L’esprit d’Elie et la doctrine de Balaam dans l’Eglise, par Eliane Colard

745 lectures, par nicolas le 6 juillet 2010 · 0 commentaire

dans la rubrique Apostasie et erreurs doctrinales, Edification, Exhortations et sermons, Prophétisme

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Apocalypse 2/ 12- 17 : « ….Voici ce que dit celui qui a l’épée à deux tranchants,  je sais où tu demeures, je sais que là est le trône de Satan.. Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu as là des gens attachés à la doctrine de Balaam…..Repens-toi donc ; sinon je viendrai à toi bientôt, je les combattrai avec l’épée de ma bouche »)

A l’église de Pergame connue pour être infiltrée par la « doctrine de Balaam », Jésus dit qu’il viendra combattre cette doctrine par l’Epée de sa bouche qui est la Parole de Vérité. L’esprit de Balaam est un esprit de prostitution et de mélange comme nous l’avons vu dans des chapitres précédents. Et la doctrine de Balaam est par opposition à la doctrine de Christ (la Parole de Vérité), une doctrine de mensonge qui insufflée par cet esprit, conduit à l’idolâtrie et la prostitution spirituelle. Il est intéressant de lire à ce propos les chapitres du livre des Nombres qui en parlent. Là, nous apprenons que Balaam a fait son apparition lorsqu’Israël campait dans les plaines de Moab. Or Moab signifie « semence issue de la fornication ou du mélange illicite »: c’est le nom porté par le fils que Lot  eut de sa relation incestueuse avec sa fille. Autrement dit, il n’est pas étonnant qu’un esprit de Balaam sévisse toujours là où il y a du mélange illicite ; c’est pourquoi Jésus vient combattre cet esprit de mensonge par l’Epée de sa bouche qui est la Parole de Vérité .

Le rôle de cette Epée à double tranchant est de séparer ce qui est indissociablement mélangé (Hébreux 4/ 12 : « Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles.. »). L’esprit d’Elie est caractéristique de l’Esprit de vérité (cette épée de la parole dont nous parle l’apôtre Paul en Ephésiens 6/ 17) que symbolise la cognée ; il amène toujours à la Croix qui coupe les prépuces des cœurs recélant des mélanges impurs.

À l’inverse, l’esprit de Balaam, lui, est caractéristique de l’esprit de mensonge qui habite les prophètes de coussinets qui se reconnaissent à leur message habituel: ils disent toujours que tout va bien, ils prophétisent la paix et la prospérité et ne dénoncent jamais le péché (ce n’est pas un thème porteur). Avec eux rien n’est jamais tout blanc ou tout noir mais tout est teinté de nuances de gris pour satisfaire chacun. Et les cœurs sont ainsi maintenus constamment dans une sorte de clair-obscur qui donne l’illusion de la lumière de Dieu. Ainsi, on voit déferler au milieu du peuple de Dieu de plus en plus de « prophètes de prédictions » qui à la manière des voyants que l’on peut voir à la télé chaque premier Janvier,  annoncent invariablement que l’année X sera bonne, que l’année Y sera très bonne comme s’il était question de l’analyse du cru d’un vin annoncé. Et ceux à qui s’adressent ces paroles sont quelque part responsables de ce type de fonctionnement à la Balaam. Ils invitent ces prophètes ou vont à leurs séminaires pour entendre ce genre de choses qui nourrissent la soif de sensationnel. Le peuple accepte très bien que telle ou telle catastrophe naturelle soit annoncée par tel ou tel prophète ; mais le même peuple a en horreur les prophètes qui le mettent face à sa responsabilité de devoir se réformer afin de revenir sur les anciens sentiers qui ramènent aux voies du Seigneur. C’est le même syndrome Michée  qui avait saisi le roi d’Israël : « je le hais car il ne me prophétise rien de bon, il ne prophétise que du mal » (1 Rois 22/8).

