Vous êtes nouveau ici? Pensez à laisser un commentaire, votre avis nous intéresse !
La Vie
NDLR : L’article avait déjà été publié sur Point final. Nous le ressortons en cette période pascale, car les propos du critique valent le détour.
Spécialiste de la place du christianisme dans une culture sécularisée, ce jésuite qui enseigne la théologie morale et politique au Centre Sèvres à Paris critique la façon dont le film présente le fondement de la foi chrétienne,
« Je suis atterré par ce film. D’ailleurs, la Passion de Mel Gibson n’est pas digne du nom du film. Un vrai film, c’est une oeuvre, un scénario, où l’auteur fait preuve de création. ici, la création est nulle. On assiste à une suite de scènes totalement obscènes. La seule chose qui semble intéresser Mel Gibson, c’est le spectacle de la violence. On reste au niveau de la pulsion, on n’entre jamais dans l’intériorité.
Dans un vrai film, les caractères des méchants, même les plus ignobles, ont une certaine ambivalence, qui permet qu’on s’identifie à eux. Là, impossible de s’identifier un tant soit peu à la violence compulsionnelle des bourreaux. Comme dans un film pornographique, la pulsion sadique ne peut que se reproduire indéfiniment, de plus en plus forte. C’est un vrai matraquage. Voilà pourquoi ce film est profondément antihumain.
Il est aussi antichrétien. Je me sens humilié que l’on puisse galvauder ainsi l’Évangile. Mel Gibson s’est apparemment beaucoup inspiré de l’Évangile de Jean, mais il lui fait dire absolument le contraire de son message profond. Gibson nous présente Jésus comme une loque ensanglantée, alors que Jean montre un Jésus qui « mène” son procès de bout en bout, de façon souveraine, et qui monte à la Croix comme à sa gloire.
Saint Jean utilise le même terme grec pour signifier la crucifixion et la glorification, upsoô. Ce n’est pas un hasard. Les textes évangéliques de la Passion relatent avec une très grande pudeur les souffrances de Jésus. On n’est pas dans l’étalage et le voyeurisme, comme chez Mel Gibson.
Contrairement à ce que suggère le film, Jésus ne nous sauve pas parce qu’il reçoit des coups et qu’il se laisse manipuler par le sadisme humain. Quand Jésus crucifié demande à son père de pardonner à ses bourreaux, on a l’impression, dans le film, que c’est une réponse à la jouissance sadique des tortionnaires, comme si Jésus était complice de cette Jouissance. C’est très pervers: cela insinue d’abord que Jésus légitime le sadisme humain, qu’il lui donne un sens. Cela implique ensuite que Dieu le Père a besoin du sadisme pour sauver les hommes ! C’est absolument contraire à l’Évangile.
Pour moi, Gibson est ici passé à côté de l’essentiel. Le pardon de Jésus en Croix est le point d’orgue d’une problématique fondamentale de l’Évangile de Luc: la question du refus d’entendre la parole du fils de Dieu. Par son pardon, Jésus se situe dans un propos théologique, il demande à Dieu d’être plus grand, plus fort que ce refus des hommes. Ce qui n’a rien à voir avec la souffrance qu’il endure. Cette question-là, celle du refus de croire à la parole de Dieu qui nous libère de la mort, voilà qui nous parle encore auJourd’hui. Au final, je crois qu’un ennemi du christianisme n’aurait pas fait pire que Mel Gibson avec son film. »
{ 11 commentaires… lisez-les ci-dessous ou ajoutez-en un }
Peux-t-on attendre meilleur propos d’un jésuite ?
Ces propos respirent le mensonge et détournent les âmes du sang le plus pur qui ait jamais coulé, celui de Jésus Christ.
Ce commentaire est-il pertinent? 0 0
Je dirais plutôt que ces propos respirent l’interprétation à l’aune de sa croyance. Si je trouve que l’analyse fait peut-être dire à Gibson ce qu’il n’avait pas pensé dire, pour autant je la trouve intéressante, notament parce qu’elle replace le Christ au centre : Il a mené "son procès de bout en bout". Ce n’était pas un échec donc (et les inconvertis pourraient eux le croire), mais la Victoire !
