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Ce que pensait André Chouraqui du Nouveau Testament

58 lectures, par jean d le 10 juillet 2007 · 15 commentaires

dans la rubrique Histoire de l'Eglise

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Blog de Patrice de Plunkett

André Chouraqui est mort le 9 juillet à Jérusalem. Ce grand intellectuel franco-israélien avait 89 ans. Juriste, maquisard dans la Haute-Loire, conseiller de Ben Gourion, maire adjoint de Jérusalem, historien, poète, dramaturge, il était l’auteur d’une magistrale traduction de la Bible en 26 volumes : dont une « rétroversion » en hébreu (puis en français) du texte grec des évangiles.

A l’heure où l’ignorance médiatique parisienne tente d’accuser d’« antisémitisme » le missel de Jean XXIII (!), relisons ce que Chouraqui écrivait en 1979, dans la préface à sa traduction du Nouveau Testament * :

« Toute lecture du Nouveau Testament, y compris du corpus paulinien, souligne bien l’unité de l’univers spirituel et culturel des Hébreux, efface des frontières que les rivalités religieuses, aggravées par les grandes tragédies de l’histoire, avaient édifiées entre le monde juif et le monde chrétien. Restitué à son contexte historique et à son substrat sémitique, le Nouveau Testament, sans rien perdre de sa substance théologique, prend tout le relief d’une irrésistible authenticité. »

Et sur l’évangile de Jean : « Son symbolisme, inhérent à la pensée hébraïque, s’enracine cependant dans les faits, dont il souligne la signification théologique et sotériologique. »


              

Dans la même préface, Chouraqui écrit ceci sur Jésus de Nazareth (« Iéshoua ») :


              

« Il a une voix qui lui est propre, unique, inoubliable pour tous ceux qui en entendent les âpres accents… Il annonce avec génie, en d’inoubliables paraboles, le royaume qui vient, la parousie et le jugement dernier qui, dans un monde proche de sa fin, rétablira le règne lumineux de son créateur, IHVH Elohim. Iéshoua n’est pas un rabbi comme il en est tant, il n’est pas non plus un prophète ordinaire : il émane de lui une puissance qui ébranle les masses auxquelles il s’adresse de préférence, le ‘am ha-harès, le « peuple de la terre », les humbles, les déshérités méprisés par les sadducéens, par les scribes et même par les pharisiens… Les pharisiens, intrigués par ce rabbi dont l’originalité les dépasse, sont mortifiés de ses critiques, de leurs faiblesses et de leurs échecs. Les sadducéens ont des raisons plus précises de lui en vouloir, lui qui s’est conduit en maître d’un sanctuaire dont ils ont le contrôle, lui qui tourne en dérision leur refus de croire en la résurrection des morts… Tous sont d’accord sur un point : celui de se débarrasser du problème posé par ce messie en le livrant au plus vite aux Romains.

…Mais le caractère en vérité exceptionnel, unique, de la vie et de la mort de Iéshoua se trouve dans les fécondités de sa brève existence. L’esprit se trouve confronté à des réalités si puissantes et si contradictoires qu’il hésite à leur donner une explication de type naturaliste sans avoir à recourir au traditionnel appel au surnaturel. Une musique retrouvée, ai-je écrit en parlant de ce livre l’Evangile où l’un des pionniers de la renaissance d’Israël, Jossèph Haïm Brenner, reconnaissait « l’os de nos os, la chair de notre chair ». C’est son chant qu’il est urgent de retrouver, son chant annonciateur d’espérance, d’amour, de vie. Au lieu d’en alimenter ces lamentables polémiques, ces guerres, ces schismes, ces controverses, qui ont fait le déshonneur de l’humanité, sachons découvrir en cette Annonce un lieu privilégié de rencontre, d’inspiration, de paix et de salut.

Et puisque je suis, semble-t-il, le premier en Israël à avoir traduit et commenté l’ensemble des livres du Nouveau Testament, ce texte toujours neuf après les vingt siècles dont il a si largement inspiré l’histoire, qu’il me soit permis de le dire avec un autre fils d’Israël, Emil Ludwig, l’auteur d’une biographie de Jésus : Le Fils de l’homme : « Il n’entre pas dans le caractère de cet ouvrage de troubler la foi en la divinité de Jésus-Christ chez ceux qui vient de cette foi, mais au contraire de prouver la réalité de l’humanité de Iéshoua à tous ceux qui la tiennent pour une invention.. » >>


              

              

Beaucoup aujourd’hui ne tiendraient plus ces propos, mais Chouraqui les tient. Nous aussi.


              

              

(*) Desclée De Brouwer 1985.