Le peuple qui cautionne ce type de fonctionnement des prophètes de paix, a le cœur des Moabites, car sans Moabites il n’y a pas de Balaam. C’est l’esprit du territoire de Moab qui imprègne les prophètes de type Balaam dits de coussinets (les coussinets sont un genre de coussins qui mettent à l’aise ceux qui les prennent pour repose-tête ou repose aisselle). Ces prophètes de coussinets vont s’appliquer à donner au peuple les moyens de se sentir à l’aise sans jamais avoir besoin de se remettre en question, de changer de mentalité pour s’ajuster à la pensée de Dieu. Ce sont ceux qui encouragent le peuple à rester comme il est, en nivelant pour lui par le bas les exigences de la consécration à Dieu:  ils disent au peuple « ce n’est pas la peine de songer à réformer quoi que ce soit dans vos voix, ne bougez pas car Dieu vous aime comme vous êtes ».  Mais bien sûr que Dieu nous aime comme nous sommes!  Car il faut le savoir : Dieu aime d’un amour profond  même ceux qui périront dans le feu éternel. L’amour de Dieu n’est pas l’objectif ou le but de notre marche en Christ mais sa source. Ne pas le savoir fait le lit des marchands d’illusion qui cherchent à maintenir le peuple de Dieu dans le sommeil et la fausse sécurité.

Les prophètes de type Balaam installent en effet le peuple de Dieu dans une sorte de fausse tranquillité qui les conduira à reposer sur leurs lies sans jamais pouvoir être transvasés de façon salutaire : Jérémie 48/ 11 : « Moab était tranquille depuis sa jeunesse, Il reposait sur sa lie, Il n’était pas vidé d’un vase dans un autre, Et il n’allait pas en captivité. Aussi son goût lui est resté, Et son odeur ne s’est pas changée ». Moab figure ainsi bien l’idée d’une absence de transvasement: c’est une des conséquences la doctrine de Balaam imprégnée de l’esprit qui régit le territoire de Moab et qui fait du mal à l’Eglise du Seigneur.

Et cet esprit cherchera souvent à s’opposer à l’Esprit d’Elie dont le but est de ramener le cœur du peuple au Père et dans un ajustement à Sa volonté. Pour cela, les prophètes imprégnés de l’Esprit qui était sur Elie (esprit qui s’est retrouvé sur Jean le Baptiste), donneront toujours au peuple un diagnostic lucide sur son état et sa situation;  ils ne diront pas au peuple ce qu’il a envie d’entendre, mais plutôt ce qu’il a besoin d’entendre de ce que dit l’Esprit.

Les prophètes de coussinets  ne ramèneront jamais véritablement au Père céleste le cœur d’un peuple qui s’en éloigne toujours plus. Ils l’entraîneront plutôt par leurs pratiques prophétiques dans un égarement tel que le peuple en arrivera à prendre la Prostituée pour l’Epouse. Il est vrai que par endroits l’une ressemble à l’autre surtout dans les aspects extérieurs. Ainsi, elles sont toutes les deux décrites tour à tour comme étant une femme et une ville, toutes deux vêtues de pierres précieuses et parée d’or et de perles. Cependant, un fossé de différences les sépare car il s’agit de deux femmes et deux villes totalement différentes.

L’une est la pure et délicate « Jérusalem céleste » habitation de Dieu et Epouse de l’Agneau, alors que l’autre est « Babylone la grande » impure et voluptueuse mère des prostituées et habitation de démons. L’une se dit riche et luxueuse et en fait commerce (Apocalypse 17 et 18) et ainsi s’apparente à la Laodicée qui ne se repent pas et ne cherche pas à s’ajuster à Dieu pensant n’avoir  rien à changer à son aspect (conséquence du travail de sape des prophètes de type Balaam); l’autre se reconnaît pauvre (s’apparente aux vainqueurs de Laodicée repentis) et faible (s’apparente à Philadelphie). L’une est appelée à s’asseoir sur 7 montagnes (des rois ou gouvernants) et sur les grandes eaux que sont les grandes nations avec leurs courants religieux  (Apocalypse 17/ 1 et 9) afin de les dominer un temps, mais sa destination finale est le désert aride et le feu du jugement (Apocalypse 17/ 3 et 18/ 8). L’autre par contre est appelée un temps à s’asseoir dans le désert pour connaître le jugement de ses œuvres mortes pour la préparation de son vêtement de noces ;  cependant sa destination finale n’est pas le désert mais la haute montagne de Dieu (Apocalypse 21/ 10). Pour les deux il y a par conséquent bien le désert et la montagne, mais pas dans le même ordre. En effet, cette femme appelée l’Epouse de l’Agneau, appuyée sur son Bien-aimé remontera du désert où elle aura été conduite un temps par l’Esprit (Cantiques des cantiques 8/5 : « Qui est celle qui monte du désert appuyée sur son Bien-aimé ? ». De même toutes les deux ont un rapport avec des eaux : la Prostituée étant assise sur de « nombreuses » eaux tandis que l’Epouse a le fleuve d’eau de la Vie qui coule en son sein : la seule vraie source qui sort du trône de Dieu et de l’agneau.

