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« Sentinelle de Néhémie »
« Car c’est le moment où le jugement va commencer par la maison de Dieu. Or, si c’est par nous qu’il commence, quelle sera la fin de ceux qui n’obéissent pas à l’Evangile de Dieu? Et si le juste se sauve avec peine, que deviendront l’impie et le pécheur? » (1 Pierre 4 :17-18)
Pierre a écrit ses épîtres aux chrétiens dans une époque d’épreuves et de souffrances afin de développer leur stature spirituelle en vue de plus grandes épreuves encore à venir. Dans ces jours troublés où les chrétiens trouvent étrange tout ce qui concerne l’épreuve ardente qu’expérimentent tant de saints, nous ferions bien de nous fortifier nous-mêmes par ces paroles venant du grand apôtre.
Alors que je lisais ce texte, ma pensée s’envola vers l’époque d’Ezéchiel. Il fut un autre grand prédicateur qui apparut en pleine captivité dans une triste et déconcertante époque. Dans les huitième et neuvième chapitres de son livre, nous lisons que Dieu lui donna une vision, le faisant remonter dans le temps et transportant Ezéchiel pour lui montrer la raison pour laquelle Israël était maintenant en captivité à Babylone. Dans Sa révélation rétrospective, Dieu lui montra à travers un trou dans le mur les anciens qui s’adonnaient à l’idolâtrie, les femmes qui s’abandonnaient à des cultes phalliques, et des hommes adorant le soleil. C’était comme si Dieu disait au prophète : « Ezéchiel, quand la jeune génération qui grandit maintenant dans l’exil veut savoir pourquoi J’ai permis que Mon peuple élu aille en captivité, ces chapitres du passé l’expliqueront. C’est un juste jugement pour leur péché. » Puis, au chapitre 9, six hommes apparaissent, et un homme portant un écritoire à la ceinture est envoyé pour faire une marque sur le front des hommes qui s’accablent à cause des péchés du peuple. Après cela, des hommes ayant des instruments de destruction sont envoyés à sa suite pour tuer tous ceux qui n’ont pas reçu la marque, et Dieu leur dit : « COMMENCEZ PAR MON SANCTUAIRE. » Ainsi, ici le jugement commence par la maison de Dieu. Le jugement commence. Il est certain que nous vivons aujourd’hui une époque qui porte toutes les marques des jours d’Ezéchiel. Idolâtrie, cultes phalliques, adoration du soleil, tout y est en Amérique. Nous pouvons comparer les corruptions les plus sordides avec celles qu’a vues Ezéchiel et nous n’avons pas besoin de regarder par le trou du mur pour les voir.
L’homme avec l’écritoire à la ceinture devait faire une marque sur le front de tous ceux qui gémissaient sur les péchés du peuple et tous les autres devaient être massacrés. Si cette procédure devait être appliquée en Amérique, aucun massacre dans l’histoire ne pourrait lui être comparé, car peu sont nombreux ceux qui se soucient de savoir que nous avons abandonné Dieu. Amos se lamentait en son temps de ce qu’il n’y avait personne qui déplorât l’affliction de Joseph. Jérémie pose la question : « Est-ce que vous ne l’avez pas remarqué, vous qui êtes passé à côté ? » Aux jours de Malachie, le peuple répliqua devant sa condamnation du péché par un cynique « en quoi ? ». Esaïe se lamenta de ce qu’il habitait avec un peuple aux lèvres impures. Paul aurait voulu devenir anathème pour ses frères. Moïse demanda à être effacé du livre de Dieu pour le salut d’Israël. Notre Seigneur fut affligé sur Jérusalem. Nous avons besoin de l’esprit d’un Knox criant : « Dieu, donne-moi l’Ecosse ou je meurs ! « . Nous avons besoin du cœur d’un Brainerd luttant dans la prière en faveur des Indiens. Non seulement ne nous soucions-nous pas des âmes des pécheurs, mais, hélas, nous ne nous soucions pas de la nôtre. L’homme avec l’écritoire ne serait pas surchargé de travail aujourd’hui s’il devait faire une marque sur tous les Américains qui se mettent en peine à cause du péché. Il n’aurait pas besoin de beaucoup d’encre pour marquer au fer chaud les accablés parmi nous.
Dieu utilise une illustration frappante dans l’Ancien Testament pour décrire les cœurs humains qui ont grandi dans l’indifférence vis-à-vis de Dieu. Nous lisons dans Sophonie :
« En ce temps-là, Je fouillerai Jérusalem avec des lampes, et Je châtierai les hommes qui reposent sur leurs lies, et qui disent dans leur cœur: L’Eternel ne fait ni bien ni mal. » (Sophonie 1 :12).
Jérémie dit à propos des Moabites :
« Moab était tranquille depuis sa jeunesse, il reposait sur sa lie, il n’était pas vidé d’un vase dans un autre, et il n’allait pas en captivité. Aussi son goût lui est resté, et son odeur ne s’est pas changée. » (Jérémie 48 :11)
L’image attachée à l’expression « reposent sur leurs lies » est celle du vinaigre, par exemple, qui a été laissé au repos jusqu’à ce qu’une croûte se forme sur lui; ou celle du lait qui a tourné et est devenu du lait caillé. Elle décrit le même processus que ce qu’exprime l’expression « se reposer à l’aise en Sion ». C’est l’état apathique des Laodicéens. Et c’est la condition, non seulement des pécheurs, mais aussi des milliers de chrétiens d’aujourd’hui. Nos églises reposent sur leurs lies. On les a laissées tranquilles si longtemps, elles n’ont pas été perturbées par une réelle conviction et une réelle repentance, jusqu’à ce qu’une croûte se soit formée sur les saints. C’est un désastre que d’être laissé tranquille trop longtemps. Dieu a un moyen pour secouer Ses saints. Il les déverse de vase en vase pour empêcher qu’ils se transforment en lait caillé. Quelquefois la maladie les remuera. Des difficultés financières, même la mort d’un membre de famille, peuvent être nécessaires. Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne devrions pas être jugés, mais nous nous reposons sur nos lies, et Dieu doit nous secouer et nous ébranler un petit peu. C’est la raison pour laquelle nous avons besoin des réveils.
