Qui êtes-vous, François Cellier? Qu’espérez-vous encore de la vie?

390 lectures, par Michoud Myriam le 2 juin 2010 · 2 commentaires

dans la rubrique Témoignages de conversion à Jésus-Christ

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Un homme singulier

© Par François Celier, écrivain et pasteur

A partir de mes articles précédents et pour répondre à des questions qui m’ont été adressées:

Qui êtes-vous François Celier? Quel est votre parcours? Qu’espérez-vous encore de la vie?

Je me dois d’en rendre compte et révéler l’essentiel de ma vie, afin que des lecteurs puissent considérer la vraisemblance de mes convictions apolitiques, éthiques ou spirituelles et peut-être combattre avec moi les mensonges et les violences protéiformes qui nous environnent de toutes parts.

Ayant survécu à la 2ème guerre mondiale, avec ma t’ite mère, réfugiée andalouse de 1936, je m’éduquais de bric et de broc entre deux errances miséreuses et chiche pitance.

Balloté d’une ville à l’autre, ma scolarité se résuma à quelques mois par-ci par-là, d’écoles primaires vétustes et vite oubliées. J’obtins néanmoins un glorieux Certificat d’Etudes Primaire.

Après 28 mois passés sous les drapeaux, dont 14 en Guerre d’Algérie (déminage et OP en commando), j’en revins le cœur écorché et… poète de l’absurdité du genre humain.

Tout en étant ouvrier ébéniste, je développais ma culture personnelle jusqu’à devenir (brièvement) professeur d’Université (littérature) à Stockholm. Puis je devins nègre d’un écrivain renommé, ensuite scénariste, dramaturge et auteur de 17 livres. Lauréat de plusieurs Prix cinématographiques et littéraires, je fus élu membre de l’Académie de Vaucluse (Belles lettres, Arts et Histoire).

Trois chocs balisèrent ma vie tumultueuse: 1er coup de foudre, la rencontre rocambolesque de celle qui, trois mois plus tard, deviendra mon épouse et me donnera trois fils formidables.

Puis à 33 ans (en 1972: 2ème coup de foudre: «le ciel me tomba sur la tête».

Autrement dit, la foi en Dieu jaillit en moi et mon athéisme cynique et sacrilège vola en éclats. Délaissant sur le champ ma carrière d’auteur, je devins pasteur évangéliste. Dès lors, ma vie fut complètement transcendée par la foi judéo-chrétienne qui m’habitait. Elle m’entraîna dans plus d’une centaine de pays, à découvrir de nombreux milieux culturels, religieux et politiques.

Ce nomadisme spirituel fut émaillé de prédications devant des groupes d’autochtones, perdus dans des pays lointains, mais aussi devant des foules de 1000 à 20 000 personnes (hindouistes, musulmanes, animistes et autres); de conférences intellectuelles ou politiques; d’entretiens avec des dirigeants (Chefs d’Etats, ministres, sénateurs, parlementaires, ambassadeurs).

En 1980: 3ème coup de foudre… Ma découverte d’Israël, de Jérusalem et des juifs, mes frères aînés dans la foi. Autrement dit, les racines juives qui sous-tendaient et alimentaient ma spiritualité judéo-chrétienne.

Au cours de ce road movie atypique, j’en vins à penser que ma destinée présentait quelque analogie avec une diplomatie active non gouvernementale, ni académique. Ce sentiment prit son origine en 1980, lorsque je fis partie des fondateurs de l’ICEJ (International Christian Embassy Jérusalem), œuvre dans laquelle, plusieurs années durant, j’eus la responsabilité des pays francophones en tant que Chargé de mission. Le self made man que j’étais et les voies improbables que j’empruntais exigeaient de moi une faculté d’adaptation incessante, empreinte d’une didactique ouverte ne faisant acception de personne. Bien qu’aléatoire, toute d’intuition et d’observations, mon évolution d’humaniste ne désirait qu’être utile à mes semblables, à fonder ou assister des associations caritatives.

Allant au-devant des autres ou de populations en difficultés, je les exhortais à espérer en Dieu.

J’écoutais ceux qui n’osaient pas recourir au Ciel, j’assistais ceux qui, troublés par le doute ou le désespoir défaillaient dans leur solitude.

Cette activité m’amena à délaisser ma passion pour la magie des mots qui m’habitait. Mes missions auprès des autres me paraissaient autrement plus passionnantes qu’une carrière d’écrivain (abandonnée sans regret pendant 20 ans) ou l’ambition d’une légitime ascension sociale. Etant bénévole la plupart du temps, donc non déclaré… ma «retraite» sera dérisoire. Qu’importe, 37 ans durant, j’avais appris à vivre de la Providence divine (ce qui déconcerte les gens de raison). Elle ne me fit jamais défaut et conforta d’autant l’affermissement de ma foi.