Pourtant, en ce moment même, on entend deux trompettes qui donnent chacune un son différent pour ce qui est du temps dans lequel se trouve l’Eglise. L’un de ces sons dit que c’est pour elle le temps de s’asseoir sur les collines et les eaux des nations afin d’en prendre possession et de les dominer totalement afin qu’au retour très prochain de Jésus le Christ, tous les royaumes de la terre soient de façon effective remis entre ses mains. L’autre son dit que c’est plutôt le temps pour l’Epouse de Christ d’être conduite au désert afin d’être épurée avant le retour de l’Epoux qui viendra sur les nuées du ciel à la rencontre de son épouse alors que les ténèbres s’abattront sur la terre (.). La coexistence de ces deux voix qui se prétendent toutes les deux « prophétiques » pour les temps de la fin est un merveilleux défi pour le peuple de Dieu appelé plus que jamais en tant que troupeau du Seigneur à apprendre à discerner la voix de son Berger. Au travers de ces deux sons discordants on peut déjà percevoir les deux types d’esprits prophétiques appelés à exister aux temps de la fin : d’un côté l’esprit de Balaam qui prépare les fils de la Prostituée par un aveuglement spirituel sur son état, la fornication spirituelle en son sein, le commerce au milieu d’elle des choses prétendues saintes, et enfin l’esprit de domination terrestre qui caractérisent cette Babylone la grande. Et de l’autre côté, l’esprit d’Elie qui prépare les sacrificateurs des derniers jours, l’épouse de Christ, par la mise à part (purification dont il est parlé en Malachie 3/ 3 : « Il s’assiéra, fondra et purifiera l’argent ; il purifiera les fils de Lévi, il les épurera comme on épure l’or et l’argent, et ils présenteront à l’Eternel des offrandes avec justice ») dans le désert de la Croix caractérisé par la prise de conscience de son état de nudité eu égard aux exigences de Dieu et au proche retour de l’Epoux ; car est-il besoin de le rappeler, seule une Epouse pure, sans tâche ni ride partira à la rencontre de l’Epoux.

Le peuple de Dieu ne pourra relever ce défi de discernement qu’en prenant le chemin des chrétiens de Bérée qui examinaient constamment les écritures pour vérifier si ce qu’on leur disait était vrai. C’est le fait de plonger les regards dans la Vérité qui nous gardera des esprits de séduction et de mensonge qui empoisonnent le message de Dieu au point d’envoyer à la mort ceux qui sont  appelés à la vie : Marc 13/ 22 : « Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes ; ils feront des prodiges et des miracles pour séduire les élus, s’il était possible ».

2 Thessalonissiens 2/ 9- 11 : « L’apparition de cet impie se fera par la puissance de Satan avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l’iniquité pour ceux qui périssent parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés. Aussi, Dieu leur envoie-t-il une puissance d’égarement pour qu’ils croient au mensonge… ».

