Le mystère d’iniquité, par Jérôme Prékel

416 lectures, par colibri le 11 septembre 2010 · 0 commentaire

dans la rubrique Apostasie et erreurs doctrinales, Babylone, Christianisme, Edification, Exhortations et sermons, Prophétisme

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«Car le mystère d’iniquité opère déjà; il faut seulement que celui qui le retient encore maintenant, ait disparu» (2 Thes. 2/7).
La seconde épître aux Thessalonniciens nous apprend que le retour du Seigneur Jésus se produira après qu’un temps d’apostasie (d’abandon de la vraie foi dans le christianisme) se soit généralisé et qu’un personnage, «l’homme de péché» (ou « l’homme de destruction » ou « le fils de perdition ») ait été manifesté par le pouvoir et la puissance de Satan (2/9).
Dans ce passage très important des Ecritures, l’apôtre Paul nous apprend que le mystère d’iniquité agissait déjà, à l’heure où il écrivait cette lettre, mais que la puissance du Saint-Esprit était à l’œuvre pour retenir la manifestation de ces événements jusqu’à l’heure prévue pour cela : «Et maintenant vous savez ce qui retient afin qu’il ne paraisse qu’en son temps». Cette action de retenue durera au cours des âges, jusqu’au moment de l’Histoire où le champ libre sera laissé à l’ennemi, «l’adversaire, qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu».

Quel est ce mystère d’iniquité ? Est-il possible que ce soit le mal ? le péché ? la méchanceté ? la violence ? De quel obscur ennemi parle donc l’apôtre, à quel cancer fait-il allusion ? Dans les exemples qui sont cités ici (mal, péché, violence, méchanceté, etc) l’iniquité n’a rien de mystérieux, vous en conviendrez. Que l’iniquité provienne du mal, c’est presque un pléonasme.
Mais que l’iniquité existe dans le Bien, cela serait mystérieux.
Aussi pour comprendre la pensée de l’apôtre, faut-il se souvenir par exemple de la surprise ressentie par Jean lors de sa vision de l’Apocalypse (ch. 17), lorsqu’il comprend QUI est véritablement la grande prostituée … Voilà, en effet, ce que l’iniquité a de mystérieux : c’est qu’elle soit trouvée et qu’elle se manifeste là où on ne l’attendait pas et qu’elle développe son action sous le couvert d’un masque.

Ces hommes ne comprennent sans doute pas complètement ce que l’Esprit leur montre, ou leur annonce à l’avance, car «l’église» de leur temps n’a pas le même visage que celle de la fin des temps.
Pour se convaincre de cette triste réalité, il suffit d’analyser le sens de tous les combats de l’apôtre Paul contre les déviances de ses enseignements, et nous comprenons effectivement que le mystère d’iniquité agissait déjà, dès les premiers pas de l’église originelle, pour semer les ferments destinés à pervertir la plus grande partie possible de la récolte.

Nous avons donc vu l’annonce des débuts du mystère d’iniquité; qu’en sera-t-il de son aboutissement ? Dans les derniers jours, dit-il à Timothée, «il y aura des temps difficiles… les hommes seront amis des voluptés plutôt qu’amis de Dieu, ayant la forme de la piété, mais en ayant renié la puissance… détourne-toi de telles gens… mais toi, tu as pleinement compris ma doctrine» (2 Tim. 3/1). Encore une fois nous attribuerons cette révélation de la fin à l’Eglise, à cause de la référence «ayant la forme de la piété».

Des temps difficiles précèdent donc prophétiquement le retour du Seigneur Jésus: ce plan authentique et scripturaire ne s’accorde pas avec les annonces prophétiques actuelles qui abreuvent l’Eglise d’une imagerie glorieuse et pleine de promesses de réveils. Là encore, «le mystère d’iniquité agit» au sein-même de l’Eglise, tout comme le peuple de Dieu et les chefs religieux (et prophètes) l’annonçaient à Jérusalem, du temps de Jérémie par exemple, de Josaphat ou d’Elie. Avez-vous remarqué dans la Bible que le nombre de voix prophétiques qui claironnent dans une direction est inversement proportionnel à la mesure de vérité qu’elles contiennent ? Le prophète de Dieu, la plupart du temps, est seul, croupissant en prison (ou au placard), en un mot «dans le désert».

Ces temps difficiles de la fin voient donc émerger un phénomène que l’apôtre appelle l’apostasie, c’est-à-dire un abandon de la foi — rouage essentiel du «mystère d’iniquité» — par ceux qui en sont les représentants. Il s’agit donc d’un état des lieux du christianisme final, et non la radiographie d’un monde qui n’est pas intéressé par la foi, de toute façon.

Dans l’analyse de Paul, l’état du monde à la fin des temps ne l’intéresse que modérément. C’est l’Eglise qui le préoccupe, la sphère chrétienne, ceux qui sont les dépositaires de l’héritage pour lequel il a souffert. L’abandon dont il est question ici n’est pas un abandon total, mais un abandon des valeurs principales sur lesquelles se fonde le christianisme, un recul, une «désincarnation» de sa force. Apostasier signifie littéralement abandonner, mais par extension nous pourrions adjoindre à cette traduction «se désintéresser», «laisser tomber», «revenir en arrière», «retourner à ce qu’on avait vomi», «ne faire qu’une expérience temporaire avec le Seigneur, le temps de se faire baptiser par exemple, puis retourner à son ancienne vie»… Partout où le christianisme est vécu comme une religion, une philosophie, une habitude, l’apostasie s’est installée, contenant en elle-même une mise en doute de l’authenticité de la Parole de Dieu.

Le «mystère d’iniquité» enfante donc une Eglise de la fin minée par l’apostasie, faible, ayant graduellement délaissé la véritable force du christianisme (c’est-à dire la croix) au profit des apparences, des raccourcis «spirituels», de la poudre aux yeux et qui laissera vacant un espace religieux dont profitera celui qui désire se proclamer lui-même Dieu, c’est-à dire l’antichrist.


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