En accord avec mon épouse et mes trois fils, la naïveté de cette marche à l’étoile de l’espérance m’attira de grandes amitiés ou d’hostiles railleries (voire menaces), tant ma détermination à la vivre en actes, paroles et plus tard en écrits à contre-courant du modus vivendi, galvanisait les uns ou dérangeait les autres. Pour l’avoir vécu jusqu’à 33 ans, je sais combien il est difficile d’y croire quand on est désenchanté et hors-la-foi.

Sur le plan politique, je n’ai jamais cédé aux idées du « political correctness », préconisée notamment par la gauche dogmatique, palabrant et festoyant dans l’orgueil de paraître (sans être), ni aux sirènes des avida euros, cupides et dominateurs. Certains ne m’aiment guère, les fonctionnaires sécurisés ou les nantis sans peine; et les tricheurs institutionnels avec leurs serviles communicants, dignes rejetons d’une lumpen intelligentsia grisée de pouvoir médiatique; ou encore les racistes et antisémites-antisionistes de tous poils et obédiences.

Par ailleurs, j’avoue mon intransigeance envers les islamistes radicaux qui agressent le monde occidental et autres pays, attentés par leur terrorisme idéologique. Très opportunément, ces assaillants mahométans profitent sans vergogne de l’affaiblissement des valeurs éthiques, de la déchristianisation européenne et de ses démocraties ouvertes et vulnérables. Pour eux, l’Europe molle et vulnérable de 2010 est ciblée dans leur collimateur.

La foi qui m’anime me permet de maîtriser l’angoisse inhérente de ce qui se presse à l’horizon.

Ma conversion fulgurante à Jésus le juif fit de moi un homme libre et compassionnel mais, à son exemple, je n’exclue pas de fustiger, s’il le faut, les hypocrites, ou chasser à coups de fouet les voleurs du Temple, d’autant que relookés au label de Mammon, ils s’affairèrent plus que jamais dans le consumérisme de masse.

En quelque sorte, je suis en inadéquation avec le défaitisme ambiant qui s’instaure subrepticement, les lois injustes de la jungle urbaine (convoitée par une cruelle Charia tapie dans l’ombre), la perversité du relativisme culturel (le bien c’est le mal et vice-versa), l’impudente realpolitik et ses dominateurs feutrés et cravatés et, bien sûr, ces nouveaux barbus barbares, violents et vociférant qui nous viennent du Moyen Orient.

Devenu foncièrement humaniste, je m’efforce d’éveiller et de libérer les captifs d’enfermement psychologique, en particulier les afro-arabo-musulmans (parmi lesquels je vécu jadis), manipulés par des imams et ayatollahs qui les exhortent aux meurtres sacrificiels de leur vie, avec celles d’innocentes victimes. De même, je dénonce les passeurs d’immigrations massives et stratégiques, en complicité tacite avec d’incurables gauchistes bornés ou droitistes aveuglés d’Eurabia affabulée, insouciants d’être quasi soumis à un islam conquérant (comme le furent 57 autres pays au cours des âges).

Quelles seraient les failles qui pourraient m’être reprochées ? N’étant d’aucune famille politique, j’avoue cependant deux grandes fautes aux yeux des biens pensants: d’une part, celle de chérir Jérusalem, d’être un ami d’Israël et de tout judéo-israélien qui s’honore de l’être; d’autre part, d’avoir prié avec Ronald Reagan et être proche des néoconservateurs américains. Néanmoins, ayant conquis l’autonomie de penser par moi-même, rien ne m’empêche de critiquer quiconque d’entre eux, si besoin en était. Par amitié, précisément.

Ce que j’appréhende pour ce prochain demi-siècle? Le péril majeur provenant de l’islamisme radical. Dans mes livres, interviews, articles ou conférences, je m’élève contre cette vision totalitaire et sa stratégie colonisatrice de l’Occident judéo-chrétien mais, dans le même temps, je me soucie sincèrement des musulmans conscients d’être plus ou moins verrouillés par l’héritage de leurs traditions religieuses; qui aspirent à s’affranchir des plus contraignantes et vivre leurs croyances (ou non) avec l’idée qu’ils s’en font par eux-mêmes, et non celles de coutumes moyenâgeuses.