L’esprit de Balaam est une puissance d’égarement (il est souvent parlé de l’égarement de Balaam), que Dieu envoie dans les temps de la fin pour éprouver son peuple. Il s’établit d’ores et déjà un tri perceptible au milieu du peuple de Dieu, et l’on verra de plus en plus l’épouse se distinguer de la Prostituée. Progressivement on voit des enfants de Dieu « sortir de Babylone » pour aller dans le désert de la préparation qui précède le règne éternel sur la haute montagne de Dieu. Cependant, lorsque je parle ici de « sortir de Babylone », j’ai besoin de préciser qu’il ne s’agit pas d’abord de forme extérieure mais bien d’une structure de pensée et d’une forteresse avant tout intérieure (qui prend bien évidemment des formes extérieures) qui vient capter, contrôler, canaliser voire emprisonner la vie qui coule du cœur de Dieu pour ses enfants.

Sortir de Babylone : nouvelle mode ou appel du Seigneur à son peuple ?

Il nous faut nous méfier des nouvelles modes qui détruisent en nous en la laissant se tarir, la sève qui résulte de la vie vivifiante de Christ qui vient à couler en nous et sur nous lorsque connectés à Lui, nous sommes aussi connectés les uns aux autres (j’en parle plus loin au paragraphe consacré au Lien de l’amour). On entend beaucoup parler de « Sortir de Babylone » pour aller au désert. Il n’est cependant pas sûr que tous ceux qui prennent volontairement cette voie pour suivre ce qu’ils appellent un « mouvement actuel » de l’Esprit comprennent vraiment ce que cela signifie. Et on retrouve parfois dans ce « mouvement » des gens blessés et déçus qui cessent d’un coup tout regroupement, tout rassemblement en se retrouvant chez eux en « église familiale » (moi et ma maison et Dieu). Plusieurs déclarent vouloir ainsi répondre à l’appel du Seigneur à sortir des structures sclérosantes pour la vie spirituelle épanouissante de ses enfants selon la liberté à laquelle Christ nous a appelés. Mais ce que je crois, c’est que si les structures religieuses se sont véritablement effondrées de nos vies, nous sommes alors capables et libres de nous retrouver dans n’importe quel type de forme de rassemblement où Dieu nous conduit selon la taille que nous sommes sans que cela pose problème : que cela soit dans une maison, que cela soit dans une salle pouvant regrouper plus de monde.

Sortir de Babylone signifie sortir d’un système où c’est la forme qui génère le contenu. Car en fin de compte, si c’est le fait d’être dans une maison ou dans une grande salle qui nous amène à avoir une vie spirituelle plus épanouie, nous dépendons encore d’une forme structurelle pour vivre ce que Dieu a ordonné pour nous. Et cela est dramatique. En outre, si après être sortis de ce que nous appelons Babylone et sa forme extérieure, nous nous retrouvons des années après numériquement et intérieurement au même point, il y a lieu de se poser des questions sur le fait que nous ayons vraiment obéi à une injonction de Dieu, et sur la nature de la source qui coule en nous. Car la source qui provient du trône de Dieu et qui est censée couler dans le sein de ceux qui en tant que sarments sont connectés au Cep, doit produire la vie et la multiplication partout où elle passe (Voire en Ezéchiel 47) cependant le concept biblique de multiplication n’est pas non plus forcément toujours en phase avec celui du monde. Dieu n’appelle pas l’Eglise à vivre en vase familial clos, mais à s’ouvrir sur l’extérieur. Ce sont les âmes à arracher à l’enfer qui justifient l’Eglise ; elle n’a pas été créée pour nous permettre de cocooner tranquillement en attendant d’être enlevés à la rencontre de l’Epoux. Bien sûr, elle se construit autour de l’autel familial qui est sa colonne vertébrale ; mais la vraie famille qu’elle représente n’est pas celle selon la chair mais celle qui est unie en Christ et composée de frères et sœurs unis dans l’Esprit et pas seulement selon les liens de la chair et du sang. Et dans ce sens, personne ne peut dire : « ma vie spirituelle c’est Christ et moi seul » ou encore « Christ et ma famille seule » ; cela n’est pas biblique. Ainsi que je le disais dans mon précédent livre, ce n’est pas dans l’isolement mais dans le contact (même frontal) avec les frères et sœurs que nous voyons où nous en sommes par rapport au fruit de l’Esprit. C’est dans ces frottements fraternels que Dieu aiguise notre caractère spirituel : Proverbes 17 et 19 : « le fer aiguise le fer, le contact avec autrui affine l’esprit de l’homme ». Autrement, il serait facile de dire que nous avons l’amour lorsque nous sommes entourés des membres de notre famille ou de ceux que nous affectionnons particulièrement. De même, il est facile de dire que nous avons la maîtrise de soi lorsque nous sommes confrontés à des gens qui adhèrent à notre façon de voir ; et c’est ce qui arrive lorsque nous vivons notre vie spirituelle en vase clos : nous nous trouverons dans ce cas rarement confrontés à des gens qui nous remettront en question pour provoquer en nous un ajustement salutaire (nous verrons plus loin comment cela s’articule en profondeur) ; et c’est pourtant à cela aussi que sert la communion des saints !

