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Dans l’épître de Paul adressé aux Ephésiens, il est question au chapitre 4 de trois types d’unité qui concernent le peuple de Dieu: l’unité de l’Esprit, l’unité de la Foi et l’unité du Corps. L’unité de l’Esprit provient de Dieu seul: c’est Lui qui la fait pas nous. Malgré tous nos efforts nous ne pouvons la produire (nous ne pouvons pas travailler à la créer, mais nous verrons plus loin comment nous sommes invités à la « conserver » (quand elle est là), par le lien de la paix). Cette unité de l’Esprit vient lorsque tous les membres sont connectés à la tête: un même Esprit (ou cerveau) exerçant son influence sur tout le Corps pour sa survie dans son environnement. L’unité de la foi quant à elle, est la conséquence d’un travail efficace des ministères donnés au Corps: elle vient lorsque les différents membres sont à même de capter les informations venant de la tête pour les exploiter de façon cohérente afin de les transformer en mouvements. Enfin, l’unité du Corps est la conséquence logique de la conjonction des deux unités précédentes. Elle se met automatiquement en place lorsque les deux autres existent. C’est pour cela qu’il est illusoire de prier pour une unité du Corps du Christ lorsqu’il n’existe au préalable ni unité valable de l’Esprit, ni unité de la Foi produite par le travail des ministères donnés par Dieu dans ce but.
L’unité de l’Esprit vient du Père, mais elle ne suffit pas pour produire l’unité du Corps: celle-ci passe obligatoirement par l’unité de la Foi. Tous ceux qui par la Conversion à Christ ont l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu et sont donc ajoutés au Corps ; par conséquent ils sont en principe « unis » dans l’Esprit. Et pourtant, si tous n’ont pas trouvé leur place dans le Corps et n’ont pas compris en quoi ils sont utiles, le Corps ne peut pas être formé normalement (c’est à dire atteindre une stature parfaite), ni fonctionner normalement car pas d’édification cohérente, l’édification ici ne devant pas être comprise dans le sens de se faire du bien mais selon son sens premier et basique qui est d’être construit).
Autrement dit, un corps n’est pas uni parce que tous ses membres sont là ou existent; il ne l’est que lorsque tous les membres sont à leur place « liés ensemble » en ayant les moyens de fonctionner normalement. Trouver sa place dans le Corps ne signifie pas juste savoir ce à quoi on doit servir mais d’abord savoir « qui on est » ou « ce qu’on est » : c’est, avant tout, « une question d’identité » par exemple savoir si on est un pied, un bras, une main, une épaule. Le « faire » viendra automatiquement de « l’être ». Or malheureusement on a tout inversé en cherchant dans le faire la justification ou la raison de l’être. Puis il ne s’agit pas seulement de savoir quel membre on est, mais encore de découvrir à quelle fonction spécifique on est appelé en tant que membre de ce Corps, car les mains par exemple ont des fonctions différentes: elles donnent, reçoivent, protègent, attaquent, prennent soin en touchant avec délicatesse etc.
L’unité de L’Esprit et l’unité du Corps ne se décrètent pas à notre niveau, pas plus que nous ne pouvons travailler à les produire; nous pouvons tout juste veiller à les conserver (par les liens de la paix et de l’amour dont il sera question en détail plus loin), mais leur existence ne peut en aucun cas venir de nous; seule l’unité de la Foi peut être mise en place par ce que nous pouvons faire en phase avec le dessein de Dieu, d’où le rôle des ministères donnés par Christ pour concourir à ce type d’unité qui fait partie du « perfectionnement des saints » (dont il a été question au chapitre précédent); car le « perfectionnement » des saints est faut-il le rappeler la volonté de Dieu pour ses enfants. Il ne baissera jamais Ses exigences pour nous plaire; cependant Il nous a déjà donné les moyens d’y entrer.
L’unité de la foi est donc un des moyens donnés au Corps pour qu’il fonctionne normalement dans la mesure où c’est elle qui permet le mouvement cohérent. Mais voyons ce que c’est précisément que cette unité de la Foi. La Bible en Français courant dit ceci: Ephésiens 4/ 13 «De cette façon, nous parviendrons tous ensemble à l’unité de la foi dans la connaissance du Fils de Dieu …».
