Quelques réflexions sur la Bible adaptée en langage jeune

3 lectures, par nicolas le 16 mars 2007 · 2 commentaires

dans la rubrique Bible

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L’Appel de Minuit

La VolxBibel est la traduction du nouveau testament dans le langage insolent des jeunes. L’ancien président des Jesus Freaks, Martin Dreyer, affirme avoir été mandaté par Dieu Lui-même pour accomplir ce projet. Lors d’un office, un prédicateur ayant un don prophétique lui aurait dit carrément: « tu es un nouveau Matthieu qui doit traduire l’Evangile dans le langage des jeunes ». Ce qu’il a ensuite fait. En l’occurrence, voici ce qu’il en résulte notamment du miracle de la (Matt. 14,14-21): »le soir, ses potes sont venus vers lui et lui ont dit: -Hé, Jésus, il est déjà tard! En plus, il ne se passe rien du tout ici. Laisse partir ces gens pour qu’ils puissent aller manger un bout chez McDonald’s! Jésus a simplement répondu: Non, ce n’est absolument pas ce qui est prévu maintenant. Vous pourriez aussi leur préparer quelque chose à manger! -Mais nous n’avons au départ que cinq sandwichs et deux fricadelles!, lui disent ses disciples. Ca ne suffira jamais. -On se calme, donnez les moi, dit-il. Mettez-vous dans l’herbe, dit Jésus aux gens. Ensuite, Il a pris les deux fricadelles et les cinq sandwichs, a prononcé un bénédicité, et a distribué les parts. Et l’incroyable s’était produit: il y en avait largement assez et tout le monde était rassasié après le repas.  » Ensuite, Il a pris les deux fricadelles et les cinq sandwichs, a prononcé un bénédicité, et a distribué les parts. Et l’incroyable s’était produit: il y en avait largement assez et tout le monde était rassasié après le repas. » Martin Dreyer semble très séduit par le McDonald’s. Dans l’histoire du fils prodigue (Luc 15,11-32), ce dernier ne finit pas par faire paître les pourceaux, mais à travailler comme préposé aux toilettes, toujours chez McDonald’s. Autrement dit, Martin Dreyer se soucie peu du texte original de la Bible. Dans la parabole du bon samaritain, l’homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho est attaqué par des asociaux avec des battes de base-ball. Le repas de la Pessah est tout simplement transformé en soirée de la Pessah et, dans le récit de Zachée, Jésus apparaît comme une personne souriante qui, parfois, utilise le mot « génial ». Le Notre Père commence par « Hé, notre Papa qui êtes là-haut ». Martin Dreyer reformule de manière irrespectueuse des citations originales de Jésus: « Quel bon père donnerait à son fils un ver de terre si ce dernier voulait une sucette? Où si l’enfant demandait un oeuf surprise, lui refilerait-il une boule de naphtaline? Jamais! ». (Matt. 7-9 et p.suiv.). L’argument selon lequel la « VolxBibel » sert à susciter l’intérêt des jeunes, et cela parce que les traductions existantes passent à côté de la vie des jeunes d’aujourd’hui, n’est pas plausible. Car même les revues pour la jeunesse, comme « Bravo », n’utilisent pas un vocabulaire aussi grossier. Pour quelle raison ne devrait-on plus pouvoir comprendre le langage écrit normal, tel que celui utilisé dans la Bible de Luther (1984), de Schlachter (version 2000) ou celle d’Elberfeld révisée; il s’agit tout de même d’un allemand parfaitement normal! (Version en français: Segond, la « Parole vivante » (trad. Par Alfred Kuen) ou celle en français courant.) Au contraire, le respect de la parole de Dieu ne se perd-il pas lorsque le texte original de la Bible est traduit dans le langage le plus grossier?! La parole de Dieu dit notamment ceci: « L’Ecclésiaste s’est efforcé de trouver des paroles agréables; et ce qui a été écrit avec droiture, ce sont des paroles de vérité » (Ecc. 12,10). Dans le nouveau testament, nous pouvons lire: « Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un homme qui n’a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité » (2Tim. 2,15). Par ailleurs, la Bible nous enseigne: « Jeunes hommes et jeunes filles, vieillards et enfants! Qu’ils louent le nom de l’Eterne!Car Son nom seul est élevé; sa majesté est au dessus de la terre et des cieux » (Ps. 148,12-13). Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un triste fait et d’une caractéristique de notre époque révélant que le clivage entre les jeunes et les moins jeunes s’élargit dans nos assemblées; les frères et soeurs plus âgés ne sont guère pris en considération. En effet, ils sont souvent tenus à l’écart par l’organisation moderne des réunions. Néanmoins, cette fâcheuse tendance est renforcée davantage encore par la « VolxBibel ». Lorsqu’un prédicateur cite la « VolxBibel » pour, selon lui, atteindre les jeunes, quel profit les personnes plus âgées en tirent-elles? Et de quelle manière les jeunes et les moins jeunes devraient-ils louer ensemble le Seigneur? A ce propos, dans le verset susmentionné, il n’est pas dit que les enfants et les vieillards doivent louer le Seigneur, mais bien l’inverse, « vieillards et enfants! » Cela veut dire également que les frères et soeurs plus âgés devraient gérer la vie de l’assemblée. Mais malheureusement, souvent, c’est l’inverse qui se produit. En outre, la Parole de Dieu nous recommande de ne pas outrepasser ce qui est écrit: « C’est à cause de vous, frères, que j’ai fait de ces choses une application à ma personne et à celle d’Apollos, afin que vous appreniez en nos personnes à ne pas aller au delà de ce qui est écrit » (1 Cor. 4,6; cf. Apoc. 22,18-19). La « VolxBibel » ignore cette mise en garde par des phrases telles que: « Un jour, Jésus a prêché devant un nombre vachement élevé de personnes… » (Luc 5,1). Dans un passage sur les béatitudes, la « VolxBibel » traduit: « ceux qui ne veulent plus casser la gueule à quelqu’un ont de la chance parce qu’un jour, tout leur appartiendra » (Mat.5,5). Et en Marc 4,40, nous pouvons lire: « Aux jeunes, il leur dit seulement: Dis-moi pourquoi vous avez une telle frousse? N’avez-vous toujours pas confiance en Dieu? ». Cette « Bible » donne l’impression d’être inspirée par n’importe quoi, mais certainement pas par l’Esprit de Dieu qui a agi par l’intermédiaire des prophètes et des apôtres. Il semble que Paul, inspiré par le Saint-Esprit, faisait précisément allusion à la situation actuelle; lorsqu’il écrivit au jeune Timothée: « Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles… ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Eloigne-toi de ces hommes là » (2 Tim.3,1.5). Il est d’autant plus consternant de constater que des maisons d’édition de renom n’ont en aucun cas boycotté l’édition de ce livre, mais, au contraire, elles se sont réunies en une seule maison d’édition fondée spécialement pour ce projet, la Volx-bibel-Verlag, afin de diffuser cette « Bible ». Ulrich Skambraks écrit: « Cela ne pouvait pas être pire: le plus grand groupe de médias évangéliques en Allemagne, la fondation des médias chrétiens, Stiftung Christlicher Medien, (SCM/Witten), s’est rangé totalement du côté de la VolxBibel et la difusera dès le mois de décembre 2005. Cela a été confirmé par le responsable principal des ventes de la SCM, Winfried Kuhn, à l’occasion de la foire du livre de Francfort, dans un entretien accordé à la revue Topic. La SCM englobe les maisons d’édition Bundes-Verlag, R. Brockhaus Verlag, ERF-Verlag, Hänssler-Verlag et Oncker-Verlag. » Nous protestons de la manière la plus déterminée qui soit contre l’édition supplémentaire d’une telle « Bible » qui frise le sarcasme et le blasphème et diffame de cette manière la sainte parole de Dieu. D’ailleurs, dès le début, nous avons hésité à mettre par écrit ces citations de la « VolxBibel »; nous l’avons cependant fait afin que les chrétiens qui ont encore du respect Dieu et Sa Parole voient cette horreur et pour qu’ils s’expriment également avec révolte contre cet ouvrage.