Cependant, il n’est ni vain, ni éloigné de la pensée de Dieu de concevoir que pour un temps, Il nous fasse sortir de tout rassemblement pour nous mener à l’écart, même de la communion fraternelle si bénéfique pour nous. Durant ce temps-là, le Seigneur reconsolide notre vie spirituelle ainsi que l’autel familial. C’est d’ailleurs même souvent le cas lorsqu’il nous appelle à un tournant particulier dans notre appel ; c’est alors un temps où Il modifie en profondeur notre conception même du service.

Pour ce qui est de la croissance intérieure qui doit résulter en nous de la sortie de Babylone pour aller dans le désert, je trouve un passage d’Esaïe très éloquent : Esaïe 48/ 20 à 21 : « Sortez de Babylone, fuyez du milieu des Chaldéens ! Avec une voix d’allégresse annoncez-le, publiez-le, faites-le savoir jusqu’à l’extrémité de la terre, dites : l’Eternel a racheté son serviteur Jacob ! Et ils n’auront pas soif dans les déserts où il les conduira : Il fera jaillir pour eux l’eau du rocher, il fendra le rocher et l’eau coulera…. ». Lorsque c’est Dieu qui nous conduit au désert après la sortie de Babylone, ce n’est jamais pour mourir de soif ou être piqués par les bêtes sauvages qui s’y trouvent ; mais c’est  plutôt pour être nourris par Lui seul et aussi pour qu’Il enlève de nos cœurs l’effet du poison des mauvais enseignements qui ont produit la mort là où il aurait du y avoir la vie. Notre Seigneur Jésus-Christ qui est en effet le Rocher des siècles, a prévu de nous abreuver à Sa source dans ces lieux arides où Il nous amène afin de parler à nos cœurs. Et forcément, nous devons sortir transformés de ces déserts, et non pas aigris ou enclins à la critique envers ceux qui n’ont pas encore tout laissé pour nous suivre comme des moutons de panurge dans notre cheminement. Nous devons aussi faire attention à ne pas entrer dans quelque chose qui serait pire que ce que nous cherchons à vomir.