Ensuite, que l’analyse émane d’un jésuite est secondaire. Ca ne signifiera pas « de facto » qu’elle est fausse, même si comme beaucoup d’anlyases jésuites, elle tente trop de sonder les âmes.
Ce commentaire est-il pertinent? 0 0
On a peut-être "trop" attendu de ce film, qui, comme savent le faire les Américains, a été précédé de toute la cavalerie et des orgues de Staline médiatiques.
Pour ma part, j’ai toujours éprouvé un malaise en voyant et revoyant ce film. C’est vrai que Jésus y apparaît comme une loque sanguinolante et ça s’arrête là. La scène de la flagellation tient du grand guignol et m’a semblé très exagérée par rapport à ce qu’en rapportent les historiens de l’époque sur les "usages" judiciaires des Romains (39 coups d’un fouet clouté qui était bien "suffisants" pour faire succomber le supplicié).
Mais le plus problématique, c’est qu’on reste sur sa faim spirituellement. Je n’ai jamais été secoué comme je l’ai été dans "Ben Hur" ou "La Tunique", même si c’est très romancé dans ces 2 films ! Cette incarnation de Jésus dans "La Passion" m’a laissé étrangement indifférent. Pourquoi la Cène ne figurait-elle pas dans le scénario. Et la Résurrection ? Tout cela est à mon sens indissociable de la Passion.
Si des spectateurs ont pu être "touchés" par le film, comment ont-ils perçu le sens profond de ce sacrifice. Si cela les a conduits à se procurer une Bible, par "curiosité", alors Alléluia ! Faisons confiance au Saint-Esprit qui fera le reste…
Ce commentaire est-il pertinent? 0 0
Quand j’ai vus ce film je suis resté sans voie, depuis ce jour la je ne prend plus le sacrifice de Jésus à la légère, je suis converti depuis plus de deux décenies, mais j’avais jamais réaliser ce qu’était le sacrifice de Jésus.
Ca choque cela fait parler et c’est l’essentiel.
A la fin on le voit sortir du tombeau.
Ce commentaire est-il pertinent? 0 0
Je crois que peu de films auront fait couler autant d’encre que la Passion de Mel Gibson, surtout dans les milieux chrétiens.
Et on observe des positions très tranchées quant au film.
J’ai constaté que les milieux plutot traditionnels sont contre (comme cet article) alors que des milieux plutot évangéliques sont pour.
Ce que je remarque également c’est que la critique concernant ce "Christ ensanglanté" revient souvent.
J’ai l’impression que cette vision de Jésus dérange dans certains milieux chrétiens; jusqu’à la Passion de Mal Gibson, on a vu beaucoup de représentations de Jésus très "soft", avec quelques gouttes de sang, mais quelque chose de très doux pour ne pas choquer.
Pourtant la Bible nous parle d’un Messie souffrant, traité comme un agneau que l’on amène à l’abattoir; elle nous dit que Jésus a été fouetté par les Romains (et les fouets romains meurtrissaient terriblement le corps) et crucifié; Autrement dit, c’est un homme déchiré, couvert de meurtrissures et de sang qui est monté sur la croix pour y mourir crucifié.
La réalité est là, dans cette mort horrible, sans teint ni filtre; et c’est en mourrant de cette manière qu’Il a porté nos fautes, comme le dit l’introduction du film (Esaie 53), qu’Il nous a sauvé de la condamnation très lourde qui pesait sur nous.
Personnellement, ce film m’a aidé à comprendre le prix payé par Jésus pour moi, à réaliser la profondeur de l’amour de Dieu qui a sacrifié ainsi son Fils pour un être aussi imméritant que moi.
Je respecte les avis des uns et des autres, mais dire que le terme "anti chrétien" cité par l’auteur de l’article quant aux supplice subit par Jésus (dans le film), c’est ne pas avoir réellement compris la portée du sacrifice à la croix.
Ce commentaire est-il pertinent? 0 0
Ouf ! Ced… Si le film t’a interpellé, alléluia ! 20 ans de "conversion" sans avoir jamais réalisé ce qu’était le sacrifice de Jésus, ouh là, ça donne un peu le vertige ! Mais gloire à Dieu, si ce film t’a conduit à la nouvelle naissance selon Jean 3, la seule vraie conversion qui vaille aux yeux du Seigneur, il y a une fête dans le ciel comme j’imagine dans ton cœur. Et le Saint-Esprit a fait Son boulot. Sois béni.