(**) Sur la datation des évangiles, André Chouraqui écrit : « Il semble qu’il faille retenir ici pour l’essentiel la thèse de John A.T. Robinson (Redating the New Testament, Londres 1976), dont l’argumentation se fonde sur l’importance de 70, année de la destruction du Temple de Jérusalem. L’évangile de Matthieu n’aurait pas pu être écrit après cette date sans parler explicitement de cet événement. »


{ 15 commentaires… lisez-les ci-dessous ou ajoutez-en un }

1 Anthony 10 juillet 2007 à 19 h 10 min

J’ai essaye de me procurer cette fameuse Bible mais son prix est rédibitoire. La fois derniere j’avais cru trouver la bon filon sur ebay, pour seulement 15 euros! bien mal m’en a pris car au lieu de recevoir la Bible en entier comme je l’esperais, je n’ai recu que celui des Nombres ("Noms"); pas exactement ce qui m’interessait.

Mince pourtant j’aimerais vraiment decouvrir ces nouvelles traductions, La Genese, les Evangiles etc… alors si qq1 vend une Bible Chouraqui a un prix raisonnable, qu’il me fasse signe, merci !

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2 Christine 10 juillet 2007 à 19 h 52 min

Je m’étais procurée la Genèse et j’avais trouvé une richesse, une force dans les mots traduits immédiatement de l’hébreu que j’avais alors découvert, à l’intérieur de la Bible une autre "facette" du Créateur.
Notre Dieu (Celui des Hébreux et Celui de Jésus) est Amour et Grâce…
Sa Puissance est grande !
Fraternellement avec tous et toutes.

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3 josette keller 10 juillet 2007 à 20 h 03 min

Je tire de mon blog cette pensée sur le Nom de Dieu, tirée de "Ce que je crois" d’A. Chouraqui, Grasset, pages 16-17)

" Les physiciens, les biologistes ont mis des siècles à découvrir l’unité du réel, à déceler qu’il est un principe unique à toutes les manifestations de l’être et de la vie.
Certains d’entre eux, paradoxalement, en profitent pour professer que Dieu n’existe pas.
C’est l’A.D.N. qui existe par l’effet d’un hasard, disent-ils, pas Dieu.

Pauvres innocents qui, sans le savoir, adorent YHWH derrière leurs éprouvettes et leurs microscopes, comme hier les sorciers le faisaient derrière leurs fétiches. Ils redisent laborieusement dans leur langage à eux, moins accessible, moins clair et sûrement moins beau ce que la Bible ne cesse de nous enseigner depuis trois millénaires.
L’A.D.N., source de vie : il est cocasse de remarquer que l’un des noms du Dieu de la Bible s’écrit justement en hébreu avec ces trois consonnes, A.D.N.

YHWH est l’ADN, l’ADON, la source et le maître de toute vie.

Nos chers biologistes ne sont pas obligés de connaître l’hébreu.
S’ils le savaient peut-être hésiteraient-ils à enseigner si allègrement que Dieu, l’ADON de toute vie, n’existe pas".

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4 Bernard 10 juillet 2007 à 20 h 15 min

Je la possède en 1 volume,
style poche épaissi,
Ed.Desclée et Brouwer, 1989
acheté à la FNAC si j’ai bonne mémoire, mais pas hier…

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5 kamel 10 juillet 2007 à 20 h 45 min

mon frere anthony ,tu peux avoir cette traduction pour la bible online regarde sur 123-bible.com/ ,sion si tu n’as pas installer bible online alors tu peux la consulter sur le site members.fortunecity.com/c…

n.b:excuse moi nicola en cas ou tu ne veux pas que je mette les site ici (si tu evte la pub pour les sites),merci

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6 eve 10 juillet 2007 à 21 h 23 min

josette, merci pour ce post car je suis stupéfaite de cette analogie entre l’ADN et Adon, l’un des noms de Dieu. Mais j’ai besoin d’une réponse plus approfondie : comment prouver scientifiquement, linguistiquement, le lien existant entre les deux ?
D’autre part la Bible dit que l’âme est dans le sang. Y aurait il un rapport avec l’ADN , et l’ADN ne serait il pas en fin de compte une intégralité de notre âme de par les codes génétiques et lieu des sentiments et des émotions ?
Peut être mes questions paraîtront idiotes et au delà du sujet, mais j’aimerais quand même un point de vue là dessus.
cette analogie me laisse sur ma faim ; on aimerait bien en savoir plus.

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7 Philippe C 11 juillet 2007 à 10 h 27 min

Est ce que quelqu’un sait s’il a accepté le message de l’Evangile, s’il a fait une rencontre avec Jésus.

Je pense que l’on ne peut traduire le nouveau testament sans être frappé par le message central de l’Evangile.

Peut être a t il voulu rester discret quand à cette conversion au Christ ?

Philippe

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8 nicolas 11 juillet 2007 à 11 h 41 min

Cher Philippe,

D’après ce que je sais, il a traduit le Coran après avoir traduit le NT, ce devrait déjà être un élément de réponse…

Tu sais, il y a à Jérusalem des gens qui étudient sur Dieu et à qui la pensée divine reste impénétrable: Il Lui plaît de Se révéler aux PETITS enfants !