On voit ainsi parfois des gens qui se disent sortis des structures de Babylone, professer une autre structure encore plus rigide qui consiste en une « non structure » éloignée de toute vie jaillissante. Parce que le système était mauvais, on érige à la place une norme de « non structure » pour être sûr de ne pas y retourner. Mais là encore ceux qui professent cela ne se rendent pas compte qu’ils sont encore conduits dans la chair pour entrer dans ce qu’ils sentent venir de Dieu. D’autres tentent même de contre balancer le jour de rencontre du dimanche (jour de culte païen) en érigeant le samedi à la place histoire de se conformer au sabbat de Dieu. Mais en vérité, sortir de Babylone et de ses structures de pensées, veut dire ni plus ni moins que s’aligner sur la conduite de l’Esprit pour vivre l’Eglise tel que Dieu nous appelle à la vivre. Or que dit l’Esprit sur le jour du Seigneur dans notre nouvelle alliance ? Y a-t-il lieu de faire une différence entre les jours dès lors que c’est tous les jours que nous sommes censés être dans le repos de Dieu ? Seulement, il reste que Dieu veut qu’en dehors de nos cultes personnels et familiaux, nous nous retrouvions « ensemble » pour nous édifier et lui rendre un culte. Bien sûr, nous sommes exhortés à le faire tous les jours de la semaine; mais c’est merveilleux de pouvoir aussi tous se retrouver sans que l’un ou l’autre ne soit privé de la communion des autres pour manque de disponibilité (à cause du travail par exemple). Et si la vie civile permet cela le dimanche, allons-nous être bêtes à ce point pour ne pas entrer dans la liberté de Christ afin de vivre ces temps de partage et d’édification sous prétexte que ce jour avait été dédié au dieu soleil? Si c’est le cas alors il faut chercher la religiosité là où elle se trouve. Car c’est aussi à cela que l’on peut mesurer la liberté à laquelle nous sommes parvenus dans notre marche : si ce faisant notre conscience nous dit que nous rendons un culte au dieu soleil alors ne le faisons plus ; mais si nous savons qui nous adorons et avons compris le sens du culte que Dieu nous appelle à lui rendre en tout temps, alors soyons aussi libres de nous retrouver le dimanche sachant que c’est l’Eternel Dieu qui a fait ce jour qui est autant béni que les autres jours. Je me plais à dire parfois que nous devons être spirituellement pragmatiques pour notre vie chrétienne sinon nous en venons à ressembler aux pharisiens qui ont reproché au Seigneur de faire une guérison le jour du sabbat.

Dans le passage d’Esaïe que je viens de citer, ceux qui sortent de Babylone pour aller dans le désert y sont abreuvés à la source de l’Eternel quand bien même le désert serait aride. Dans ce cas, ils ne meurent jamais dans ces déserts et ne deviennent pas la proie des bêtes sauvages (rejet, amertume, rancœur etc.…Cf. mon 1° livre); seul ce qui est de la chair est détruit dans le désert. Si ce n’est pas le cas, c’est que ceux qui y sont entrés ne l’ont pas fait suite à un appel du Seigneur mais plutôt pour suivre une mode. Et c’est alors  un réel danger car ils y seront dévorés par les bêtes sauvages.

Le fin lin et le fin lin pur et éclatant

Revenant à ce que je disais concernant l’esprit de Balaam et son principe actif dans l’église, il est important de saisir et de comprendre le principe de la séduction spirituelle à l’œuvre au milieu du peuple de Dieu. Le verset de Marc dit bien séduire si possible les élus ; le « si » devient certitude lorsque ces élus n’ont pas le souci de plonger les regards dans les yeux ardents de Celui qui est la Vérité. Car si nous sommes attentifs à la description donnée de ces deux femmes si différentes dans le livre de l’Apocalypse, nous verrons qu’en plus des similitudes déjà évoquées il y a encore le vêtement qui pourrait prêter à confusion dans son apparence extérieure ; car nous constatons en effet que la prostituée apparaît elle aussi revêtue de fin lin : Apocalypse 18/ 16 : « La grande ville, qui était vêtue de fin lin, de pourpre et d’écarlate, et parée d’or, de pierres précieuses et de perles ! ». On pourrait se perdre dans le dédale de similitudes évoqué précédemment entre ces deux villes que sont Babylone la grande et la Jérusalem céleste pourtant si opposées dans leur nature profonde et leur destinée éternelle. Apocalypse 19 qui parle de ce « fin lin » qui constitue  le vêtement de l’Epouse de Christ, dit que ce sont les oeuvres justes des saints. Dans le cas de la Prostituée, ce fin lin représente aussi des œuvres et même des bonnes œuvres ; mais la différence réside en ce qu’elles ne seront jamais déclarées « justes » aux yeux du Seigneur. Remarquons la différence majeure dans la description de ce vêtement de fin lin des deux femmes ; il y a une précision concernant le fin lin de l’Epouse que nous ne retrouvons pas dans la description de la Prostituée : pour l’Epouse il n’est pas question d’un fin lin quelconque, mais d’un fin lin pur et éclatant, ce qui n’est pas un détail insignifiant. Pourquoi le fin lin de la Prostituée n’est-il pas aussi pur et éclatant ? Tout simplement à cause de son origine purement terrestre et charnelle. Nous apprenons en effet en Apocalypse 18/ 11 à 15 que la grande ville qui se nomme spirituellement Babylone, se pourvoyait entre autres en fin lin, en or, en argent et en pierres précieuses  auprès des marchands de la terre qui s’enrichissaient de ce commerce florissant. Alors même qu’elle s’adonne à cette activité, l’Epouse du Seigneur pour sa part répond à l’appel de l’Epoux de devoir se séparer de son or vil en le jetant dans la poussière afin que le Tout-Puissant devienne son or et la revête de son fin lin céleste. L’Epouse du Seigneur se caractérisera en effet aussi par sa promptitude à se débarrasser de tout l’or qu’elle aura pu acquérir dans le monde ; c’est celle qui sera prête à perdre tout ce qu’elle a, pour acheter auprès du Seigneur de l’or purifié par le feu (Apocalypse 3/ 18) ; c’est enfin celle qui saura se débarrasser alors qu’il en est encore temps, de ses vieux vêtements sales tissés dans le fin lin du monde, pour pouvoir acheter le vêtement blanc tissé dans le fin lin céleste pur et éclatant qui couvrira sa nudité au jour de l’Epoux.

