Blog porte-parole
Vivre avec Dieu (le vrai) …
J’ai saisi la bonne nouvelle de l’Evangile en 1982. On peut donc dire que je suis né (d’en haut !) il y a un peu plus de 27 ans, après une (très) longue gestation…
En effet, mes parents, issus de parent athées, s’étaient convertis dans une église protestante. Mais ils se sont laissés entraîner par un pasteur dissident qui a fondé une communauté «séparée du monde», qui s’est révélée être une secte. C’était en 1958, j’avais 7 ans… Les sectes ne défrayaient pas la chronique comme aujourd’hui.
Ce pasteur parlait de guérison divine à une époque où le sujet était pratiquement inconnu dans le cadre de l’église protestante. Un soir, je l’ai vu chasser la fièvre (à 40°) de mon petit frère, et le lendemain il était guéri ! Il y a eu plusieurs étapes dans la séduction de mes parents, jusqu’au moment où ils ont été «ferrés»: en 1960-1962 ils ont arrêtés leur travail, vendu leur maison et donné tout leur argent… au pasteur. Un ingénieur anglais qui venait de vendre ses parts dans une usine d’aviation, a fait la même chose.
Puis nous avons aménagé en communauté, dans une maison, en Suisse,
où nous avons passé 2 ans sans contacts avec l’extérieur. Pas de radio, pas de télé, pas de journaux. Mais un «matraquage» d’enseignements qui nous ont conditionnés. Il y avait comme un troisième Testament qui s’appelait «La Connaissance», une «prophétesse» qui dévoilait des choses cachées, et qui donnait toujours plus de «messages» qui étoffaient «La Connaissance». Les familles étaient éclatées sous prétexte de «consécration». L’un des moteurs important de cette mécanique sectaire était l’orgueil de se savoir «élu » et engagés totalement pour Dieu, contrairement au « monde » et aux religieux. On ne voyait que les «choses mauvaises» du monde. Rien ne trouvait grâce à nos yeux !
De plus, (pour nous garder de réfléchir aux contradictions de cet enseignement), Satan, « le Malin », était nommé uniquement par l’expression de «l’Intelligence». Si nous avions une attitude critique par rapport à l’autorité, nous étions alors forcément sous l’influence de «l’Intelligence», l’ennemi de Dieu… Difficile d’avoir une réflexion personnelle dans ces conditions !
Pour être bref, j’y ai passé plus de 20 ans. Ma mère s’était échappée en 1964, et depuis elle priait pour nous, demandant à Dieu de nous libérer de cet esclavage. Je pense que c’est grâce à ses prières et à celles de tous ceux qui intercédaient avec elle que j’ai pu en sortir (après ma sœur et mes deux autres frères), et découvrir le véritable Evangile, celui qui libère ceux qui le reçoivent.
En 1980, quand j’ai quitté la communauté (comme on l’appelait), je n’étais pas encore converti. Je pratiquais depuis plusieurs années l’aïkido, un art martial japonais basé sur la complémentarité des actions entre attaque et défense. Tous les grands principes de contrôle et de manipulation des groupes et des individus sont contenus dans ses enseignements. L’assimilation de ces principes m’a donné les « outils » qu’il me fallait pour comprendre d’où je sortais et, après ma conversion, avoir le recul nécessaire dans les différents groupes chrétiens où je suis passé. Certains vivaient des dynamiques de groupe qui n’avaient rien de spirituelles, mais étaient orchestrées par des individus qui employaient, (souvent de façon inconsciente,) les mêmes principes charnels et spirituels de manipulation qui gardent les adeptes dans une dépendance affligeante…
Peu de temps après mon départ, je m’installais chez celle qui allait devenir mon épouse. Comme nous voulions travailler ensemble, nous avons décidé d’acheter un snack-bar en faillite (vu nos petites finances!), dans le centre de la France.
C’est dans ce bar que le Seigneur a mis dans mon cœur le désir de le chercher.
«Mon cœur dit de ta part: cherche l’Eternel.» (Ps.27.8.)