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1 Laurence 17 mars 2007 à 7 h 04 min

le mot "péché" est traduit par quoi?
Et le mot rédemption?
rachat?
Sang?
Croix?
Expiation?

Il convient à chaque nouvel arrivant qui pénètre dans un royaume au langage peu familier à se familiariser à ce nouveau langage et non pas le contraire…

De plus, c’est l’Esprit qui nous révèle le rhéma de la Parole, sans quoi elle deviendrait une lettre morte.

Inutile donc de trouver un subterfuge pour s’adapter aux lacunes linguistiques de nos jeunes. Un peu d’enrichissement de vocabulaire ne nuit à personne, surtout lorsque le texte est contenu dans les Saintes Ecritures.

Shalom

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2 Grano 17 mars 2007 à 9 h 04 min

Se scandaliser maintenant c’est un peu arriver comme les carabiniers, après la bataille. En effet, cette horreur n’est que le fruit, parvenu à maturité ou à pourriture comme on voudra, de ce que les traducteurs modernes de la Bible ont pompeusement appelé : « équivalence dynamique ». Plutôt que de donner la priorité aux mots de l’original on s’attache à rendre le sens du texte.

Mais si ce principe, dans un premier temps, jette une certaine poudre aux yeux, il ne faut pas longtemps pour s’apercevoir qu’il repose sur des bas-fonds vaseux :

1) Il suppose que le traducteur maîtrise parfaitement le sens du texte et s’autorise à le clarifier en se
plaçant en quelque sorte au-dessus : « aujourd’hui l’auteur se serait ainsi exprimé… » et qu’en sais-tu, téméraire prétentieux, toi qui ne peut pas lire trois lignes de grec ou d’hébreu de l’époque biblique sans recourir à un dictionnaire ?

2)Il sous-entend que les hommes des siècles passés sont foncièrement différents des modernes, dans leur mode de pensée, dans leur rapport au langage, dans leur imagination, dans leur psychologie. Mais c’est tout simplement faux : l’homme ne change pas, seuls les esprits superficiels accaparés par les apparences le croient. Et c’est précisément à cause de cette unité fondamentale de la nature humaine que nous pouvons communier avec les écrits du passé, comprendre l’histoire, et lire la Bible.

3)Ce principe de traduction dynamique ignore que les mots ont une existence propre ; ils ne sont pas de simples items définis dans un dictionnaire. Leur création n’a pas été arbitraire mais elle est le produit collectif et inconscient de ce qu’on appelle faute de mieux, le génie de la langue. Donc on ne peut pas plus séparer le sens du mot, que le corps de l’âme, sans tuer le texte.

4)Au lieu de tirer le lecteur vers le haut, le principe de traduction dynamique le tire vers le bas ; le lecteur est condamné à un vocabulaire de plus en plus pauvre, à des sentiments et à des expressions de plus en plus vulgaires. Sous la fausse charité de se mettre la Bible à la portée du crétin moderne qui ne peut plus saisir le sens du texte, ces traductions l’asservissent en fait à la merci du traducteur.

Dire que nos contemporains sont incapables de lire et de comprendre des traductions de la Bible faites dans leur propre langue il y a 100, 200, 300 ans, est une ânerie. Les pharisiens et les scribes ont traité Pierre, Jean, Jacques, d’hommes ignorants et illettrés, eux qui ont écrit ou dicté une partie du N.T en grec, qui n’était pas même leur langue maternelle. Que devraient-ils dire aujourd’hui de ceux à qui on prétend qu’il faut traduire la version Segond pour qu’il la saisisissent ? Si les apôtres, hommes du peuple qui écrivaient en grec étaient des ploucs, que sont donc nos contemporains, à 80 % bacheliers ?

Grano Piperis

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