L’oiseau et la fleur, par Chip Brogden

365 lectures, par colibri le 1 août 2010 · 1 commentaire

dans la rubrique Christianisme, Edification, Exhortations et sermons, Prophétisme

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Dans un pays voisin vivait un oiseau chanteur. En apparence, rien ne différenciait cet oiseau des autres. Sa petite tête jaune reposait sur un magnifique plumage bleu tacheté de blanc sur la poitrine. Mais… il possédait un don particulier!

Un jour, par hasard, son don fut remarqué. Cet oiseau aimait chanter pour son Seigneur; il Le louait à chaque occasion qui se présentait. Il aimait se lever tôt le matin pour admirer le lever du soleil et prendre tout son temps pour adorer le Seigneur. Il faisait ainsi chaque matin depuis son plus jeune âge.

Un matin, son chant porta très loin. Son voisin l’écureuil, assis dans son fauteuil, une tasse de thé dans une main et son journal dans l’autre, entendit soudainement cette céleste mélodie. « Je dois découvrir d’où vient cette mélodie! », s’exclama t-il. Il sauta de son fauteuil, sautilla à travers les champs en cherchant d’où venait cette belle mélodie.

Au même moment, une biche qui trottait à travers bois entendit elle aussi la douce mélodie. «Quel chant magnifique!», s’écria-t-elle. «Je suis curieuse de savoir qui peut chanter aussi bien.» De son côté, la biche se lança aussi à la recherche du chanteur.

L’oiseau chanteur, bien sûr, ne se doutait de rien. Il était inconscient de toute l’agitation que sa louange avait suscitée. Il était perdu dans son adoration lorsqu’il vit arriver l’écureuil, la biche et une bonne douzaine d’autres animaux!

Tous, d’une même voix remplie d’admiration, lui demandèrent: «Où as-tu appris à chanter ainsi »

L’oiseau haussa ses épaules et leur répondit: «Je chante ainsi à chaque fois que je loue mon Seigneur! Vous ai-je dérangés?»

«Nous déranger?», rétorqua la biche. «Tu as une voix si mélodieuse! En t’écoutant louer le Seigneur de si bonne heure, nous nous sentons si proches de Lui. Tu possèdes un don merveilleux.»

«Ah! Vous pensez?», demanda l’oiseau chanteur.

«Mais absolument!», dit l’écureuil. «Dieu t’a béni afin que tu sois en bénédiction auprès des autres. C’est un don que tu ne dois surtout pas gaspiller. » « Tu as reçu un appel particulier», et tous les animaux acquiescèrent.

«Je ne veux pas gâcher ce cadeau particulier» répondit l’oiseau. «Que me conseillez-vous?» «Viens avec nous au culte ce matin», lui répondit la biche. «Je vais parler de toi au pasteur et tu pourras chanter pour toute l’église.»

L’oiseau, muet devant tant d’admiration, ne savait plus que faire. Il ne voulait surtout pas gâcher son don et il voulait que les autres soient bénis à travers lui. Aussi accepta-t-il avec plaisir la proposition de la biche.

***

Evidemment, la congrégation des animaux fut bénie par les chants de l’oiseau. Elle le fut tellement qu’elle invita l’oiseau à venir chanter au culte chaque dimanche matin. Devant un tel don, le petit groupe commença à croître tant l’oiseau chanteur ravissait les oreilles. L’oiseau chanteur ne se laissa pas enorgueillir et ne demanda jamais de diriger la congrégation. On lui donna, toutefois, la place de responsable du groupe de louange; il devint aussi le répétiteur de la chorale et deux fois par semaine, il fut chargé de donner des cours de chant à la fille du pasteur (la corneille) afin qu’elle puisse apprendre à chanter aussi bien que lui.

Un dimanche matin arriva un groupe d’aigles qui écoutèrent attentivement le chanteur. Après le culte, les aigles vinrent se placer autour de l’oiseau chanteur et commencèrent à prophétiser! L’un deux dit: «Le Seigneur dit que tu as une onction spéciale, et Il te donnera un ministère international!»

A cette annonce, l’oiseau chanteur frissonna de joie car il était désireux d’utiliser le don reçu. Il voulait être en bénédiction. Un autre membre du groupe, le renard, offrit à l’oiseau d’enregistrer ses chants sur un CD. «Ainsi, expliqua t-il, plus de personnes pourront être bénies au travers de tes chants. Toutes les créatures de Dieu seront bénies à travers toi. C’est ce que le Seigneur voulait dire quand il t’a annoncé que tu aurais un ministère international!»

En peu de temps les CD furent faits, le renard n’eut qu’à en faire la promotion à travers le monde entier. Les commandes affluèrent, chacun se disait béni par cette douce mélodie. Puis les invitations arrivèrent: «L’oiseau chanteur est-il disponible pour venir chanter lors de notre culte?» Chacun désirait le recevoir pour l’entendre en direct; le renard s’occupait de l’organisation.