Par la pratique de l’aïkido, j’avais eu accès au zen et au taoïsme, mais il me restait une grande inconnue : qui donc était le Créateur de tous ces principes que ces disciplines me faisaient découvrir ?
J’ai donc (re)commencé à lire la Bible tous les soirs avec ma femme. C’était une version nouvelle pour moi (la «Colombe»), ce qui m’évitait de retomber à chaque phrase sur les «explications» orientées qui m’avaient été données dans la communauté pendant toutes ces années avec la version «Second 1910».
Je me disais que, comme il m’avait fallu admettre des concepts complètements nouveaux dans ma pratique des arts martiaux, («sentir» et «laisser couler» le KI, par exemple), il me faudrait commencer par admettre le point de vue de Dieu pour pouvoir le comprendre…Je ne dirais pas cela comme ça aujourd’hui, mais c’était ma démarche à l’époque. Pour « corser » un peu plus la chose, je décidais de commencer par le livre de Job, car c’était celui que j’avais le plus de mal à «avaler». Je trouvais (et je le trouve toujours aujourd’hui !) que cette histoire bousculait tous les raisonnements rationnels… Et pourtant, c’est dans ce livre obscur que la lumière de l’Evangile m’a éclairé !
Au chapitre 33 du livre de Job au verset 14, il y est dit :
«Dieu parle cependant, tantôt d’une manière, tantôt d’une autre et on n’y fait pas attention». Et surtout ce verset 24, qui pour moi a tout illuminé: «délivre-le… j’ai trouvé une rançon!»
Alors, me sont revenus en mémoire tous ces textes qui parlaient du Christ «donné en rançon pour tous» (1 Timothée 2.6.). Je découvris, et saisis l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ ! J’étais conscient que Dieu m’aimait, malgré mes culpabilités et même par-dessus elles. Je savais maintenant que Dieu me regardait comme quelqu’un d’aimable, même si je ne comprenais pas très bien pourquoi ! Ma femme a vécu cette découverte en même temps. Nous avons commencé à confesser nos péchés qui nous revenaient en mémoire, sous l’éclairage de la Parole et l’assistance du Saint Esprit. Il y avait beaucoup de nettoyage à faire. Mais quel soulagement quand on se relève avec ce poids en moins sur les épaules ! C’était carrément une sensation physique !
Nous avons parlé de tout ça avec un pasteur évangélique qui avait un stand biblique au marché, et nous avons commencé à participer aux réunions de ce petit groupe. C’est là que nous avons appris les bases de la vie chrétienne, La nouvelle naissance, l’affermissement dans la Parole de Dieu (La Bible), les cantiques. La libération des liens occultes qui me venait de la secte et de l’aïkido… Quelques mois plus tard, je me faisais baptiser, dans le Cher qui passe au milieu de notre ville.
Au bout de deux ans, nous avons compris que nous ne pouvions pas continuer à vendre de l’alcool. Et pendant 7 ans ½ nous avons donc tenus un «bar sans alcool». Le Seigneur nous a permis d’en vivre, ce qui a été un témoignage important, surtout auprès des musulmans.
Tout alla bien jusqu’au jour où, à force de lectures (bibliques et témoignages), j’ai commencé à poser des questions sur la réception du Saint Esprit. Il faut dire que la MFE, à laquelle appartenait notre petit groupe, a une peur bleue de ce sujet ! A la suite de diverses circonstances (je fais court !), on m’a «gentiment» demandé d’aller voir ailleurs. Lors de la dernière réunion, un des responsables m’a carrément dit que désormais, il ne prierait plus pour moi !