A tous ceux qui aspirent à plus d’autonomie d’être eux-mêmes, je leur enjoins d’oser ce qu’E. Kant disait: «Sapere aude!» (Aie le courage de te servir de ton propre entendement!).

Cette alternative consisterait à s’émanciper progressivement des diktats coraniques qui les enferment dans des cages mentales, codifiées d’interdits frustrants ou infantiles entraînant les plus vulnérables à la schizophrénie ou la paranoïa criminogène. Il m’apparaît qu’il leur serait utile de s’agréger et de soutenir leurs courageux réformateurs, ainsi que le combat des femmes, libérées et rescapées de toutes les captivités ancestrales. Ne sont-elles pas les forces vives de la vie et de l’avenir ? Après tout, qui que nous soyons, noirs ou blancs, incultes ou érudits, athées ou croyants, nantis ou indigents, ne sommes nous pas, avant tout, frères humains sous le regard de Dieu ?

Je dirais aussi à l’égard des résistants – de part et d’autre – qu’un homme singulier n’est que le souffle d’une voix solitaire. Cent voix semblables forment un bruit qui monte de populations assoiffées de vérité. Mille voix émettent un bourdonnement tourbillonnant, prémisse d’un grand vent insurrectionnel. Cent mille voix font une clameur impétueuse de foules désaliénées, suivie de bourrasques réduisant à néant des montagnes de mensonges, étouffant mille manigances et hallalis haineux, provoquant enfin la confusion des intégristes et de leurs vassaux, collaborateurs d’Eurabia (comme leurs mentors au temps de Vichy). Alors seulement, les châteaux de sable enturbannés de minarets s’écrouleront et leurs noires burqas s’envoleront.

En se ressaisissant de la sorte, les Réformateurs de l’islam, l’Europe et la France s’orienteront-elles sur la voie d’un Devoir équivalent au Droit ? Rien n’est moins sûr.

J’espère avoir répondu aux interrogations de certains, sauf à celle qui m’interpelle en ce moment. Que faire de mon bagage culturel, de mes compétences prévisionnelles, de mes relations interreligieuses, de mon discernement concernant l’Islamisme radical, de mes analyses métaphysiques et géopolitiques, d’un certain bon sens commun dû à une existence mouvementée?

A qui cela pourrait-il être bénéfique? Peut-être à vous, lecteurs, qui méditeraient sur ma vie (en regard de la vôtre) pour en tirer quelques pensées?

Etant donné les demandes qui me parviennent, je me sens prédisposé à œuvrer comme Conseiller en politique et spiritualité. Par exemple, j’observe que l’actualité évoque bruyamment la disculpation en valse-hésitation de M. de Villepin. De par ses origines et sa formation, cet homme de prestance et de culture est quasiment mon contraire, mais je vais étudier l’inéluctable rebond de sa carrière. De même, je suis convaincu que nombre de personnalités politiques auraient grand besoin d’un Conseiller en éthique et spiritualité.
C’est non seulement dans l’air du temps, mais encore urgent et d’une évidente nécessité pour eux. Voir le monde par-delà le raisonnement politique de la rationalité comptable et avoir un regard métaphysique… pour éclairer des zones d’ombre dans lesquelles nous sommes l’enjeux et les victimes aveugles.
Car la guerre qui nous est déclarée depuis 2001 relève d’un ordre métaphysique.


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1 Joseph C. 3 juin 2010 à 7 h 32 min

Bonjour,
Je vous ai lu avec intérêt.
Compte tenu de votre expérience d’homme singulier, comme vous l’écrivez et qui m’a plutôt surpris, pouvez-vous indiquer quel est votre regard sur la situation et l’état spirituel des Evangéliques français d’une part, et, d’autre part, sur la volonté accentuée de ceux-ci en matière de reconnaissance officielle des structures qui les composent?
Bien à vous.
Joseph C.

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2 Michel Pierre 3 juin 2010 à 17 h 02 min

François Celier incarne une magnifique singularité dans l’expression de la pensée. Dans les années 87, je crois, j’ai lu son livre passionnant « La folie de Dieu ». Ce livre frissonnait déjà de son amour pour Israël. Dans un style sans langue de bois, il abordait tous les tenants et aboutissants de la politique du Moyen-Orient. François Celier est un véritable puits de science que devraient largement consulter nos ignares et pitoyables délégués aux affaires israélo-arabes.
Personnellement, j’aime fraternellement cet homme en raison de ses convictions politiques et spirituelles, que je partage entièrement, et pour son courage exemplaire, qualité si peu partagée de nos jours.

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