Ce commentaire est-il pertinent? 0 0
Hervé, après avoir lu ta dernière phrase, je te conseille fraternellement de relire l’article et le commentaire et tu verras que je n’ai pas repris à mon compte son message. L’aurais-je repris pour exprimer ma pensée, cela signifierait au maximum que j’aurais mal compris le film, mais certainement pas le sacrifice.
A chacun son avis sur la question, avis qui mérite le respect du moment qu’il cherche la vérité, et si certains ont été touchés par ce film, non pas seulement émotionnellement, mais au niveau de leur foi, tant mieux. Ca n’empêchera pas que les critiques soient dignes d’intérêt ,et celle de ce jésuite l’est. Et en cela, elle vaut le détour comme je l’ai dit. On peut ne pas tout apprécier, mais sans jeter le bébé avec l’eau du bain. Ce Catholique fait valoir son opinion selon lequel ce film ne met pas en évidence la majesté du Christ, il le fait sans renier aucunement la valeur du sacrifice, comme les souffrances du Christ, mais estime que ce film diminue la valeur du message. Cela mérite d’être médité pour ensuite en tirer des conclusions opposées ou non.
Pour ma part, je n’ai pas eu besoin de ce film pour asseoir ma foi, comme Luther, Wesley, Paul et d’autres Chrétiens inconnus n’en ont pas eu besoin. Si d’autres en ont eu besoin, tant mieux pour eux si cela les a aidés comme je l’ai dit.
Maintenant, il serait bon que l’engouement autour du film qui s’est saisi de certains ne cache pas son message catholique (relation quasi magique de Marie avec Jésus notamment), la croyance que le film aurait été inspiré car il y aurait eu des miracles sur le tournage (je renvoie à Matthieu 24), etc. Le Gibson, inspiré, est aussi celui qui dans "l’arme fatale" avait prononcé irrespectueusement le nom de Dieu et en faisant sortir la fumée de sa cigarette de son nez, ce qui renvoie à l’image du diable. Je ne dis pas que c’était un acte satanique, mais une manière de marquer pour faire dur. Le Gibson inspiré est aussi celui qui montre ses fesses dans "comme un oiseau sur la branche", film gentillounet cependant. Alors, certes, les erreurs tout le monde en fait, mais ce monsieur n’en est pas troublé apparemment. Et plus encore, le Gibson inspiré est celui qui a insulté le peuple juif l’an passé…
Que Dieu puisse se servir de son film pour toucher n’en fait pas un film que j’estime recommandable pour développer la saine doctrine, sauf si c’est la développer en réaction à ce film.
Ce commentaire est-il pertinent? 0 0
Jean, je n’ai jamais dit que tu as repris l’article à ton compte; je déplore le terme "anti-chrétien" non de ta plume, mais de celle de l’auteur Jésuite…mon commentaire vise sa pensée, non la tienne.
Ce commentaire est-il pertinent? 0 0
Ok, il manquait pas un terme à ta dernière phrase ? Ou il y en avait 2 en surplus laissant croire qu’il en manquait ? ;-)
Ce commentaire est-il pertinent? 0 0
Oui j’ai modifié la phrase à la hâte sans controler avant de poster; je ferai attention la prochaine fois.
Ce commentaire est-il pertinent? 0 0
Personnellement, je trouve ce film boulversant; il n’a fait que renforcer l’amour que j’ai pour Christ..
Comme le montre bien le film, le Seigneur a souffert entant qu’être humain sur la croix, tel que si vous et moi y étions… S’il avait été trop digne, ou trop serein, la Passion n’aurait pas de sens; ce qu’il a enduré, souffert et crié confirme tout l’Amour qu’il a pour nous.. aucun de nos amis ne vivraient sûrement pareille chose pour nous sauver…
Seul le Christ… et Mel Gibson nous le montre bien avec son film..
Ce commentaire est-il pertinent? 0 0
Vous devez vous connecter pour poster un commentaire.