nous pour le discerner?

Jean-Luc B

9 Graphou 18 avril 2010 à 20 h 49 min

Moi aussi j’ai sursauté à la vue des chiffres de l’auteur : en effet, le canon du Nouveau Testament n’a pas bougé. Je me demande bien où il a piqué ses infos. Les livres ajoutés par l’Église catholique pour l’Ancien Testament s’appellent deutérocanoniques (second canon), à distinguer des apocryphes, comme le livre des Jubilés, le livre d’Hénoc, les vies d’Adam et Eve, etc.

Compte tenu que les Bibles protestantes ne contiennent AUCUN livre apocryphe et que les Évangéliques s’en méfient comme de la peste, je ne m’explique pas le ton alarmiste de l’auteur.

10 Francois G 18 avril 2010 à 19 h 35 min

L’apôtre Paul affirme que les oracles de Dieu ont été confiés aux Juifs (Romains 3.2).

Donc, il est juste de s’en référer à la tradition juive en ce qui concerne les textes inspirés… et cette tradition juive ne reconnait pas les apocryphes.

Cet article est aussi intéressant.
http://www.info-bible.org/faq/apocryphes.htm

11 Rebecca 18 avril 2010 à 12 h 32 min

Dans cet article, je suis quand même très surprise de lire qu’au seizième siècle, l’église catholique aurait ( désolée, je ne peux mettre que le conditionnel .. ) rajouter au canon de la bible … 61 livres ! ( 26 dans l’Ancien Testament, 35 dans le Nouveau ), tout simplement parce que dans les Bibles catholiques, il y a .. 73 livres : donc sept de plus que dans les bibles protestantes ; de plus, ces livres font tous, pour les catholiques, partie de l’Ancien Testament : pour le canon du Nouveau Testament, il n’y a pas de différences …même si l’article est intéressant, cela fait bizarre ….

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