«Félicitations!», dit-il à l’oiseau chanteur. «Ta présence est réservée chaque semaine pour les deux années qui viennent. Tout le monde veut t’entendre; tes CD se vendent dans chaque boutique du monde. Tu peux désormais être dans le ministère à plein temps! Le Seigneur t’a béni!»

L’oiseau chanteur suivit les directives du renard et vola à travers le monde entier afin de répondre aux nombreuses invitations liées à son ministère à plein temps. Le renard lui fit fabriquer un sac à dos spécial qui puisse contenir tous ses CD, les aides financières reçues pour l’aider dans son ministère, etc.

L’oiseau chanteur exerçait son ministère durant les cultes, les retraites, les conventions, et donnait des concerts. Il aimait vraiment rencontrer les autres animaux et aimait par-dessus tout chanter. Il commençait à se fatiguer de voler tout le temps pour aller d’une assemblée à une autre, et sa voix semblait perdre un peu de sa puissance et de sa pureté habituelle tant il était fatigué; elle commençait à s’émousser avec le temps, mais il l’acceptait. Pour lui, cela faisait partie des aléas de son ministère et il était prêt à l’accepter comme faisant partie de son appel. De plus, personne ne semblait remarquer cette altération. Tout le monde l’aimait et voulait l’entendre.

* * *

Le temps passait et l’oiseau chanteur devenait de plus en plus populaire. Son ministère était bien lancé maintenant; tout était bien organisé, il avait du personnel et des partenaires à travers le monde entier. Son prochain CD allait sortir et tout le monde l’attendait dans une grande excitation. Le petit oiseau chanteur était très occupé, il ne cessait d’aller d’un endroit à un autre pour répondre à son emploi du temps chargé, toujours avec son petit sac à dos. Il commençait à sentir la contrainte de son ministère et se fatiguait facilement.

Un jour, alors qu’il se rendait à son prochain engagement et qu’il volait au-dessus d’un canyon désert au milieu de nulle part, épuisé, il décida de s’arrêter pour se reposer un instant. Loin en-dessous de lui, il aperçut une splendide fleur d’une beauté indescriptible. Il vola autour de la fleur puis s’arrêta.

Quelle jolie petite fleur c’était! Ses pétales ronds étaient parsemés de jaune, de bleu, de rose et de blanc, ses feuilles étaient dorées. Il n’avait jamais vu une telle merveille durant tous ses voyages à travers le monde. Et le parfum! Il était différent de tous les autres parfums qu’il ait jamais sentis. La fleur était là, grandissant au fond d’une fissure d’un rocher du grand canyon, au milieu de nulle part.

«Bonjour, petite fleur!» Dit l’oiseau chanteur. «Je volais et en passant juste au-dessus de toi, j’ai admiré ta beauté et j’ai pensé me poser pour passer un moment avec toi. Tu es certainement la plus jolie fleur que j’aie jamais vue, il n’y en a certainement pas d’autre aussi belle que toi.»

«Je suis vraiment comblée par la grâce de Dieu» répondit la fleur aimablement. «Qui es tu? Et où vas-tu?»

«Je suis le Révérend Pasteur Oiseau Chanteur et je suis en route pour chanter dans une assemblée de l’autre côté de ce canyon. Sans doute as-tu déjà écouté mes CD? Ou m’as-tu déjà vu à la télévision?»

«Non, je ne crois pas» dit la fleur. «Je suis seule ici dans ce canyon et je n’ai pas beaucoup de contact avec le reste du monde. Comme tu peux le voir, je n’ai pas d’ailes pour me porter quelque part.»

«Comment?» répliqua l’oiseau chanteur. «Tu es une si belle fleur, ton parfum est si odorant. Le Seigneur t’a vraiment bénie pour que tu puisses réjouir nos yeux et nos narines. Je trouve toutefois que tes dons ne sont pas utilisés comme ils le devraient! Pourquoi ne viendrais-tu pas avec moi dans les églises, ainsi tous les autres animaux pourraient voir ta beauté et apprécier ton parfum?»

«Oh non! Cela ne pourra jamais se faire!», lui répondit la fleur, «Parce que cela me distrairait tout simplement du ministère que Dieu m’a confié.»

«Ainsi tu as un ministère? Avec quelle dénomination travailles-tu?», demanda l’oiseau chanteur.

La fleur se mit à rire. «Je ne suis pas avec une dénomination»

«Dans quelle église vas-tu?»

«Oh, je ne suis pas engagée avec une église en particulier.»

«As-tu mis quelques livres ou cassettes sur le marché »

«Mais non!», dit la fleur en riant.

«Mais alors, quel type de ministère est-ce? As-tu ton ministère à plein temps comme moi?», demanda l’oiseau chanteur.

«Oh oui, c’est un ministère à plein temps» répondit la fleur.

«Mais tu es ici toute seule dans un désert. Il n’y a pas d’église, personne avec qui partager. Comment peux-tu être dans le ministère à plein temps? Quel gâchis!!»