Il en était de même du temps de Jésus ! Les différentes sectes religieuses vivaient pour Dieu, méditaient Sa Parole, l’attachaient même sur leurs bras, leurs vêtements, la connaissaient par coeur. Ils mangeaient pour Dieu, rêvaient pour Dieu, travaillaient pour Dieu. Puis Dieu est venu avec un regard d’amour, des gestes et des actes de compassion divine: ils ne L’ont pas reconnu ! Et ils L’ont crucifié.

Nicolas

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9 Christine 11 juillet 2007 à 13 h 18 min

Maintenant André Chouraqui sait que notre Dieu s’appelle aussi Jésus et que Lui seul permet par son sacrifice de Le rencontrer réellement.

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10 marie 11 juillet 2007 à 13 h 58 min

M. Chouraqui a , je crois, fait un beau discours, sur l’oecuménisme : les 3 "religions" monéthéistes se rassemblent. Il y croyait.

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11 Laurence 11 juillet 2007 à 17 h 50 min

Anthony, tu peux la trouver gratuitement en ligne sur http://www.levangile.com/Afficha...
il te suffit de choisir la lecture de la Bible en appuyant sur la case "c" (Chouraqui)

Shalom

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12 roger 14 juillet 2007 à 7 h 27 min

Jean3.16 Oui, Elohîms aime tellement l’univers qu’il a donné son fils unique, afin que tout homme qui adhère à lui ne périsse pas, mais ait la vie en pérennité.

entre cette traduction et celle de la Segond "Y A PAS PHOTO".
je ne recommande pas cette version " c "

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13 Jean-Luc B 14 juillet 2007 à 10 h 17 min

Pour répondre à Philippe (n°7),

André Chouraqui raconte dans un de ses livres (je ne sais plus lequel) ses dialogues avec un pasteur, sa découverte des prophéties concernant le retour des juifs sur la terre de leurs ancètre et aussi son début d’acceptation de l’Evangile.

Jusqu’au jour où il lui a demandé de l’aide pour cacher des enfants juifs et où malheureusement, ce pasteur lui a répondu que d’après l’Ecriture il était tenu se soumettre aux autorités de son pays et donc qu’il refusait d’aider et de cacher des juifs!…

Cette incapacité pour un chrétien intéressé à la destinée d’Israël d’aider "ceux qu’on mêne à la mort" (Prov. 24. 11.), semble avoir posé un gros obstacle à sa conversion. Même si Chouraqui a ensuite trouvé de l’aide auprès de protestants pour cacher et évacuer tous ces enfants.

On pourrait donc dire qu’il y a bien eu une (ou plusieurs) rencontre(s) avec le Christ des Evangiles, mais pas une relation suivie qui donne la vie…

Jean-Luc

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14 Edgard 14 juillet 2007 à 11 h 24 min

J’ai eu l’occasion d’en posséder trois, et à chaque fois je l’offrais aux frères (petite anecdote, une bible version Chouraqui a même été volée à la maison d’un frère vu sa rareté et son prix exhorbitant en Afrique) qui voulaient vérifier si la réputation d’une Bible version Chouraqui n’était pas un mensonge, j’ignore leurs appréciations, cette version m’a beaucoup aidé aussi de s’imprégner des réalités matérielles d’un Jérémie ou Ezéchiel en vrai même si ne pas le savoir est encore mystérieux pour un lecteur ou lectrice de La Sainte Bible. C’est une traduction difficile à comprendre de prime à bord ainsi je préfère Louis Second et Darby.

A Phillipe C. La Sainte Bible enseigne 2 Corinthiens 3 : 15-17 "Jusqu’à ce jour, quand on lit Moïse, un voile est jeté sur leurs coeurs; mais lorsque les coeurs se convertissent au Seigneur, le voile est ôté. Or, le Seigneur c’est l’Esprit; et là où est L’Esprit du Seigneur, là est la liberté"

On ne peut qu’espérer qu’il s’était converti et avait la liberté en Christ et nous ne pouvons que souhaiter à tout juif et à toute personne non convertie en Christ de contempler la gloire du Seigneur Jésus-Christ de Nazareth sous les cieux et au ciel.

Shalom

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15 Alexis Dumont 11 novembre 2008 à 12 h 34 min

André Chouraqui était marié en première noces avec Colette Boyer en 1939. Il a 22 ans. Colette Boyer est Catholique. Sous son inspiration il écrira un livre "Ton étoile et ta croix". L’enfant qui naîtra de leur union mourra à l’âge de trois mois. Dès 1949 il a des contacts avc le Vatican et sera un ardent promoteur des amitiés Judéo-Chrétienne, et du rapprochement entre le Saint-Siège et Israël. Il a voyagé étant jeune avec des religieuses Catholiques et a dialogué longuement avec le Père Alex-Ceslas Rzewuski dans le midi de la France.

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