Un monde chrétien amorphe: retour sur la compassion sélective des spécialistes de la persécution des chrétiens

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blogdei

NDLR: Analyse d’un pasteur iranien subissant avec son mouvement une lourde persécution. Abandonné par les instances spécialisées dans la persécution, son mouvement est accusé d’être « Jésus seul » alors que leur définition (orientale) est plus complexe. Seraient-ils « Jésus seul » que cela ne justifierait pas le silence dont ils sont victimes : pire encore, on pourrait accuser les organisations de défense des persécutés de collaboration avec l’islamisme car c’est en arguant de leur « unitarianisme » que les autorités musulmanes justifient leur « chasse aux sorcières ».

Amateurisme: les évangéliques sous-traitent l’action de terrain à des indigènes clientélistes…
«Je vais porter cela devant le Seigneur, ll’put on prayer». Voilà le refrain de nombreux observateurs chrétiens face à la montée de la persécution dans l’espace islamique. Face à ces personnes qui se déchargent de leur responsabilité sur le Tout-Puissant « seule capable d’apporter les solution », il y aurait aussi des hommes d’action maitrisant parfaitement le terrain, capables d’apporter l’aide aux persécutés, ce au risque de leur vie.

Ces spécialistes de la persécution viennent bien souvent faire des conférences pour sensibiliser les églises face à la persécution. Il est question de Bibles distribuées aux persécutés, de l’œuvre qui se fait sur le terrain. Mais que font-ils vraiment ? Peut-on dire que la réponse apportée à la persécution est en adéquation avec l’ampleur et les formes que prennent la répression de l’identité chrétienne ?

Compassion sélective?

Le dernier sommet de l’Union Africaine restera gravé dans les mémoires soudanaises. Sous mandat d’arrêt international pour génocide et crimes de guerre, l’homme fort de Khartoum a décidé de se désister pour éviter de rejoindre les criminels de guerre jugés par la CPI. Le conflit au Darfour aura fait 300 000 morts.

Il est étrange que personne ne se soit souvenu que les atrocités du régime de Khartoum ne se limitent pas au conflit qui l’oppose à la rébellion du Darfour musulman. Le Soudan a connu en effet un conflit beaucoup plus long et douloureux dans le Sud pétrolier, conflit qui a opposé le régime islamique du Nord aux minorités majoritairement chrétiennes et négro-africaines du Sud. En effet, la répression par le pouvoir islamique du Sud chrétien aura fait en somme plus de 2 millions soit l’équivalent de la population du Darfour, sans compter des milliers de déportés ou d’esclavagisés convertis de force.

Ces atrocités qui entrent clairement dans la définition de « génocide » et de « crimes contre l’humanité » n’ont fait l’objet d’aucune sanction de poids de la part de la communauté internationale. De sorte que John Garang a souvent évoqué l’ambigüité de la communauté internationale. Aucune instance internationale ne s’est vraiment penchée sur le dossier. A la rigueur a-t-on assisté à des actions d’éclat comme le rachat d’esclaves chrétiens. Il s’agit d’un cas entre plusieurs, l’indépendance du Timor Oriental à dominante catholique étant l’exception qui confirme la règle.

D’où cette question lancinante, n’y a-t-il personne pour aider les autres chrétiens?

A première vue, il semblerait que « si ». Puisque l’on a assisté à une campagne importante pour la libération de deux sœurs Mariam et Marzieh, de sorte que des observateurs non avertis ont eu l’impression que les spécialistes de la persécution faisaient un excellent travail. Certes, grâce à Dieu elles ont été libérées, mais ce succès ne doit pas masquer le fait que de nombreux autres chrétiens croupissent dans les prisons des régimes islamiques. Nous pouvons malheureusement constater que la plupart des spécialistes protestants manquent gravement à leur devoir d’information en ce domaine, même si des photos et des chiffres semblent suggérer qu’un travail se fait sur le terrain.

Au niveau du protestantisme classique où le libéralisme a gagné le terrain, beaucoup de responsables caressent leurs gouvernements dans le sens du poil en se mettant à l’écoute des altérités religieuses en promouvant une logique de dialogue afin d’éviter des tensions sociales. Ils seront récompensés par une audience auprès de M. le ministre et même du président de la République. Malheureusement contrairement à Esther, ces dirigeants n’évoqueront jamais auprès de M. le ministre ou du député untel, la situation des persécutés. En fait, les autres religions auraient le droit de faire des prosélytes, pas les chrétiens…

Dangereuse incompétence.

Au niveau des structures évangéliques, le manque de professionnalisme est plutôt criant. Ne connaissant pas le terrain, les responsables occidentaux font sous-traiter la situation des pays persécutés à des organisations gérées par des personnes originaires de la région qui entretiennent parfois un clientélisme destructeur pour les églises locales. En général la relation entretenu entre les « sous-traitants » locaux et les gouvernements ressemblent au rapport entre le policier et le truand, qui par réalisme trinquent quelques fois ensemble et passent des deals, chacun y trouvant son compte… Document annexe

Dans le meilleur des cas face au doute « on porte les choses devant le Seigneur », «ll’put on prayer ».».

Derniers mots

A ceux qui prétendent agir,
La réalité est éloquente comme pour le Sud-Soudan et à ce rythme là, on n’est sans doute pas prêt de voir un travail susceptible d’apporter un vrai secours à l’église, d’où l’érosion démographique du christianisme en terre islamique, d’où ces deux millions de morts, sans sanction internationale, malgré votre « efficacité ». Lisez attentivement le texte annexé.

A ceux qui « portent devant le Seigneur »
Que serait-il advenu si Thomas Clarkson et William Wilberforce avaient crié face à l’esclavage: « we will put definitely on prayer » ( »nous en ferons un sujet de prière particulier ») ou « 40 days of prayer and fasting for the slaves” ( »40 jours de jeûne pour les esclaves »), sans bouger le plus petit doigt?

Aujourd’hui ce dont on a besoin, ce n’est pas de ce christianisme paresseux mais d’hommes de la taille de Clarkson et Wilberforce qui savent joindre l’action à la prière.

Nous tenons à saluer les personnes qui se battent pour les persécutés avec les moyens du bord dont ils disposent. Mais il est clair que les puissantes organisations supposées déployer une action conséquente, sont celles qui font le moins.

Mot-clefs: Persécution des chrétiens

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