«Oh, mais tu te trompes lourdement », s’exclama la fleur. «Tu vois, ton ministère est pour les autres animaux, mais le mien est pour le Seigneur lui-même! Il m’a plantée ici au désert, cachée du reste du monde. Tu penses que c’est du gaspillage puisque personne ne peut me voir ou me sentir. Mais lui, Il peut me voir! Et Il peut me sentir! Et la mesure de ma richesse n’est pas ce que je suis pour les autres, mais ce que je suis pour Lui.»

L’oiseau chanteur resta longtemps silencieux. Finalement, il dit: «Partout dans le monde, des créatures ont été bénies et encouragées par ma musique. Tu es peut-être appelée à un ministère pour le Seigneur et Lui seul, mais moi je suis appelé à un ministère envers les autres animaux!»

«Qui t’a dit que tu étais appelé à un ministère public?» demanda la fleur.

«Le Seigneur!»

«Vraiment?», demanda la fleur.

L’oiseau chanteur se rappela ce que l’écureuil lui avait dit, ce que la biche lui avait dit, ce que les aigles lui avaient dit, ce que le renard lui avait dit et ce que les autres animaux lui avaient dit. Il dit alors à la fleur: «Bien! Tous ceux qui m’ont entendu chanter m’ont dit que le Seigneur m’avait donné un don particulier, un appel particulier et un don particulier.»

«Oui», acquiesça la fleur. «Mais toutes les créatures de Dieu ont chacune un don particulier, un appel particulier et un ministère particulier. Qui t’a dit que ton don, ton appel et ton ministère devaient être envers les autres animaux?»

«Je pense que ce sont les autres qui me l’ont dit.»

«Évidemment!», continua la fleur. «Mais quelle est cette énorme charge que tu portes sur ton dos?»

«Oh! C’est un sac contenant tous mes CD de musique et toutes les ressources dont j’ai besoin pour remplir mon ministère. Je les prends avec moi partout où je vais car c’est ainsi que je peux vivre de mon ministère à plein-temps.»

«Il a l’air très lourd» observa la fleur.

«En effet, il l’est, crois-moi!» dit l’oiseau chanteur. Mais cela fait partie du ministère.»

«Pour ton ministère, peut-être!» dit la fleur. «Il ne fait pas partie du mien! Exercer un ministère pour le Seigneur n’est pas du tout un fardeau.»

(Intérieurement, l’oiseau chanteur envia la fleur, mais il ne pouvait pas admettre qu’elle ait raison.)

«Cela m’a l’air juste», dit l’oiseau chanteur. «Mais je ne pense pas avoir su un jour ce que veut dire servir le Seigneur!»

«Te rappelles-tu le temps où tu louais Dieu en secret tous les matins, en Le glorifiant pour ce qu’Il est, sans aucune vision, ni plan, ni foule de spectateurs à évangéliser? Te rappelles-tu du temps où tu chantais mélodieusement les chants qu’Il t’avait donnés, et où cela se passait juste entre toi et Lui?» Demanda la fleur.

«Oui.»

«Tu servais le Seigneur de cette manière! Et quelle était ta récompense alors que personne ne t’entendait et que tu chantais pour Lui seul?»

L’oiseau chanteur réfléchit un instant: «Je n’ai eu ni récompense, ni reconnaissance, ni applaudissement. Je suppose donc que ma seule récompense était… Lui!»

«C’est ça!», sourit la fleur. «Quand nous servons le Seigneur, Il devient alors notre récompense. Donc la question est: Jésus est-il suffisant pour toi? Ou bien l’oeuvre pour le Seigneur est-elle plus importante pour toi que le Seigneur de l’oeuvre?»

Et l’oiseau chanteur dut admettre qu’il n’avait plus jamais le temps de chanter uniquement pour le Seigneur comme il le faisait par le passé. Avec tous ses voyages et ses concerts, il avait rarement le temps pour servir uniquement le Seigneur, tel qu’il le faisait avant qu’on ne découvre son talent. Maintenant le ministère était très grand, mais le Seigneur Lui-même était si négligé!!

«Je vois maintenant» admit finalement l’oiseau chanteur. «Je me suis lancé dans le ministère, mais j’ai raté mon appel.»

«C’est souvent ainsi que cela se passe!», dit la fleur.

L’oiseau chanteur et la fleur restèrent silencieux un bon moment.

«Que dois-je donc faire maintenant?», murmura l’oiseau chanteur.

«Recommence là où tu étais au début», dit la fleur. «Le Seigneur t’attend pour te rencontrer là-bas.»

Les deux s’embrassèrent, et l’oiseau chanteur retourna vers son nid, laissant derrière lui, dans le canyon, ce lourd fardeau qu’était son ministère. C’est ainsi que depuis ce jour, l’oiseau chanteur se consacra lui-même à servir le Seigneur, tel qu’il le faisait auparavant. Et le Seigneur lui donna à nouveau quelques beaux chants à chanter – juste pour Lui.


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1 Jean-Luc B 1 août 2010 à 16 h 15 min

Toujours autant de plaisir à relire ce texte paru il y a des années sur l’ancien Blogdei !

Jean-Luc B

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