J’étais profondément troublé et en rentrant chez moi, je suis tombé à genoux et j’ai supplié Dieu de me montrer si j’étais vraiment mal inspiré, comme ils le prétendaient. Et là, j’ai vécu une expérience merveilleuse : « la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence » m’a remplit ! C’était comme s’Il me disait : «Je t’aime ! Ne craints pas. Fais-moi confiance !» Et le lendemain matin, un homme que je ne connaissais pas, me téléphonait de l’autre bout de la France pour me dire que le Seigneur lui avait montré qu’il fallait prier pour moi et que plusieurs autres frères qu’il avait contacté allaient faire de même ! C’était la première fois que j’expérimentais la coordination du Corps de Christ par le Saint Esprit…
Nous sommes alors allés dans une assemblée de pentecôte (ADD), où nous avons pu constater que les dons de l’Esprit se pratiquaient encore au XX° siècle. C’est dans cette période que j’ai reçu le don des langues. Ma vie de prière en a été transformée. À cette époque aussi, j’ai eu le projet de faire une émission chrétienne sur une radio locale. Et là, le Seigneur m’a fait comprendre que je ne pouvais pas lui être utile si je ne demeurais pas dans sa grâce et son pardon. En effet, je gardais de la rancune et du jugement contre ceux qui m’avaient poussé vers la porte de ma première assemblée. Et le Seigneur m’a amené à aller les trouver, pour leur demander de me pardonner toutes les paroles amères que j’avais prononcées contre eux. Après leur pardon, les portes se sont ouvertes, et pendant 4 ans ½, j’ai pu annoncer l’évangile sur les ondes, avec l’aide d’enregistrements fournis gracieusement par « RADIO-RÉVEIL ».
Le Seigneur m’a appris beaucoup de chose dans cette assemblée. Et m’a donné quelques solides relations fraternelles qui durent encore aujourd’hui. Mais il est venu un moment où le dirigisme, proche de la manipulation, qui y avait cours a commencé à poser des problèmes sérieux à certaines personnes. Et lorsque j’ai essayé de mettre en garde le pasteur, je me suis retrouvé sur un siège éjectable et il a fini par appuyer sur le bouton de mise à feu!
Rebelote ! Quelques années après avoir été mis à la porte du «CP», on me faisait sortir de «l’école primaire»… Mais comme le Seigneur m’avait appris à vite arracher les «racines d’amertumes», et je n’ai pas commis toutes les erreurs de ma première expulsion. J’ai commencé à apprendre à « prier pour ceux qui vous font du mal ». Ce qui donne une vision beaucoup plus claire de la réalité de son Règne. Voir des gens qui cherchaient à m’éviter en changeant de trottoir, me blessait profondément. Ça réveillait en moi des peurs inconscientes d’être abandonné, qui dataient de mon enfance dans la communauté. Et le Seigneur m’en a guéri en m’amenant à obéir simplement à sa Parole.
Quand l’Esprit nous amène à prier pour quelqu’un qui nous blesse, on en arrive à avoir de la compassion pour lui. On devient conscient des liens que l’ennemi des âmes met sur ceux qu’il veut entraîner avec lui dans sa destruction. Comment pourrait-on en vouloir à quelqu’un qui est entraîné par les chaînes que Satan a posé sur lui ? On ne peut que prier pour qu’il soit éclairé et parvienne à «la liberté glorieuse des enfants de Dieu».
Voilà pour ma présentation. L’histoire continue. Nous sommes toujours dans la même ville et notre Seigneur nous apprend chaque jour un peu plus à entrer dans une écoute obéissante de sa Parole. Il m’apprend à l’aimer et à aimer ceux qui sont proches. Quand je regarde ma vie passée, je vois tout le travail de nettoyage et de reconstruction que le Seigneur y a fait, et je suis rempli de reconnaissance. Quand je me regarde aujourd’hui, je vois tout ce qu’il reste encore à faire et je me sens bien impuissant. Mais quand je regarde vers le Seigneur Jésus-Christ et ses promesses, je tressaille d’allégresse en étant convaincu qu’Il a les moyens de mener à son terme l’œuvre bonne qu’Il a commencée. Que toute la gloire lui revienne !
Il est vrai que j’ai un parcours particulier, mais n’est-ce pas notre cas à chacun d’entre nous ? La leçon principale que j’en ai tirée, c’est que notre Dieu ne se contente pas de nous apprendre des leçons théoriques sur sa nature, sa doctrine ou son action, mais qu’Il veut s’incarner dans nos vies. Il veut «planter sa tente», «tabernacler» en nous, comme le dit Jean 1. 14, Eph. 2. 22, et Apoc. 7. 15, et c’est toute l’histoire du salut. C’est un cheminement qui n’est pas fini et qui fait de chacun de nous un témoin particulier d’un aspect particulier de la merveilleuse action divine. J’aime bien l’exprimer en disant que chacun de nous devient le porteur des victoires que Dieu a remportées dans sa vie. Ce qui fait de nous des témoins différents et complémentaires.
«Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, ET VOUS SEREZ MES TEMOINS… « (Actes 1. 8.)
Pas besoins d’efforts pour être des témoins, il suffit de rapporter fidèlement ce que nous avons vus, ce que Dieu a fait en nous et autour de nous, et de vivre en conséquence. Paul, par exemple, est le témoin vivant que la puissance de la grâce universelle de Dieu est supérieure à celle de la loi juive. C’est à la fois son appel et son ministère. Cette leçon et cet appel sont tout entiers contenus dans sa rencontre sur le chemin de Damas (où il sortait des zones d’autorité juives pour aller vers les païens…). Comme le faisait remarquer Watchman Nee, c’est dans les circonstances de notre appel que se trouve le sens de notre ministère. Pierre pêchait quand le Christ l’a appelé : il sera « pêcheur d’hommes » ; Jean réparait les filets : il tissera et réparera les relations dans l’Église.
Pour Paul, le « moment bascule » a été préparé par tout ce qui l’a précédé, car selon ce qu’il déclare, Dieu l’avait « mis à part dès le sein de ma mère… pour révéler en moi son Fils, afin de l’annoncer parmi les païens. » (Gal. 1. 15-16.). Ce qui veut dire que son parcours au travers du judaïsme légaliste n’était que la préparation à son ministère de proclamation de cette grâce de Dieu, qu’il a expérimentée et comprise à partir de sa rencontre sur le chemin de Damas. Toute sa prédication et tout son travail doctrinal sont appuyés sur cette rencontre particulière et sur les conclusions qu’il en a tiré. Il me semble que notre véritable « témoignage » doit forcément obéir aux mêmes principes spirituels et ne pas se contenter de raconter ce qui nous est arrivé, mais surtout de vivre les conclusions auxquelles cette expérience divine nous a conduit.
C’est pour cela que je n’aime pas tellement raconter les erreurs des sectes, mais je préfère plutôt proclamer ce que la Parole témoigne à propos de la vérité, puisque c’est de cette façon que le Seigneur m’a libéré et me libère encore des liens de l’erreur. C’est en rendant vivante sa Vérité en moi, que l’erreur perd de plus en plus la place qu’elle a abusivement occupée dans mon cœur et dans les schémas de pensée qui ne sont pas encore régénérés par sa Parole (Rom. 12. 2.). Cette transformation (métanoïa) a comme point de départ notre « nouvelle naissance », mais c’est aussi l’œuvre de toute une vie, comme le dit l’Écriture :
«Que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint se sanctifie encore.» (Apoc. 22. 11.)
Cependant, n’oublions jamais que c’est une Oeuvre Divine dans laquelle nous ne pouvons entrer que par la foi, car la perfection exigée dépasse de beaucoup nos capacités humaines. C’est donc en confiance que nous pouvons nous appuyer sur ces Paroles :
«Nous dont le seul refuge a été de saisir l‘espérance qui nous était proposée.» (Heb. 6. 18.)
«Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ.» (Phil. 1. 6.)
«Celui qui vous a appelés est fidèle, et c‘est Lui qui le fera.» (1 Thes. 5. 23.)
Jean-Luc
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Merci pour l’enseignement et les encouragements à travers ce témoignage.
On en débat! Et toi, tu en penses quoi? 6 5
Bonjour Nicolas,
Ce témoignage est édifiant.
Où pourrais-je lire le témoignage de ta conversion?
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La vie du chrétien n’est pas un fleuve tranquille, on dirait parfois qu’il y a même + de problèmes, on dérange, mais Dieu qui ne nous abandonne jamais nous fait progresser, les épreuves qu’il ne faut pas chercher sont des aiguillons.
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