Un bon vieux réveil est toujours une bénédiction parce qu’il déverse les saints dans un nouveau vase. « Il est grand temps de se réveiller du sommeil« . Et, peu importe le grand froissement que cela va leur causer, il est préférable de perturber les dormeurs au sanctuaire du dimanche matin et de les évaser que de les laisser aller en jugement reposant sur leurs lies. Trop de sermons sont des berceuses d’enfants qui endorment les saints plutôt que d’être un son de réveil matinal pour les réveiller !
Les hommes qui portent les instruments de destruction devaient suivre l’homme avec l’écritoire à la ceinture et tuer quiconque ne portait pas la marque que devait faire l’homme et ils DEVAIENT COMMENCER PAR LE SANCTUAIRE. Pierre dit : « C’est l’heure où le jugement va commencer par la maison de Dieu. » Dieu commence par Son propre peuple : le jugement, tout comme l’amour, commence à la maison. Concernant la condition du monde, une grande partie du blâme repose sur le seuil de la porte de l’Eglise. Notre indifférence, notre négligence, notre manquement à nous élever contre l’iniquité ont encouragé le diable. Les prédicateurs infidèles, le modernisme, le formalisme, la mondanité, un mode de vie impure sont un déshonneur pour la Maison de Dieu, à tel point qu’Il doit, comme le Sauveur jadis, d’abord purifier le temple. La Maison de Dieu est devenue un repère de voleurs et c’est le temps du fouet du jugement.
Deux types de jugement apparaissent dans notre texte : JUGEMENT CORRECTIF POUR LES SAINTS, JUGEMENT CONDAMNATOIRE POUR LES PECHEURS. « S’il commence par nous, quelle sera la fin de ceux qui n’obéissent pas à l’Evangile de Dieu ? Si le juste se sauve avec peine, qu’adviendra-t-il de l’impie et du pécheur ? « ; « Voici, le juste reçoit sur la terre une rétribution; combien plus le méchant et le pécheur! » (Proverbes 11:31).
Nous entrons dans les derniers jours et Dieu est en train de tamiser Son peuple. Une séparation est en train de venir maintenant même entre la grande foule de ceux qui se rendent à l’église le dimanche matin et ceux qui ont vraiment l’intention de travailler avec Dieu. D’un côté, nous avons la masse des chrétiens de nom qui appartiennent à l’Eglise parce que la famille y est ou parce que c’est la bonne façon d’agir, qui s’approchent de Dieu de leurs bouches et L’honorent de leurs lèvres, alors que leurs cœurs sont éloignés de Lui. Ceux-là seront bientôt exposés sous leurs véritables lumières : ils rangeront bientôt leur bateau à voile pour prendre la brise et finiront dans une grande agrégation apostate en connivence avec les puissances que sont le monde, la chair et le diable. D’un autre côté, il y a le reste fidèle qui entend le Seigneur et se parle souvent l’un à l’autre, constitué des saints venant de tout le corps de l’Eglise, rassemblés par leur amour commun pour Christ. Ces derniers seront mélangés ensemble dans les feux de l’épreuve dans une atmosphère de camaraderie telle que celle des premiers chrétiens des catacombes de Rome.
Ce rassemblement est l’œuvre de l’Esprit, mais lorsque nous essayons de le réaliser, nous nous heurtons à l’échec. Cette union de chrétiens bibliques ne se prête pas à nos systèmes et programmes, et quand il se trouve quelqu’un qui essaie d’en prendre la tête ou d’y apposer une étiquette, il échoue, mais le mouvement continue de l’avant. Nous ferions mieux d’exalter Christ et de prêcher la Parole plutôt que de tenter de prendre en main mécaniquement l’œuvre de l’Esprit de façon trop serrée.
Vraiment, c’est le temps où le jugement commence par la Maison de Dieu, et le meilleur conseil que je puisse donner se trouve dans la première partie de ce même chapitre de 1 Pierre. Il y a une exhortation tirée de l’Ancien Testament : « Sanctifiez-vous vous-mêmes pour demain. » C’est une parole bien à propos maintenant. Si vous êtes un chrétien tiède, faux et sans communion avec Dieu, je vous en supplie, mettez votre vie en ordre, car la tempête est sur nous et même les justes se sauveront avec peine. Retournez à Dieu, confessez votre péché, proclamez le sang qui purifie. Revenez au Livre et priez et veillez. Mettez de l’ordre dans vos affaires avec votre prochain. Assurez-vous que vous avez une conscience vide de toute offense envers Dieu et les hommes. Livrez vos âmes à Dieu, reposez-vous sur le Rocher des Siècles, qu’aucune bombe ou panne d’électricité ne pourra perturber. Apprenez la joie qu’il y a à demeurer dans le creux du Rocher et à apprendre à chanter :
« Quand la paix telle une rivière repose sur mon chemin; quand les peines telles les vagues de la mer, s’avancent en roulant; quel que soit mon lot, Tu m’as appris à dire : c’est en ordre dans mon âme.
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