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Le Monde
NDLR : Cette méthode de manipulation a fait ses preuves, en prétendant ne pas s’occuper d’un sujet mais en en parlant sournoisement sous prétexte de comparaison. Certes, pour commenter l’article de la RPPE, il fallait bien parler d’Israël, mais cela aurait pu être fait autrement. De même, le choix des mots « comparaison malheureuse » dans l’introduction est lourd de sens, tout comme le titre original de cet article du grand quotidien français, Israël-Kosovo, même erreur ?
. Il serait préférable que cette analyse soit accidentelle, mais il est difficile de le penser tant les termes semblent pesés et tant le Monde n’en est pas à sa première comme en témoigne le dessin suivant, légèrement subliminal, en date du 28 juillet 2006, et représentant une botte (dans l’imaginaire manipulé, c’est une référence possible aux bruits de bottes
– sous-entendu assez clair) aux lacets en forme d’étoile de David, rangers d’où goutte du sang d’un homme crucifié sur un Cèdre (suffisamment explicite pour que ceux qui n’avaient pas lu l’article sachent qu’il s’agissait d’un Libanais).
Titre original
Les comparaisons sont parfois curieuses, sinon malheureuses. Ainsi, dans sa Revue des principes de politique étrangère, publiée récemment, le gouvernement russe trace un parallèle inattendu entre l’indépendance du Kosovo, proposée par le négociateur de l’ONU, Martti Ahtisaari, et la création de l’Etat d’Israël. « L’expérience de la communauté internationale avec la fondation de l’Etat d’Israël donne matière à réflexion, peut-on lire dans ce texte. Pour des raisons bien connues, le processus de création politique et territoriale d’un Etat palestinien a échappé au contrôle de la communauté internationale, et ce facteur-clé est à l’origine de la non-résolution du conflit israélo-palestinien. »
On rappellera d’abord que l’Union soviétique a été la première grande puissance à reconnaître en 1948 le nouvel Etat d’Israël créé à la suite d’une résolution des Nations unies, moins – il est vrai – pour donner une terre au peuple qui venait d’être victime de la Shoah que pour contribuer à chasser « l’impérialisme britannique » du Proche-Orient.
On remarquera ensuite que les situations ne sont absolument pas comparables. La création d’un Kosovo indépendant ne met en cause l’existence d’aucun Etat avoisinant et ne prive aucun peuple de son Etat. Que la Serbie ait du mal à se séparer d’une terre qu’elle considère comme un haut lieu de son histoire est compréhensible. Assimiler les Serbes du Kosovo aux Palestiniens constitue une exagération contraire au sens commun. Agiter implicitement le spectre d’un interminable conflit entre Serbes et Kosovars a peu de chance de convaincre les membres du Conseil de sécurité, qui auront à se prononcer dans les prochaines semaines sur la proposition Ahtisaari.
Il reste que, s’il n’y a pas d’autre solution pour le Kosovo que l’indépendance, celle-ci, fût-elle conditionnelle, encadrée, surveillée, n’est pas la solution de tous les problèmes. Elle peut même provoquer, dans les Balkans et au-delà, de nouvelles difficultés. Les Russes seraient plus crédibles en attirant l’attention sur ces « conséquences négatives » s’ils n’étaient pas en partie responsables de leur éventuelle apparition.
Lors du « Dialogue européen », organisé fin mars à Berlin par l’Institut Aspen-Italie, des représentants américains se sont inquiétés des mesures de rétorsion que Moscou pourrait décider. Par exemple, soutenir l’indépendance de l’Abkhazie contre la volonté de la Géorgie. Ce risque devrait conduire, selon eux, à tenir compte des « susceptibilités » russes, et pas seulement dans les Balkans. Comme quoi les « réalistes » redonnent de la voix à Washington.
Ils ne sont pas les seuls à s’inquiéter. Giuliano Amato et Richard von Weizsäcker mettent aussi en garde contre une solution imposée au Kosovo. Le ministre italien de l’intérieur et l’ancien président de la République fédérale d’Allemagne étaient membres de la Commission internationale sur les Balkans créée par Bruxelles. S’ils ne peuvent être soupçonnés d’être hostiles à l’indépendance du Kosovo, ils jugent que celle-ci ne se présente pas sous les meilleurs auspices, à moins que deux conditions ne soient remplies : une perspective européenne pour le Kosovo et la Serbie, et une pression concertée des membres du groupe de contact (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie) sur les Serbes et les Kosovars pour qu’ils trouvent un terrain d’entente.