Pour que le Corps entier avance de façon à entrer dans les oeuvres préparées d’avance, les membres ont besoin d’opérer un mouvement qui reflète une certaine cohérence. Ce mouvement ne peut être que la résultante d’une obéissance aux ordres de la tête. Dans notre corps physique, tous les membres sont reliés au système nerveux central par des centres nerveux chargés de recevoir, intégrer et émettre des informations au cerveau. Mais aussi, il existe des voies nerveuses dans l’autre sens, chargées de conduire des informations depuis le cerveau, en direction de tous les membres en leur permettant de recevoir et répercuter au corps entier les informations reçues du cerveau afin que ces informations ou ordres soient transformés en actions ou mouvements. Il en est de même pour le Corps de Christ dont les membres (les sarments) que nous sommes, sont connectés aussi au cerveau (le Cep) qu’est notre Seigneur. Pour que le Corps s’engage dans quelque mouvement que ce soit, les membres doivent recevoir les instructions du Seigneur. Dans le cadre de notre vie spirituelle, c’est la foi qui génère ce mouvement ; c’est elle qui nous fait marcher dans un sens ou un autre : c’est en ce sens le « muscle » des membres du Corps. Or la foi vient de ce que l’on entend de la parole de Christ. Cette Parole est la nourriture qui fortifie ce muscle; si notre nourriture spirituelle est pauvre et atrophiée, notre foi est faible et nous ne pouvons pas faire grand-chose quand bien même nous le voudrions. Nous savons de même que pour se développer, ce muscle a aussi besoin d’exercice.
En dehors de ces aspects pratiques, il y autre chose à considérer: il n’est pas simplement dit que la foi vient de la parole de Christ, mais de ce qu’on en entend ; autrement dit on doit entendre quelque chose de juste et de cohérent avec la pensée de Dieu pour faire un mouvement conforme à Sa volonté pour le Corps entier. Concrètement, on se rend compte que si le pied droit entend un ordre mais que le pied gauche en entend un autre tout différent, les deux se mettront certainement en mouvement sur la base de ce qu’ils auront chacun entendu et en ce sens auront manifesté leur foi sur la base de la parole entendue. Seulement, les pieds étant tous les deux liés au corps, ne sont pas indépendants l’un de l’autre même s’ils sont différents. Et les ordres différents entendus, vont générer des mouvements non uniformes et contradictoires qui vont au mieux générer une paralysie du corps, et au pire entraîner sa chute. Pour avancer de façon coordonnée ou même tout simplement pour faire quelque mouvement que ce soit, les deux pieds devront percevoir le même ordre, et l’interpréter de la même façon, en d’autres termes manifester une foi unie (étant donné que c’est la foi qui génère le mouvement).
Il est absolument nécessaire que les ministères donnés au Corps parviennent à libérer dans celui-ci, au niveau de ses différents membres, cette unité de la Foi qui seule va permettre au Corps de se mouvoir spirituellement en vue de l’accomplissement de « l’œuvre du ministère » (thème qui sera développé plus loin). Car il est bien entendu que lorsque les pieds obéissent correctement aux ordres reçus, c’est tout le Corps qui est engagé dans le mouvement ; de même lorsque les bras ou les mains répercutent correctement ce qu’ils ont perçu comme instruction venant de la tête, c’est tout le Corps qui est engagé dans l’action.