La lecture de la lettre adressée aux sept églises dans l’Apocalypse nous donne un éclairage sur l’importance  aux yeux du Seigneur de la nature du fin lin que nous portons. Le Seigneur commence par sonder la nature des œuvres de chacune de ces églises « je connais tes œuvres ». Si toutes ces œuvres avaient été trouvées justes, la conséquence aurait forcément été que toutes ces églises sans exception auraient été prêtes à soutenir le jour de sa venue (Malachie 3) sans avoir à se rectifier, ce qui était loin d’être le cas pour la plupart à qui notre Seigneur Jésus a eu des choses à reprocher selon ce que nous pouvons en lire.

La Prostituée a donc aussi des œuvres que l’on peut qualifier de « bonnes » ; et elles peuvent même être très nombreuses comme nous en voyons le constat dans la lettre à l’église de Thyatire. Seulement, les œuvres de la Prostituée ne pourront valablement la couvrir au jour de Christ car elles ne seront pas trouvées justes étant donné qu’elles ne sont pas celles prévues par Dieu.

Nous voyons en Apocalypse 18 (comme je l’ai déjà mentionné), que la Prostituée est tellement pourvue de ce fin lin qu’elle en fait commerce avec toutes ses autres marchandises : « Et les marchands de la terre pleurent et sont dans le deuil à cause d’elle, parce que personne n’achète plus leur cargaison, cargaison d’or, d’argent, de pierres précieuses, de perles, de fin lin, de pourpre, de soi, d’écarlate, de toute espèce de bois de senteurs, de toute espèce d’ivoire, de toute espèce d’objets en bois très précieux……. ». Et, bien sûr, l’on pourra sourire en pensant que ce genre de commerce n’existe pas au milieu des héritiers de la « Réforme ». Puisque le salut est obtenu par grâce au moyen de la foi, nous n’en sommes plus à acheter ou vendre des indulgences. En effet dans notre ère « post-moderne » comme certains l’appellent, nous sommes plus futés que les chrétiens des siècles précédents, nous savons encourager les gens à investir  dans le ciel de façon à gagner le paradis ! Les œuvres caritatives sont devenues de véritables mines d’or, c’est la « Charity-business » par moment dans le milieu évangélique. Beaucoup de pasteurs (applaudis par des prophètes faisant office de conseillers en « affaires ecclésiales ») sont devenus des hommes d’affaires de par la manne financière brassée par l’église qu’ils gèrent par ailleurs comme une véritable entreprise, avec objectifs à court et long terme, tableaux de bords et autres courbes de croissance. Des professionnels (sorte de « Coach financier ») sont embauchés en certains endroits afin de donner un coup de pouce à la levée de fonds pour des œuvres les plus diverses lancées au nom du royaume de Dieu, et dans lesquelles les fidèles sont invités (à coup de versets bibliques) à investir pour la gloire de Dieu. Parfois il arrive que les bonnes œuvres des enfants de ce siècle soient plus désintéressées que celles de ceux qui sont censés être des enfants de lumière. Cependant, en ce qui concerne les bonnes œuvres qui ne sont pas issues du cœur de Dieu, le fait qu’elles soient initiées par des chrétiens ne les rendent pas plus acceptables que celles qui viennent du monde et qui sont assises sur un humanisme portant un fruit repérable et tout à fait honorable répondant à des besoins répertoriés.

