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A celui qui vaincra,
je lui donnerai de manger de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu (Apocalypse 2:7).
De toute évidence, les vainqueurs sont devenus tels parce qu’ils se sont battus, et qu’ils se sont battus jusqu’au bout. C’est au vainqueur en effet qu’est réservé le prix. La pensée induite par ce verset est donc que sans combats, sans guerre, sans affrontement, il ne peut pas y avoir de victoire et donc pas de vainqueurs. Le chemin du vainqueur, la formation du vainqueur, c’est le combat.
Tout commencera par le ministère du Saint-Esprit : c’est Lui qui s’emploie à nous révéler, à nous faire comprendre en tout premier lieu que ce n’est pas par nos propres forces ou par notre propre volonté que nous pouvons nous placer sur la ligne qui mène à la victoire. Le travail du Saint-Esprit éclaire systématiquement l’œuvre accomplie de Christ — le Chemin de la délivrance (1) — et nous montre en même temps, parallèlement, la vacuité, la vanité et la stérilité spirituelle de tous les autres chemins.
En définitive, les vainqueurs (en devenir) adhèrent simplement à la réalité céleste qui affirme qu’il n’y a qu’un seul chemin, Christ (2), que nul ne peut suivre sans abandonner toutes choses, sans prendre sa croix, sans renoncer à sa vie (3). Ce sont ceux-là qui vaincront l’ennemi par le sang de la croix, par la parole de leur témoignage ET en déclarant vraie la vision spirituelle de la Parole de Dieu sur le monde et sur la vie. Et c’est en s’y conformant, en ne préférant pas leur propre vie à la vie de Dieu (4) — avec ses promesses et ses risques de souffrances — qu’ils attestent par leur choix que Dieu dit la vérité, qu’Il est digne de la confiance la plus absolue, face aux réalités mensongères, à la dictature du péché et de la chair. De la même manière que Noé fit le choix de croire au déluge, d’agir en conséquence, et que cela devint un jugement (5) pour le monde.
C’est donc bien avant tout l’Esprit de Dieu qui formera les vainqueurs (6). Il sera leur force (7) parce qu’ils se seront rendus à lui, ils se seront abandonnés à l’Esprit de Christ ; ils ont trouvé le chemin pour se perdre … en Lui. De plus en plus convaincus par la vérité, ils renonceront, répugneront à faire de la chair leur appui (8), à faire du bras de l’homme leur force.
Une des plus précieuses vérités spirituelles qui apparaît dans la vie des vainqueurs, c’est que sans Christ et Son Esprit, Son inspiration, Sa conduite, Sa direction, Sa sagesse, sa Vie, ils ne sont rien, et ne peuvent rien faire de véritable, de vivant, d’inspiré, de juste (9). Mais avec Lui, ils peuvent tout. L’ancrage de plus en plus profond de cette réalité spirituelle entraîne, comme dans un mouvement mécanique : la défiance de l’homme, de son énergie, de sa volonté et de sa sagesse (10), afin que soit détrônée la souveraineté humaine, notre propre souveraineté sur notre propre vie, pour que le Seigneur entre dans Son règne. Accepter d’être vaincus pour devenir vainqueurs.
C’est le début de la victoire des vainqueurs, qui annonce que « Maintenant est venu le royaume de Dieu, le règne et la puissance de Son Christ » (Apocalypse 12:10).
Heureux ceux qui sont placés sur cette ligne, et qui n’envisagent plus leur vie seulement dans une logique d’addition, d’acquisitions, mais qui peuvent envisager avec joie également la soustraction et la perte (11); qui ne considèrent plus leur existence comme un univers personnel à remplir de douceur et de sécurité dont ils sont le centre inconscient, mais comme l’entrée dans une destinée fixée par le Seul qui soit digne de confiance, par une marche dans des œuvres qu’Il a préparées d’avance (12).
La vie spirituelle des vainqueurs — sur cette ligne et alors que le prix n’est pas encore remporté — est déjà une victoire. La défaite est dans l’inconscience, l’insouciance, l’indifférence, le règne de l’égo-centrisme. La défaite est dans l’armistice, alors que la victoire commence dans la résistance.
Si nous cherchons à vivre loin des combats, des luttes et des guerres, nous sommes dans le train qui file doucement vers la ruine et la perte (13).
Le vainqueur en devenir est un candidat au triomphe de Christ (14), et il se positionnera sous la bannière de Son Maître parce qu’il a reconnu la nécessité (15) de s’impliquer dans la guerre spirituelle contre le mal, le mensonge, l’indifférence, l’égoïsme, l’incrédulité, la méchanceté, la famine, la détresse, le péché. Les postures spirituelles ne lui conviennent plus. Le vainqueur connaîtra inévitablement la guerre, et nous devons nous familiariser avec ce que cela signifie en terme de liberté, de repos, de tranquillité, de paix, de sécurité. Nous ne pourrons pas vivre sur deux plans (16). Nous ne pourrons pas souffrir avec ceux qui souffrent si nous n’acceptons pas d’intégrer le principe de la souffrance dans notre propre vie (dans le sens premier de ne pas le rejeter), ce qui serait le meilleur moyen de nous fermer le chemin de la victoire, car il est écrit : « nous régnerons avec lui, SI nous souffrons avec lui » (2 Tim. 2/12).