Cette unité de la foi est indispensable dans la mesure où Dieu a créé le corps avec des membres qui bien qu’étant de même nature et ayant la même fonction, ont un positionnement différent. Ainsi, nous avons un œil droit et un œil gauche, il en est de même pour beaucoup d’autres organes comme les oreilles, les bras, les mains, les jambes, les pieds, les reins, les seins. Nous devons admettre que parfois nos organes de même nature ne fonctionnent pourtant pas toujours de la même façon: par exemple, nos deux yeux n’ont pas le même objectif de vision, aussi ils ne renvoient pas la même information au cerveau; mais leurs informations sont complémentaires pour permettre au cerveau de renvoyer une vision d’ensemble cohérente à tout le corps. Ainsi, celui-ci peut appréhender les éléments du monde extérieur dans leur dimension physique réelle (en l’occurrence en trois dimensions). Il en est de même pour ceux qui ont le rôle d’yeux spirituels dans le Corps de Christ. Nous voyons chacun en partie, mais lorsque ensemble nous entrons dans le plan de Dieu pour son Corps en mettant ensemble la partie de vision que nous représentons, la perfection du plan de Dieu devient perceptible pour le Corps entier. Mais en dehors de cette considération, on peut aussi dire que les deux yeux n’ont pas toujours la même acuité de vision à gauche et à droite; et dans ce cas il y aura besoin d’une « correction « (comme avec les lunettes de correction) pour que tout le corps vive de façon cohérente en recevant la bonne information du cerveau parce que celui-ci aura au préalable reçu la bonne information lui aussi. Sans cette correction, le corps court le risque de dévier de sa trajectoire loin du projet de Dieu, à cause d’informations erronées dues à une vision faussée qui ne se sera pas laissée corriger au temps convenable. Et c’est aussi ce rôle de correction que sont appelés à exercer les ministères par le bais de l’unité de la Foi produite dans le cadre du perfectionnement des saints. La Parole de Dieu qui nourrit notre foi sert précisément à nous corriger par un ajustement spirituel « constant » afin que nous soyons rendus capables d’accomplir l’oeuvre du ministère : 2 Timothée 3/ 16 : «Toute Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger , pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre».
Lorsque nous sommes unis dans la foi, nous pouvons valablement nous accorder dans la prière pour demander la même chose que nous percevons dans le cœur de Dieu afin que sa volonté descende parmi nous: Matthieu 18/ 19) : « Je vous dis encore que si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux ». C’est ce type d’unité dans la foi qui était manifestée dans les rassemblements des premiers chrétiens et qui faisait que l’Esprit se manifestait avec une telle puissance dans des « vraies conversions »: ils étaient unis dans une même âme, une même pensée et une même foi qui leur donnait de désirer la même chose: la descente au milieu d’eux du royaume de Dieu et Sa justice. Ce qui peut paraître étrange pour nous chrétiens du 21° siècle, ils ne demandaient pas que Dieu les garde de la persécution des religieux ou des autorités, mais ils demandaient que la puissance de Dieu descende sur eux pour leur permettre d’annoncer l’Evangile de Christ au milieu de ces circonstances adverses. Et à cela Dieu répondait par de plus grandes persécutions qui accomplissaient cette prière.
Lorsque l’unité de la Foi s’installe dans le Corps, cela signifie aussi que les membres ont grandi dans la connaissance du Seigneur Jésus-Christ: «De cette façon, nous parviendrons tous ensemble à l’unité de la Foi dans la connaissance du Fils de Dieu …». En effet, le Seigneur n’a-t-il pas dit que ses brebis Le connaissent, entendent Sa voix et la distinguent de celle des brigands et autres mercenaires ? L’unité de la Foi va de pair avec ce discernement de la voix du Seigneur dont la conséquence se trouve au verset suivant d’Ephésiens 4: (verset 14) : «Ainsi, nous ne serons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction…».
Nous avons besoin de savoir en quoi nous croyons pour décider de marcher ensemble Amos 3/3: «Deux hommes marchent-ils ensemble sans en être convenus ?». Quelle est notre confession de foi par exemple en tant qu’assemblée de croyants (quelque soit sa forme) si nous en avons une, ce qui n’est bien entendu pas nécessaire mais néanmoins fréquent ? Veut-elle dire concrètement quelque chose ou sert-elle juste de base formelle à des rassemblements ? On peut constater dans la pratique un certain flou artistique dans la confession de foi de certains rassemblements. C’est le cas lorsque l’on veut brasser large : si l’on est trop précis les gens risquent d’être choqués et ne pas adhérer à «l’organisation» ou aux rassemblements. On est quand même là loin de l’essence même de l’Evangile, cette vérité qui est une puissance de vie pour le salut de quiconque croit ! On a plutôt l’impression d’assister de nos jours à une sorte de marché ou on vend la foi et le salut à vil prix pour rafler le maximum de clients et les fidéliser coûte que coûte.
