Témoignage d’un jeune missionnaire : La leçon du lépreux

592 lectures, par Michoud Myriam le 12 juillet 2010 · 5 commentaires

dans la rubrique Témoignages divers

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Promesses

La leçon du lépreux

Nous, à Madagascar, nous avons peut-être de grandes joies. Mais il y a aussi des moments de découragement, lorsqu’on a le paludisme sous ce climat tropical humide ou lorsqu’on a des coups durs et que rien ne va plus. Ce jour-là, j’étais justement en crise comme on dirait en Europe. Rien n’allait plus. J’étais découragé. Je croyais friser une dépression nerveuse.

Or, on s’était donné le mot entre jeunes missionnaires que lorsque ça n’irait pas, on ne resterait pas seul, on irait voir le confrère le plus proche. C’est ainsi que je sautai sur la moto et me voilà parti pour une ville qui se situe à environ 70 km de l’endroit. Je voulais aller voir un ami qui était pasteur.

Je l’ai trouvé en train de passer en visite médicale les enfants des lépreux. Je ne devais pas faire un beau visage en entrant chez lui, car il me dit: «Qu’est ce qui ne va pas? Tu en fait une tête!» Et il voulait renvoyer les enfants. Je lui dit: «Non, finis ton travail. Pendant ce temps, j’irai prier un peu à l’église. Après on reparlera. »

Arrivé à l’église de la léproserie, j’ai commencé une prière hargneuse, une prière de colère. J’accablais Jésus de reproches. « Pourquoi permets-tu cela? Pourquoi ce découragement? Pourquoi cette mauvaise santé? Moi, qui ai tout donné…» Ce n’était pas une bonne prière. C’était une prière de contestation.

Soudain, la porte bougea. Je me retournai. C’était un lépreux. Il était aveugle. Dans ses orbites rouges on voyait deux boules blanches. C’était affreux à voir. Il n’avait plus ni mains, ni pieds. Et pour se déplacer, il était obligé de se traîner sur ses genoux. Ceux-ci étaient probablement atteints aussi; car il les avait protégés de deux bouts de chambre à air.

Et le voilà qui se traînait jusqu’à ma hauteur. Il était à côté de moi. Je sentais même son odeur, parce que les lépreux ont une odeur caractéristique. Et là, se croyant seul lui aussi, il se mit à prier, à voix forte. Et c’était une prière de louange, une prière d’actions de grâces, une prière merveilleuse. Je ne sais plus tout ce qu’il a dit. Mais ce que j’ai retenu, c’est ceci: «Je te remercie pour tout ce que tu as fait pour moi durant ma vie. Je te remercie même pour cette maladie. Si je n’étais pas devenu lépreux, je serais resté dans ma brousse. J’aurais probablement été un homme riche puisque je possède des zébus et des rizières. Mais je ne t’aurais jamais connu. A cause de cette maladie, j’ai abouti ici à la léproserie. Et c’est là que j’ai appris à te connaître. Et te connaître vaut plus que tout le reste. Aussi je te remercie pour tout, même pour cette maladie.»

J’avais le souffle coupé. Ma prière hargneuse aussi était coupée. Je me suis mis à pleurer. Et à voix basse j’ai conclu ma prière: «Pardonne-moi, mon Dieu. Plus jamais je ne murmurerai contre toi.»

Je suis allé voir mon ami: «Alors qu’est-ce qui ne va pas?» Et je lui ai dit avec un sourire: «Tout va bien. Tout va bien.»

Promesses, n°92 Avril-juin 1992


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1 Patty 12 juillet 2010 à 21 h 47 min

Ce témoignage est bouleversant!
Et touchant! à la fois. Il nous montre l’amour que l’on peut avoir pour le Seigneur, cet amour n’existe pas sur terre tellement il est puissant.
Je n’ai jamais connu un amour dans ce monde aussi fort que celui que j’ai pour le Seigneur.
Avant d’être née de nouveau, et mère de 3 enfants, et trois petits-enfants, je ne pensais pas qu’il y ait un amour qui dépasse l’amour que j’ai pour eux!
Mais si, je l’ai trouvé auprès du Seigneur!!!
Merci pour ce témoignage. :biggrin:

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2 Ainsi 13 juillet 2010 à 18 h 29 min

Que dire devant tel témoignage !
Cela me fait penser à…
Mc 9,43- 51 Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la; mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie,
que d’avoir les deux mains et d’aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s’éteint point.
Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le; mieux vaut pour toi entrer boiteux dans la vie,
que d’avoir les deux pieds et d’être jeté dans la géhenne, dans le feu qui ne s’éteint point.
Et si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache-le; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu n’ayant qu’un oeil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans la géhenne,
où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s’éteint point.
Car tout homme sera salé de feu.
Le sel est une bonne chose; mais si le sel devient sans saveur, avec quoi l’assaisonnerez-vous?
Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres.
personnellement j’ai encore tous mes membres… et je n’aimerais pas encore être à la place du lépreux…

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3 Pierrot 13 juillet 2010 à 20 h 25 min

Seigneur… permet que sur notre route, nous rencontrions plus souvent des « lépreux »… et que nous soyions bien plus reconnaissants envers TOI et envers nos frères et soeurs…
Que ton nom soit loué !

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4 nordine 16 juillet 2010 à 11 h 29 min

Oui, ce témoignage est trés touchant et trés spirituel. Car je trouve que cela pourrait correspondre à une parabole puissante pour éfifier l’Eglise d’aujourd’hui,

Lors d’un voyage en Inde, il y a quelque années, ayant entendu parlé de léproserie, (apparamment tous les lépreux « exclus » de la société Indiennes, pouvaient y être acceuilli, où l’entraide est généralisé à toute la communauté vivant en quelque sorte en autarcie peut-être à la façon de Kiboutz ou communauté hamish et mennonite (ex : en amérique du Sud pour les ménonites encore aujourd’hui). Mais avec les chaines et souffrances adossées à cette maladie.

Un bénévole ayant intervenu pour aider dans ces communautées me disait que c’était trés dur humainement, car la souffrance y est trés grande.

Je n’est pas eu l’occasion d’en voir une (l’Eternel ne l’a pas permis, peut-être n’étais-je pas prêt !)

Et quand j’utilise le mot spirituel c’est aussi pour se rappeler que notre corps sur terre n’est que temporaire, mais l’âme et l’esprit eux sont éternel, l’esprit demeure et la chair retourne à la poussière.

Une chose est de le savoir intellectuellement, autre est de le vivre concrétement.

Merci au frère « lépreux » ou plutôt au frère rempli de l’esprit ayant l’apparence malade mais qui à l’intérieur régénéré, ( contrairement au pharisien du temps de Jésus de Matthieu 23.27) ce qui est le plus important, malgré nos préjugés humain (moi le premier), mais qui s’évanouirons avec le temps, mais l’amour lui demeura à jamais.

Que le Seigneur Dieu fassent du bien aux malades dans leurs chairs, au handicapées et tous les blessés de la vie qui ont du mal à trouvé leur place dans l’Eglise, dans le nom de Jésus, amen.

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5 Ainsi 20 juillet 2010 à 10 h 00 min

« Que le Seigneur Dieu fassent du bien aux malades dans leurs chairs, au handicapées et tous les blessés de la vie qui ont du mal à trouvé leur place dans l’Eglise, dans le nom de Jésus, amen. »

Effectivement, pour cela il nous faut les yeux du coeur et pas un masque de carnaval… on ne peut plus jouer… seule la transformation de l’Esprit en nous peut nous donner la compassion véritable…
Jn 13,35 A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres.
Je me sens le besoin d’une sacrée réforme !

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