Du point de vue de la quantité de ses œuvres, l’Eglise de notre époque pourrait facilement être comparée à celle de Thyatire dont il est dit (Apocalypse 2/ 19) que les dernières œuvres étaient plus nombreuses que les premières. En effet, alors que pendant un long temps l’église s’est désintéressée des œuvres et du social, il se produit actuellement un phénomène inverse où il est question de reconquérir un domaine qui devrait appartenir aux chrétiens censés être plus charitables que les autres. Ceci est une très bonne chose pourvue que les motivations soient les bonnes et que la source de ce revirement soit le cœur de Dieu (son royaume et sa justice) et rien d’autre. De toutes les façons, comme le montre la suite de cette lettre à l’église de Thyatire, le regard pénétrant du Seigneur se chargera d’y remettre bon ordre : Apocalypse 2/ 23 : «….Et toutes les églises connaîtront que je suis celui qui sonde les reins et les cœurs, et je rendrai à chacun de vous selon ses œuvres ». Car si nous pouvons tromper notre prochain il n’en est pas de même pour Celui qui sonde tout, même les profondeurs les plus secrètes de l’homme (Hébreux 4/ 13 : « Nulle créature n’est cachée devant lui, mais tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte »). Oui nous pouvons croire que Dieu ne s’arrêtera pas à l’apparence des œuvres manifestées, mais ira chercher au-delà de ce qui est visible pour trouver en nous une œuvre qui sera déclarée juste par Lui.

En Jean 9/ 4, les œuvres que Jésus dit vouloir faire tandis qu’il fait encore jour sont celles du Père pas les siennes. On voit donc que l’essentiel n’est pas de faire des œuvres pour qu’il en résulte du fruit même pour le royaume de Dieu, mais de faire « les œuvres du royaume » que Dieu nous montre.  Si la bonne semence est semée en nous sans que l’ennemi vienne y distiller son ivraie, nous sommes les fils du royaume dont il est parlé en Matthieu 13/ 37- 38 : « Celui qui sème la bonne semence c’est le fils de l’homme ; le champ c’est le monde ; la bonne semence, ce sont les fils du royaume ». Et si nous sommes trouvés tels, nous sommes appelés non pas à travailler ou faire des œuvres « pour » le royaume, mais à faire tout simplement les œuvres « du » royaume sur lequel Dieu nous a établis et qu’Il a trouvé bon de nous donner, nous qui sommes le troupeau que sa main conduit. Dans la suite du passage de Matthieu 7, nous voyons illustré le fait que des œuvres « bonnes » mais qui ne procèdent pas d’une obéissance et d’une soumission à la volonté de Dieu ne permettent pas d’hériter le royaume des « cieux » (Matthieu 7/ 21 : « Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux ») ; et pourtant  les œuvres mentionnées dans ce passage (Mathieu 7/ 22 : prophétiser, chasser des démons, faire des miracles) ont tout à fait le caractère des bonnes choses que pourrait vouloir notre Père céleste pour ses enfants !  En fait ces trois choses font partie de ce que l’on appelle « manifester le royaume de Dieu » dans le monde afin qu’il voit et croit à l’amour de notre Père céleste manifesté en Jésus-Christ. Mais ce verset nous apprend un fait essentiel : c’est que nos œuvres mêmes bonnes et même ancrées dans la Parole, ont besoin de trouver leurs sources dans la seule volonté du Père pour nous ; et pour être productives selon Dieu, elles ne devront être  accomplies que dans le cadre de notre obéissance à cette volonté et avec un cœur soumis.

Extrait du livre : « Entrer dans le repos des oeuvres divines »


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