Nous avons aussi besoin d’être unis dans ce que nous croyons; et si ce n’est pas le cas nous sommes sclérosés ou désarticulés: chacun fait ce qu’il veut car chacun croit ce qu’il veut, c’est à la mode et c’est même devenu une façon de s’affirmer en dehors de Babylone. Pourtant ce n’est là que la preuve évidente d’une absence de croissance en maturité: un trait manifeste d’adolescence spirituelle.
Les actions ou mouvements que nous faisons sont la conséquence de ce que nous entendons et croyons, de même que le mouvement des membres du corps est la résultante de la perception qu’ils ont des ordres du cerveau. Le fait d’être unis dans la Foi nous permet d’avancer ensemble (puisque c’est la foi qui génère le mouvement): Philippiens 3/ 15 – 16 «Nous tous qui sommes des hommes faits ayons cette même pensée et si sur quelque point vous avez une pensée différente Dieu vous éclairera. Seulement au point où nous sommes parvenus, avançons ensemble ». Le but du Seigneur au travers de cela, est de faire de nous des chrétiens matures, parvenus à l’état d’homme faits et qui vont discerner l’œuvre à laquelle ils sont appelés (c’est- à- dire la volonté du Seigneur pour eux et pour le Corps entier: ce qui est bon, agréable et parfait). Nous verrons ces deux développements plus loin.
L’unité de la Foi est ainsi une étape essentielle pour parvenir à entrer dans l’oeuvre du ministère. Mais elle ne peut conduire efficacement le Corps à entrer dans cette œuvre du ministère que dans la mesure où des « jointures » sont parallèlement libérées pour se mettre en place. Ces jointures ne remplissent pas pleinement leur rôle avant que ne soit assurée l’unité de la Foi. La foi est ce qui permet au Corps d’entrer dans le mouvement ou l’action nous l’avons vu; mais quand le corps commence à bouger ou à agir, cela entraîne inévitablement des chocs entre les différents membres connectés ou liés les uns aux autres. Il n’y pas de chocs entre le pied et le bras ni entre l’épaule et le talon car ils ne sont pas directement connectés ensemble; mais ces chocs peuvent exister entre la main et le bras ou entre ce dernier et l’avant bras car non seulement ils sont proches, mais ils sont dépendants l’un de l’autre dans la mesure où les mouvements que l’un est amené à faire a des répercussions sur l’autre. Et s’il n’y avait pas de jointures, ces mouvements entraîneraient des frottements et chocs destructeurs.
La jointure est le lien qui fait la jonction pour unir de façon cohérente deux os entre eux. Les jointures permettent ces mouvements nécessaires sans chocs majeurs et destructeurs. La Parole de Dieu nous parle de deux jointures qui dans le Corps du Seigneur, permettent précisément de conserver respectivement l’unité de l’Esprit (le lien de la paix) et l’unité du Corps (le lien de l’amour). Ils sont appelés «lien» car comme dans le corps humain, les jointures dans le Corps du Christ sont appelées à faire la liaison entre les différents membres connectés les uns aux autres. Le rôle des jointures dans le Corps est donné au travers des deux passages suivants: Colossiens 2/ 19: «… Au lieu de s’attacher au Chef par qui tout le Corps soutenu et rendu cohérent par les jointures et les articulations, grandit d’une croissance qui vient de Dieu »; Ephésiens 4/ 16: «De lui, le Corps tout entier bien ordonné et cohérent, grâce à toutes les jointures qui le soutiennent fortement, tire son accroissement dans la mesure qui convient à chaque partie, et s’édifie lui-même dans l’amour»….
Extrait de : « Entrer dans le repos des oeuvres divines »
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