Si nous ne sommes pas en guerre, et si nous n’avons pas de combats pour la vérité, pour la justice du royaume de Dieu, alors c’est que nous sommes dans une fausse paix, dans une compréhension tronquée de la vérité. La fausse paix, c’est la non-séparation d’avec le monde, les inter-dépendances, la capillarité avec le monde, le compromis (17).
Jésus dit à ses disciples : ne vous inquiétez pas si vous êtes en guerre, en opposition, et que même le monde entier est en guerre contre vous ; ne vous inquiétez pas des conséquences – si le monde vous rejette, par exemple (Jean 15/19); parce que dans toutes ces choses vous serez plus que vainqueurs (Rom. 8/37), et il vous sera donné par le Saint-Esprit tout l’équipement dont vous aurez besoin, et toutes les paroles pour répondre à vos accusateurs (Mat. 10/19). Toute langue qui s’élèvera en jugement contre vous, c’est vous qui la condamnerez (Esaïe 54/17), par la parole de votre témoignage (Apoc. 12/11). Et cela vous sera donné parce que vous n’aurez pas craint pour votre vie et pour vous-mêmes, y compris en acceptant d’être mis en péril – socialement, spirituellement, et même aussi physiquement. Ne vous inquiétez pas de cette guerre-là, parce que Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde, et Je suis en vous(Col. 1/27). Ainsi TOUT est donné … DANS le combat.
Partout où Christ sera manifesté comme vivant, le monde réagira. Même l’église pourra parfois réagir, car il existe malheureusement des églises mortes (18) qui feront la guerre à un témoignage du Christ vivant. L’Esprit de Christ nous entraînera, malgré nous, dans un télescopage de toutes les valeurs idolâtres, mensongères et antichrist, y compris parmi ceux qui pensent le servir (Jean 15/21). C’est l’antagonisme que soulèvera l’esprit d’Elie.
« Tout ce qui est né de Dieu est victorieux du monde;
et c’est ici la victoire qui a vaincu le monde, c’est notre foi » (1 Jean 5:4).
Notes
(1) « Entrez par la porte étroite; car large est la porte, et spacieux le chemin qui mène à la perdition, et nombreux sont ceux qui entrent par elle » (Matthieu 7:13)
(2) « Jésus lui dit: Moi, je suis le chemin, et la vérité, et la vie; nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14:6).
(3) « Et il disait à tous: Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se renonce soi-même, et qu’il prenne sa croix chaque jour, et me suive » (Luc 9:23)
(4) « et eux l’ont vaincu à cause du sang de l’Agneau et à cause de la parole de leur témoignage; et ils n’ont pas aimé leur vie, [même] jusqu’à la mort » (Apocalypse 12:11).
(5) « Par la foi, Noé, étant averti divinement des choses qui ne se voyaient pas encore, craignit et bâtit une arche pour la conservation de sa maison; et par cette arche il condamna le monde et devint héritier de la justice qui est selon la foi » (Hébreux 11:7).
(6) « Béni soit l’Eternel, mon rocher! qui enseigne mes mains pour le combat, mes doigts pour la bataille » (Psaumes 144:1)
(7) « L’Eternel est ma lumière et mon salut: de qui aurai-je peur? L’Eternel est la force de ma vie: de qui aurai-je frayeur? » (Psaumes 27:1)
(8) « Ainsi dit l’Eternel: Maudit l’homme qui se confie en l’homme, et qui fait de la chair son bras, et dont le cœur se retire de l’Eternel! » (Jérémie 17:5)
(9) « Moi, je suis le cep, vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit; car, séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15:5).
(10) « Ce n’est pas là la sagesse qui descend d’en haut, mais [une sagesse] terrestre, animale, diabolique » (Jacques 3:15).
(11) « Car vous avez montré de la sympathie pour les prisonniers et vous avez accepté avec joie l’enlèvement de vos biens, sachant que vous avez pour vous-mêmes des biens meilleurs et permanents » (Hébreux 10:34).
(12) « car nous sommes son ouvrage, ayant été créés dans le Christ Jésus pour les bonnes œuvres que Dieu a préparées à l’avance, afin que nous marchions en elles » (Éphésiens 2:10).
(13) « car quiconque voudra sauver sa vie la perdra; et quiconque perdra sa vie pour l’amour de moi, celui-là la sauvera » (Luc 9:24).
(14) « Or grâces à Dieu qui nous mène toujours en triomphe dans le Christ et manifeste par nous l’odeur de sa connaissance en tout lieu » (2 Corinthiens 2:14).
(15) « Car si j’évangélise, je n’ai pas de quoi me glorifier, car la nécessité m’y pousse» (1 Corinthiens 9/16)
(16) « Nul ne peut servir deux maîtres; car, ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre: vous ne pouvez servir Dieu et Mammon » (Matthieu 6:24).
(17) « Adultères, ne savez-vous pas que l’amitié du monde est inimitié contre Dieu? Quiconque donc voudra être ami du monde, se constitue ennemi de Dieu » (Jacques 4:4).
(18) « Et à l’ange de l’assemblée qui est à Sardes, écris: Voici ce que dit celui qui a les sept Esprits de Dieu et les sept étoiles: Je connais tes œuvres, tu passes pour être vivant, et tu es mort » (Apocalypse 3:1).
Jérôme Prekel
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