Cette requête ressemble fort à un voeu pieux. Sans elle, pourtant, l’indépendance du Kosovo risque d’être bancale, au détriment de la minorité serbe comme de la majorité albanaise, et le précédent risque de faire école dans la fragile Bosnie. Le plan Ahtisaari n’est donc pas la fin d’une histoire ; plutôt un nouvel épisode dans l’interminable émiettement de l’ex-Yougoslavie.
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Oui Martin ! En 74 devant l’Assemblée générale de l’ONU, le terroriste Arafat avait osé prétendre qu’avant la fondation de l’Etat d’Israël, la Palestine était une région luxuriante. Or les carnets turcs du début du XXe siècle disaient le contraire. Ce sont les Juifs qui ont mis les terrains en valeur, terrains vendus par les Arabes, car sans intérêt. Des Juifs ont perdu la vie en asséchant des marécages infestés de moustiques, etc.
Quand l’ONU a crée l’Etat d’Israël, elle a aussi crée l’Etat palestinien qu’un seul Etat a reconnu : Israël ! Ce qui veut dire que contrairement au Kosovo, l’Etat israélien n’a pas été crée au détriment d’un autre Etat déjà existant, et que les pays arabes n’ont pas reconnu la Palestine alors qu’aujourd’hui ils exigent un Etat palestinien. Ruse de chez ruse, avec les Russes !
Cher Gérard, tu auras noté que l’article n’est pas de nous, mais du Monde. Nous l’avons proposé à cause de la manipulation du journal pour discréditer l’intelligence de la création d’Israël. Je trouve dommage de n’avoir pas trouvé de critique sur cet article dont le propos est flagrant malgré sa sournoiserie.
Concernant le fond du sujet, les Serbes et le Kosovo, je partage ton avis. Les Serbes sont chez eux au Kosovo et les médias ont tellement asséné l’idée que le Kosovo n’est pas en Serbie que le public a fini par y croire. Bientôt, dénoncer cette vaste escroquerie reviendra à paraître négationniste… Pour ma part, dès le début, j’étais contre cette guerre, car je voyais bien qu’on se moquait de nous, notamment en vue de satisfaire l’Arabie Saoudite et d’avoir un prétexte pour renforcer l’Europe de la défense.
Je me souviens encore de la Guerre de Bosnie quand Chirac, en juillet 95, avait accusé les Bosniaques de ne pas être tout blancs après le siège de Srebrenica. Puis, après les menaces djihadistes contre la France, Chirac avait changé de propos sans que la presse le fasse remarquer. Izetbegovic passe pour un homme de paix…
Pour le Kosovo, c’est la même histoire. Les officiers supérieurs français n’étaient pas contents de cette guerre, mais leur devoir de réserve les empêchait de s’exprimer publiquement sur la question. Tout comme sur l’administration du Kosovo par Kouchner.
L’UCK, c’étaient des héros, les Serbes des criminels ! Voilà ce qu’on martelait dans nos médias. Le philosophe Régis Debray qui était allé sur place avait dit aux infos qu’il y avait une vaste manipulation. Le lendemain, BHL (le pro-bosniaque de 94)(qui avait relevé ses fautes de français pour mieux convaincre de l’inanité de ses propos) a dit que nous avions assisté en direct au suicide d’un intellectuel…
On passe sous silence que des Serbes sont tués aujourd’hui au Kosovo parce qu’ils sont serbes et orthodoxes. Des église sont brûlées, etc.
Mais, nous ne l’oublions pas, Gérard, sauf que le sujet, pour nous était la dénonciation de cette façon de dénigrer Israël ;-)
Il est toujours étonnant que l’on parle de l’état d’Israël comme d’une permission accordée par les nations.
Personne ne semble se rappeler que cet état était une portion de désert sous domination Turque jusqu’à la première guerre mondiale, et quel’Irak, la Syrie, la jordanie, la trans-jordanie, états créés de toute pièces l’ont été par la main des nations, et donc ont autant de légitimité que l’état d’Israël.
On veut aussi ignorer que les terres juives ont été achetées pour une valeur d’environ 8% du territoire, c’est à dire qu les juifs possédaient plus de terre que les résidents qui se sont nommés palestiniens par la suite (environ 6%).
On devrait parler en termes de droits et de propriété.
Bonjour. Il y a un détail qui me derrange fortement: Kosovo est une terre serbe depuis longtemps. Et dans les articles comme celui-ci, vous parlez d’entente entre "serbes et kosovars" ! Donc ces serbes qui vivent au Kosovo ne sont pas Kosovars, mais des intrus ? La même chose s’est produite en Bosnie, il y avait alors les serbes et les bosniaques (musulmanes et croates). Sémanthique…
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